Drôles de dames!

« Qui se ressemble s’assemble »…C’est le slogan du cabinet Juridia Notaires, installé à Gatineau, dans le secteur de Hull.

Et il n’a pas été choisi par hasard par Annie Caouette, Marie-Christine Galipeau et Joanie Fournel.

En effet, ces trois copines du secondaire ont fait leurs études de droit notarial à l’Université d’Ottawa et se connaissent donc très bien.

Chacune a choisi de devenir notaire pour une raison particulière : Joanie parce qu’elle n’«aime pas la chicane» et ne voulait donc pas être avocate, Marie-Christine parce qu’elle aime le côté prévention des conflits et Annie, parce qu'elle a développé un intérêt pour la discipline durant sa licence en droit civil.

Avant de se lancer dans l’aventure à trois, elles avaient chacune intégré un cabinet de notaire.

«Puis, après avoir gagné en expérience dans nos cabinets respectifs, nous voulions travailler sous le même toit, sous le même nom», raconte Annie.

L’idée refait surface durant un souper!

Il faut dire que l’idée ne datait pas d’hier. Déjà à l’université elles s’étaient trouvé un nom, un logo et avaient réfléchi au projet. Il a refait surface en août 2017. Marie-Christine organisait alors un souper pour annoncer sa grossesse à ses copines et le projet Juridia a repris forme.

Il était temps pour le trio féminin de trouver un local et de se créer une identité propre. Elles sentaient que «les étoiles étaient alignées».
«La recherche de bureaux a été le premier défi. Il faut avoir les reins solides, avoir suffisamment de fonds pour faire des rénovations», explique Marie-Christine qui rappelle aussi que se lancer en affaire peut avoir un côté «effrayant».

Résultat : des bureaux de 4000 p2 à Gatineau, sur le boulevard Saint-Joseph. Un bel endroit pour lancer sa pratique selon le trio, dans le sens où il y a une certaine solidarité entre notaires. «Oui, il y a de la compétition, mais elle est rarement déloyale», dit Marie-Christine.

Quant à leur nom, Juridia, ça sonne comme « juridique » et c’est « joli », disent-elles à l’unisson.

Le tout a été fait à leur goût et pour durer, car les trois amies ne comptent pas se séparer.

Forces féminines

Toutefois, un nouveau défi les attendait, celui de se coordonner. «On venait de trois cabinets différents, avec nos méthodes de travail différentes», explique Marie-Christine.

Marie-Christine a de la «drive» et de l’ambition, Annie a un esprit d’analyse et est minutieuse, et enfin Joanie, la calme de la gang.

«On se complète plutôt bien. Si l’une de nous a une faiblesse, les deux autres compensent», précise Annie.

Être jeune représente un autre obstacle à surmonter. «Parfois on nous sous-estime. Plus parce qu’on est jeune que parce qu’on est des femmes», disent-elles.

Pour mener à bien leur barque, elles comptent justement sur la «solidarité féminine», ne cachant pas que leur féminité est un atout.

«On a le même cerveau, et surtout, on se connaît depuis toujours», dit Annie.

Marie-Christine pense qu’il n’y a rien de mieux qu’une femme pour comprendre une autre femme. Difficile pour un homme en effet de saisir les enjeux d’une grossesse d’après la notaire.

«On est moins intimidantes que les hommes pour les clients, je pense. Généralement, les gens sont aussi plus polis avec les femmes», poursuit-elle.

Et les hommes?

Pour autant, elles ne ferment pas la porte aux hommes. Pour preuve, elles ont actuellement un stagiaire qui sera bientôt notaire et qui va travailler au cabinet.

À long terme, les trois drôles de dames veulent en outre grossir et prendre de l’expansion en Outaouais.

«Mais au niveau de l’actionnariat, on est bien toutes les trois pour le moment», dit Annie.

La gang de filles compte donc bien rester entre elles pour quelque temps encore...