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La retraite pour un fondateur de LJT

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Mathieu Galarneau

2020-01-09 15:00:00

Pour cet avocat, l’heure de la retraite a bien sonné et il part en sachant que son cabinet est entre bonnes mains. Droit-inc a discuté avec ce sage du droit...

Me Robert B. Legault. Photos : Site Web de LJT Avocats
Me Robert B. Legault. Photos : Site Web de LJT Avocats
Me Robert B. Legault a accroché sa toge. À 70 ans, le Barreau 1974 a pourtant hésité à prendre sa retraite.

Droit-inc a discuté avec ce fondateur du cabinet LJT pour faire la lumière sur ce choix et un retour sur une carrière bien remplie.

Qu'est-ce qui vous a amené à prendre le chemin de la retraite à ce moment-ci?

J'ai eu 70 ans le 30 novembre dernier, et le 14 janvier, ça fera 46 ans que je pratique le droit. J'ai pensé qu'il était temps de commencer à profiter un peu de la vie avant que la vie se sauve de moi! (rires)

Plusieurs de mes amis autour de moi ont la mauvaise manie de mourir à 72, 73, 74 ans... J'ai dit à ma femme : « Mon amour, on est bien ensemble, on va essayer de profiter des années qui nous restent ». S'il y en reste trois, ça sera trois, et si c'est 33, ça sera ça!

J'ai donc décidé de tourner la page. Lors du party de Noël, nous avons fêté les 40 ans de LJT et j'ai eu droit à un bel hommage avec des vidéos, des témoignages... c'était très émouvant!

Y a-t-il un moment où vous vous êtes dit : « mais que vais-je faire à la retraite? »

Non, la question que je me posais était « est-ce que je prends ma retraite ou non? Ne serais-je pas mieux de faire encore un an ou deux? » Je suis quand même en forme, je n'ai pas de canne ou de béquilles. Mais pour toutes les raisons que j'ai mentionnées, je me suis dit que c'était l'heure. Une fois cette décision prise, j'étais serein. Je n'ai pas de remords, pas de crainte.

Avec la journée de formation à la retraite donnée par le Barreau du Québec, on nous dit de nous préparer à vivre des hauts et des bas. J'ai bâti un bureau dans lequel travaillent maintenant plus de 100 personnes. J'ai acquis une certaine notoriété, et, du jour au lendemain, je ne suis plus « Maître Legault », je n'ai plus de clients. Je me demandais si j'allais regretter ça. J'étais aussi entouré de jeunes, ça me gardait jeune moi aussi.

Mais je crois que c'est la bonne décision. Je vais nettoyer des dossiers au début janvier et quitter définitivement le bureau le 20 janvier pour l'Europe pendant deux mois et demi. Ça va m'aider à ne pas trop me casser la tête et à ne pas avoir de regrets!

Quels ont été vos plus grands moments dans l'histoire de LJT?

J'ai parti ce bureau il y a 40 ans avec Christian Joly. On était deux, et on avait chacun une secrétaire. Tranquillement pas vite, on a grandi en engageant jusqu'au jour où trois jeunes avocats qui arrivaient de l'Université de Sherbrooke, Pierre Savoie, Robert Thiffault et Michel Jubinville, qui sont devenus nos premiers associés après quelques années. Malheureusement, Michel Jubinville est mort beaucoup trop jeune, à l'âge de 38 ans. La croissance a continué de s'accélérer par la suite.

De mon côté, j'ai développé ma spécialité en droit de la publicité commerciale et marketing. Ça n'existait pas, à toute fin pratique, au Québec quand j'ai commencé. J'ai été à l'origine de plusieurs associations d'agences de publicité.

En parallèle, j'ai travaillé pour l'Association canadienne des annonceurs dès 1977, la plus grosse du genre au pays. Je suis devenu leur conseiller juridique, poste que j'ai occupé jusqu'à aujourd'hui. J'ai toujours gardé ce client. J'ai aussi été conseiller juridique pour les restaurants McDonald's du Canada pendant les 35 dernières années et de Ford Canada les 25 dernières années. J'ai monté une clientèle, une réputation et une équipe autour de moi. On a atteint le nombre de 11 avocats qui pratiquaient uniquement ce type de droit!

Aujourd'hui, je peux partir à la retraite la tête en paix. Les jeunes, chapeautés par Me Savoie, expert lui aussi dans le domaine, continueront à bien desservir la clientèle que j'ai bâtie pendant 40 ans.

Est-ce que développer une telle équipe a été difficile? Ça demande beaucoup de mentorat?

C'est un domaine qui n'existait pas. On ne donne pas de cours à l'université sur le droit de la publicité. On peut suivre des cours en droit d'auteur, en marques de commerce, en propriété intellectuelle, mais il n'y a pas de cours à proprement parler sur le droit de la publicité. À chaque fois que j'ai ajouté une personne à mon équipe, j'ai dû la former.

Ça prend de la formation, de la supervision et du mentorat. Je l'ai fait année après année jusqu'à ce qu'elles puissent voler de leurs propres ailes. Je leur disais : « moi j'amène des clients, je vais vous faire travailler sur leurs dossiers, je vais vous montrer comment, je vais vous aider, et le jour où le client ne m'appellera plus et vous appellera, ça voudra dire que j'aurai fait une bonne job ». À ce moment-là, je pouvais partir à la recherche d'un autre client.

Voyez-vous le développement de cette branche comme le legs que vous laissez au domaine du droit au Québec?

Tout à fait. J'ai fait ma part, j'ai créé le domaine, je l'ai bâti, j'ai bâti l'équipe qui était capable de le faire. Quand j'ai commencé à pratiquer dans ce domaine, mes anciens collègues de classe ne comprenaient pas ce que je faisais, ça sortait des sentiers battus.

Au fil des ans, ça a apporté à LJT une grande notoriété. Ça a fait connaître notre bureau dans le monde des affaires. On ne fait pourtant pas que ça, on fait du droit commercial, du droit fiscal, du litige, on a des notaires, mais mon domaine a servi à attirer beaucoup de clients.
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