Le bâtonnier trouve un travail à un jeune défavorisé!

Il y a quelques mois, Me Paul-Matthieu Grondin était en visite, à la demande de l’organisme Dans La Rue, dans le centre de jour de l’École Emmett-Johns, à Montréal.

Il devait y expliquer le métier d’avocat et le rôle de bâtonnier.

Rapidement, un étudiant âgé de 22 ans s’est fait remarquer, posant des questions particulièrement précises comme : « M. le bâtonnier, avez-vous réalisé votre promesse électorale de rendre publics les procès-verbaux des séances du conseil d’administration? »

«De dire qu’il avait fait ses devoirs sur les sujets de l’heure au Barreau est un euphémisme. Alexandre Bussière n’avait pas fini. Il a dû poser 5 ou 6 autres questions, toutes plus pointues les unes que les autres. Sa façon de les poser, avec la conviction de celui qui voulait profiter à plein du moment, était charmante et impressionnante. Il voulait en apprendre le plus possible », écrit Me Grondin sur Facebook.

À la fin de la rencontre, Alexandre est allé voir le bâtonnier pour lui demander candidement du travail au Barreau. « Je suis prêt à faire n’importe quelle jobine, je vais travailler fort, j’ai besoin d’un revenu pour que je puisse subvenir adéquatement à mes besoins », lui a-t-il dit.

Il suffisait de demander!

«Il se trouvait que nous avions justement besoin d’un commis de bureau. Je remercie la DG, la directrice RH et le directeur matériel pour leur empressement à accepter de l’engager», poursuit le bâtonnier.

Alexandre a donc travaillé tout l’été, à temps plein, au Barreau, avant de reprendre ses études pour terminer son DEP en bijouterie-joaillerie. Il travaille d’ailleurs toujours au Barreau à temps partiel.

«Il doit tout ceci à sa persévérance, sa volonté d’un avenir meilleur et au coup de pouce d’un important organisme communautaire – Dans la Rue. Si cette histoire peut en inspirer d’autres comme celle d’Alexandre, tant mieux. Si elle peut vous inciter à donner généreusement à vos organismes communautaires, tant mieux», poursuit Me Grondin.
Et de conclure : «Allez, bon succès Alexandre.»

Persévérance, patience et volonté

Quand il a commencé au Barreau, Alexandre Bussière est d’abord entré dans le service de l’entretien ménager, explique-t-il à Droit-inc. Mais bien vite, il a rejoint d’autres départements.

«J’ai travaillé aux RH, aux greffes, et maintenant je suis au département des finances. C’est enrichissant et plaisant, ça me donne de l’expérience.»

S’il aimerait poursuivre l’aventure parmi les avocats quelques temps, Alexandre reste toutefois prêt à toute éventualité. «Je prends l’expérience qui rentre, que ce soit une expérience humaine, ou une expérience de vie. Et ce, un jour après l’autre.»

Avant de questionner Me Grondin, le jeune homme de 22 ans avait effectué beaucoup de travail de préparation, s’imaginant comme à l’émission de télévision les francs-tireurs. «Je voulais poser les bonnes questions, dit-il, des questions pertinentes. Je voulais le surprendre aussi, et ça a fonctionné! Il a vu que j’étais préparé, j’étais fier.»

À la question: «quels conseils donnerait-il à d’autres jeunes comme lui pour les encourager à “oser” comme il l’a fait?», il répond qu’il n’y a pas d’âge pour se donner à 100 %.

«Je vise tout le monde, pas seulement les jeunes. Peu importe votre âge ou votre situation, il y a toujours le moyen de s’en sortir, à sa propre vitesse. C’est une question de patience et de volonté», conclut-il...avant de retourner au travail!