Carrière et Formation

Les avocats ont-ils peur de la twittosphère?

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éric Martel

2019-03-18 14:15:00

Malgré leur devoir de réserve, ces avocats s’expriment sur Twitter. Ont-ils peur des représailles?

Me Mélanie Martel.
Me Mélanie Martel.
Pour Me Mélanie Martel, avocate de Martel Savard & Associés en droit carcéral à Joliette, tweeter, c’est une manière de remplir son devoir principal d’avocate : servir la justice.

« Parfois, on s’abstient de tweeter pour ne pas recevoir de potentielles réprimandes. Mais en s’abstenant, on ne prône pas l’accès à la justice », explique-t-elle à Droit-Inc.

Sur sa page Twitter, vous ne retrouverez pas des tranches de vie, de commentaires reliés à la météo ou à la dernière partie des Canadiens : lorsque la juriste tweete, c’est pour s’exprimer sur la situation du droit carcéral.




« C’est bien d’avoir un public qui peut nous suivre. L'accessibilité à la justice et le droit carcéral, ce ne sont pas des sujets dont on parle souvent. Je pense qu’il est important d’avoir accès à de l’information et de pouvoir en apprendre là-dessus », justifie-t-elle.

Une communauté qui gazouille peu

Me Christian Sarailis
Me Christian Sarailis
Malgré l’utilité de ce média social, le coup de sonde effectué par Droit-Inc semble indiquer que la communauté juridique se fait plutôt discrète sur twitter.

Pourquoi?

« Certains s’imposent un devoir de réserve qui s’élève au-dessus de celui que l’on devrait avoir. On l’oublie, mais nous sommes citoyens avant d’être avocats. Même s’il faut se conduire comme des officiers de justice, je ne suis pas certain que partager notre opinion nous empêche réellement de le faire », analyse Me Christian Sarailis.

L’avocat, qui oeuvre chez Sarailis Avocats, n’est inscrit sur Twitter que depuis 2 mois. Mais s’y exprime déjà librement.





Sur son compte, les sujets ne se limitent pas au droit. Politique, économie, gastronomie, histoire… tout y passe.

Malgré ces tweets, l’avocat s’assure de ne pas franchir la limite qui lui est fixée par le code de déontologie.

« Il faut faire attention, car il faut tenir compte du secret professionnel. Sur les réseaux sociaux, comme partout ailleurs, il faut respecter les règles que l’on connaît et tout se déroule bien », résume-t-il.

Savoir gérer le risque

Me Marie-Hélène Dubé, associée chez Goldwater Dubé.
Me Marie-Hélène Dubé, associée chez Goldwater Dubé.
Il n’en demeure pas moins qu’il est fréquent de voir les avocats actifs sur les réseaux sociaux se retrouver dans l’eau chaude.

Sachant cela, donner son opinion est-il vraiment un jeu qui en vaut la chandelle?

« Je n’ai pas vraiment de craintes à ce sujet-là. Si je donne mon opinion sur le port de signes religieux, ça n’a aucun lien avec le divorce de ma cliente. Sincèrement, je ne crains pas que mes clients soient indisposés par les opinions que je partage », souligne Me Marie-Hélène Dubé, associée chez Goldwater Dubé.




C’est en 2016 que l’avocate en droit de la famille a commencé à être plus active sur la twittosphère. À l’époque, elle ressentait un besoin criant de s’exprimer sur la Charte des valeurs québécoise proposée par le Parti québécois, à laquelle elle s’opposait.

Une réserve face aux enjeux sociaux

Me Joël Roy d’Aumais Chartrand Roy Avocats.
Me Joël Roy d’Aumais Chartrand Roy Avocats.
Aujourd’hui, même si elle y est moins active, elle remarque que la communauté juridique semble afficher une certaine réserve face aux différents enjeux sociaux.

« De ce que j’en sais, ils sont assez conservateurs. Ils ne se lancent pas dans des combats comme d’autres usagers peuvent le faire. Ils affichent une certaine réserve, qui est au fond assez appropriée », analyse-t-elle.

Alors vaut-il mieux s’abstenir ou prendre la chance de s’exprimer publiquement, en prenant le risque d’être réprimandé?

« Il faut y aller avec modération! S’inscrire sur la plateforme, lire les gazouillis des autres avocats et surtout, bien consulter le code de déontologie avant de se lancer », suggère Me Martel.

Surtout, ne gazouillez pas sans avoir bien réfléchi aux impacts de vos publications.

« On dit qu’il faut se tourner la langue sept fois avant de parler… je pense que ça s’applique au clavier aussi, image Me Joël Roy d’Aumais Chartrand Roy Avocats. Il ne faut oublier qu’on est des officiers de la cour, alors il faut agir en conséquence. »
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2 commentaires

  1. observatrice
    observatrice
    il y a 5 ans
    madame
    Me Joël Roy... «Il ne faut oublier qu’on est des officiers de la cour, alors il faut agir en conséquence»...
    Calmez-vous un peu, redescendez de votre piédestal.
    C'est super que des avocats s'expriment un peu sur les réseaux sociaux, enfin on voit des vrais gens, qui ont des opinions... Et pas juste des machines à encaisser du cash.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    DSG is certainly not affraid.
    Depuis des années, sur une base quasi quotidienne, il s'auto-pilorise en ne reculant devant aucuns tweets!

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