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Jugement sur les conjoints de fait: Un déni de droits pour les enfants nés hors mariage !

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L'équipe Droit-inc

2009-07-17 08:00:00

La Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ) est très déçue de la décision rendue hier par la Cour supérieure du Québec concernant l'encadrement juridique des conjoints de fait.

"Le jugement du Tribunal perpétue une grave injustice qui ne devrait plus avoir sa place au Québec ! En ne reconnaissant pas l'égalité de traitement entre les enfants nés hors mariage et ceux nés de parents mariés, le Code civil crée deux catégories d'enfants basées sur le statut civil de leurs parents", s'indigne Nathaly Roy, présidente de la FAFMRQ.

On se rappellera qu'en janvier 2009, la FAFMRQ était intervenue dans la cause hautement médiatisée opposant une mère de trois enfants et son richissime ex-conjoint de fait. L'objectif de la Fédération était alors de sensibiliser la population à une réalité méconnue : la discrimination vécue par les enfants nés hors mariage par rapport à ceux nés de parents mariés. Les enfants nés de conjoints de fait, qui représentent pourtant plus de 60 % des enfants nés au Québec, ne bénéficient pas des mêmes droits au moment de la rupture de leurs parents, ce qui a des impacts financiers importants sur leur niveau de vie.

Par son intervention, la FAFMRQ souhaitait apporter un éclairage additionnel afin d'assister le Tribunal dans sa réflexion. Il est dommage que ce dernier n'ait pas reconnu, comme un nombre croissant de citoyennes et de citoyens québécois, l'urgence de corriger une situation qui affecte des milliers d'enfants. Les nombreuses interventions de la Fédération dans les médias au moment du procès ont toutefois permis d'informer et de sensibiliser davantage de gens aux manquements actuels du Code civil du Québec en matière d'encadrement juridique des conjoints de fait.

En effet, clame la FAFMRQ, plusieurs couples québécois vivant en union de fait se sont soudainement rendus compte que le fait d'avoir vécu ensemble pendant plusieurs années et d'avoir eu des enfants ne leur conférait pas les mêmes droits au moment d'une séparation ou d'un décès. Ils ont notamment découvert que, au moment de la rupture, seuls les couples mariés auront droit au partage du patrimoine familial (les biens accumulés pendant le mariage), à la protection de la résidence familiale et à l'obligation alimentaire entre conjoints. Par conséquent, cela entraînera également une perte de niveau de vie pour les enfants issus d'une union de fait.

Le débat entourant les écarts juridiques entre les conjoints de fait et les couples mariés devra se poursuivre, tant devant les tribunaux qu'auprès du législateur. D'autre part, un tel débat ne doit plus porter uniquement sur les adultes et leur capacité de faire un choix libre et éclairé au moment de former une union. Il est désormais incontournable d'aborder cette question sous l'angle des enfants et de la famille. C'est encore l'argument que la FAFMRQ compte utiliser dans ses interventions futures auprès du gouvernement.

Rappelons que le Québec demeure la seule province canadienne à ne pas reconnaître le droit alimentaire entre conjoints de fait. Cette assymétrie de traitement interprovinciale et la nécessité d'y remédier est d'ailleurs soulignée dans une étude récente de Robert Leckey, de l'Institut de recherche en politiques publiques : "Families in the Eyes of the Law : Contemporary Challenges and the Grip of the Past". L'auteur de cette étude propose diverses réformes, dont celle d'adopter au Québec une obligation alimentaire réciproque pour les conjoints de fait qui ont eu au moins un enfant ensemble.

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17 commentaires

  1. Me
    Me
    >>>>>>>> En effet, clame la FAFMRQ, plusieurs couples québécois vivant en union de fait se sont soudainement rendus compte que le fait d'avoir vécu ensemble pendant plusieurs années et d'avoir eu des enfants ne leur conférait pas les mêmes droits au moment d'une séparation ou d'un décès.

    L'ignorance crasse se paye. C'est une loi universelle.

  2. Mlle
    Miss
    L'ignorance crasse ? Doit-on le reprocher à celles qui ne sont pas outillés pour chercher l'information et voir ce qu'il en est. La situation de lola est exceptionnelle --- Que dire de celles qui travaillent au salaire minimum, ont quitté l'école tôt, proviennent d'un milieu défavorisé etc. Ne devrait-on pas plutôt blâmer le gouvernement du Québec ou le Barreau de ne pas faire une campagne d'information destinées à ces personnes vulnérables ?

  3. F.
    Pension alimentaire
    Il ne faudrait pas mélanger pension alimentaire pour ENFANT et pension alimentaire pour CONJOINT.

  4. Une fille
    Une fille
    il y a 14 ans
    Réponse à Miss
    Quand tu travailles au salaire minimum et que tu n'as pas les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins d'un enfant, ne fais juste pas d'enfant. Il faut arrêter de blâmer les autres et prendre ses propres responsabilités.
    D'une fille!

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Nul ne doit
    Nul ne doit ignorer la loi !

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    !!
    "ignorance crasse"... J'aurais voulu trouver plus méprisant, je n'aurais pas été capable.

    Quoi, il existe vraiment des gens qui n'ont pas étudié en droit?!? Mais ils doivent vraiment être sans intérêt!!

  7. Me
    Me
    >>>>>> Quoi, il existe vraiment des gens qui n'ont pas étudié en droit?!? Mais ils doivent vraiment être sans intérêt!

    Ah bon? Dans ta petite tête, il faut obligatoirement étudier en droit pour avoir de la culture générale? Savoir qu'un conjoint de fait n'a pas droit à une pension alimentaire pour conjoint est, à mon avis, de la culture générale. Si Lola aurait fait moins de shopping pendant ses 10 ans avec Eric, peut-être elle l'aurait sû.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Très Cher Me...
    Non, je ne pense pas qu'il faut avoir étudié en droit pour avoir de la culture générale, loin de là. Mais c'est particulièrement naif de penser que tout le monde connaît la différence entre la situation de conjoints mariés et de conjoints de fait, et carrément prétentieux de se permettre des commentaires méprisants à ce sujet.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    sil
    Pour avoir travailler en milieu communautaire pendant longtemps, je peux certifier que certaines personnes ne sont pas en mesure d'acquérir ce type de "culture générale". Et ce n'est pas par mauvaise volonté.

  10. Me
    Me
    >>>>>> Pour avoir travailler en milieu communautaire pendant longtemps, je peux certifier que certaines personnes ne sont pas en mesure d'acquérir ce type de "culture générale". Et ce n'est pas par mauvaise volonté.

    Bien d'accord, sauf que là on cause de Lola. Elle avait tous les moyens à sa disposition pour le savoir. Il s'agissait seulement de lire un livre de temps en temps au lieu de ne faire que du shopping.

  11. Me
    Me
    >>>>>>>> Non, je ne pense pas qu'il faut avoir étudié en droit pour avoir de la culture générale, loin de là. Mais c'est particulièrement naif de penser que tout le monde connaît la différence entre la situation de conjoints mariés et de conjoints de fait, et carrément prétentieux de se permettre des commentaires méprisants à ce sujet.

    On s'en fout si tout le monde la connaît. Ce qui est important est que tout le monde est supposé la connaître. Dura lex sed lex.

  12. lex scholasticus
    lex scholasticus
    il y a 14 ans
    D'accord avec Me
    Pour un rare fois, je suis d'accord avec Me. Des conjoints qui ne veulent pas se marier peuvent très bien passer chez le notaire et s'entendre sur une pension à verser en cas de séparation. S'ils ne le font pas, il faut présumer qu'ils acceptent les dispositions légales.

    C'est la liberté contractuelle, un des principe fondamental du droit positif québécois.

  13. Grenett
    Grenett
    il y a 14 ans
    Pleurer
    Snif snif... je suis incapable de me prendre en main. J'aurais pas dû y penser avant et j'aurais pas dû m'informer. Il aurait fallu qu'on me prenne par la main et qu'on me dise tout du début, parceque à la base, je suis incapable de faire les choses par moi-même.

    Ya des limites à l'état providence

  14. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Anyway
    On sait tous qu'avec une pension pour enfants de 450k+ par année, elle va pouvoir continuer à faire du shopping sur le bras du clown.

    Franchement, elle va se mordre les doigts quand les gamins vont avoir 18 ans...

  15. Me
    Me
    >>>>> On sait tous qu'avec une pension pour enfants de 450k+ par année, elle va pouvoir continuer à faire du shopping sur le bras du clown.

    Légalement elle n'a pas le droit d'utiliser ce cash pour elle. Si Éric surveille étroitement les factures (chose qu'il a le droit de faire), il peut l'en empêcher, tout comme il peut aussi tolérer qu'elle s'achète des effets personnels avec ce cash.

  16. Me
    Me
    >>>>>> Franchement, elle va se mordre les doigts quand les gamins vont avoir 18 ans.

    C'est un peu honteux pour un avocat/juriste (ou en devenir) de pondre cette connerie. Cela perpétue le mythe voulant qu'une p.a. aux enfants cesse à la majorité.

  17. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Re : Me
    > >>>>>> Franchement, elle va se mordre les doigts quand les gamins vont avoir 18 ans.
    >
    > C'est un peu honteux pour un avocat/juriste (ou en devenir) de pondre cette connerie. Cela perpétue le mythe voulant qu'une p.a. aux enfants cesse à la majorité.

    Cesser ? Elle va simplement en perdre le contrôle au profit des enfants.

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