NOVAlex défroque une associée de RSS

Me Julie Forest quitte Robinson Sheppard Shapiro pour une nouvelle expérience en tant qu’avocate-conseil pour le compte de NOVAlex.

La Barreau 1989 a été séduite par l’approche nouvelle du cabinet. Droit-inc s’est entretenue avec elle pour connaître ses motivations derrière ce changement.

Droit-inc : Qu'est-ce qui vous a séduit chez NOVAlex?

Julie Forest : Comme pour la plupart de mes collègues qui y travaillent déjà, c'est la double mission, soit d'être à la fois un cabinet d'avocats dans ce que ça peut avoir de traditionnel, et une clinique pro bono. La partie clinique attire des candidats qui partagent tous ces valeurs.

En ce moment, dans toutes les organisations, pas seulement dans le milieu juridique, on est en quête de sens. C'est ce que je retrouve chez NOVAlex avec sa double mission. Nous sommes membres d'une profession avec une certaine obligation professionnelle et morale de servir.

Vous êtes passée d'associée à avocate-conseil, pourquoi faire ce changement?

Pour moi, les titres n'ont jamais été très importants. Ce qui m'importe, c'est la relation avec les clients, qui en est une de confiance et de conseil. Ensuite, c'est la relation avec les collègues. Porter le titre d'associée, de salariée ou d'avocate-conseil, pour moi, ça n'a pas été un enjeu. Ça ne change rien à ma pratique comme telle.

Ce n'est donc pas parce que vous songez à la retraite.

C'est sûr qu'après 30 ans de Barreau, la transmission fait partie des préoccupations pour l'avenir. Mais ce n'est certainement pas la préoccupation première, à l'aube de mes 55 ans. Je pense qu'il me reste quand même des choses à vivre! (rires)

J'ai la réputation d'être quelqu'un d'extrêmement dynamique et d'avoir beaucoup d'énergie, alors je touche du bois, si la santé peut continuer à suivre, et l'intellect également, tant mieux!

Après 30 années de vie active avec un parcours atypique, ayant été gestionnaire avant un retour à la pratique il y a dix ans, la somme des expériences et des connaissances acquises, de même qu'un certain savoir-faire comme savoir-être, peut être transmise.

Chez NOVAlex, dire qu'on travaille en partage, ce n'est pas juste une valeur creuse, c'est incarné dans le quotidien. C'est une gestion qui vise l'échange. On est la somme de nos compétences, de nos identités.

Qu'est-ce que vous conservez de votre passage chez RSS?

Dans l'ensemble de mes expériences, pas que chez RSS, je garde surtout les apprentissages qui font qu'aujourd'hui je suis ce que je suis. Je suis différente d'hier et j'espère que je vais me bonifier pour demain. En ce sens, je pense que tous les passages à travers différents styles de cabinets ne font que nous améliorer. À la fin, on demeure des serviteurs du droit.

Vous exercez en droit du travail dans le secteur du divertissement, entre autres. À quoi peut-on s'attendre dans le domaine du droit dans ce secteur en 2020?

Il y a toujours des changements! C'est sûr que la loi sur le droit d'auteur va, j'espère, évoluer et devenir plus limpide pour le commun des mortels autant que pour les praticiens. C'est un droit en pleine évolution.

Je souhaite, au-delà du droit comme tel, une approche plus claire au niveau de la préservation de notre culture et de notre identité québécoise. J'espère que le législateur va mettre en place les bases nécessaires pour que l'on continue à avoir une culture qui est foisonnante et protégée par l'envahissement de la culture anglophone qui vient avec de moins en moins de contenu local. Je souhaite que nous travaillons tous ensemble à protéger notre identité et nos contenus extraordinaires.

Et si on ratisse plus large en droit du travail?

Le droit du travail est le terreau qui nous permet de constater les avancements de la société et de ce qui nous tient à coeur. Les modifications à la loi sur les normes du travail en témoignent notamment. Les travailleurs sont à la recherche d'un mieux-être au travail. Pour moi, c'est majeur.

Plus le droit du travail évolue, plus les demandes des travailleurs évoluent, plus ça demande aux praticiens de développer des sensibilités et des manières de conseillers leurs clients employeurs pour, tout en tenant compte des enjeux financiers, mettre en place des structures qui procurent aux employés un milieu de travail agréable. Cela avantage également la rétention de main-d'oeuvre des employeurs dans un contexte de pénurie qui se fait énormément sentir depuis deux ans.

Il faut avoir une vision beaucoup plus systémique et sensible qu'auparavant quand ce n'était pas le plein emploi.

Un défi majeur pour les organisations, au cours de la prochaine décennie, sera de voir comment ils pourront adopter les bonnes stratégies premièrement pour attirer le personnel compétent et pour ensuite que les employés soient satisfaits au travail et assurer leur rétention de façon à continuer d’être performants au niveau mondial.

Me Forest est la deuxième juriste d’expérience à sauter dans le bateau de NOVAlex en peu de temps. Le mois dernier, Me Martin St-Jean a également fait son entrée dans les bureaux du cabinet fondé par Me Ryan Hillier.