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Pourquoi j’ai quitté la profession d’avocate

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Myriam Andraos

2020-10-07 15:00:00

Désabusée par le système « d’injustice », une jeune criminaliste prend la plume pour expliquer pourquoi elle a quitté la profession...

L'auteure de cet article, Myriam Andraos. Photo : Facebook
L'auteure de cet article, Myriam Andraos. Photo : Facebook
J’ai quitté la profession. Complètement. Voilà, je ne suis plus avocate.

Pourquoi quelqu’un qui est passionnée par ce qu’elle fait, manifeste du talent, rencontre du succès et gagne bien sa vie changerait entièrement de carrière?

Dans mon cas, il y avait une multitude de signes qui pointaient tous dans la même direction, à commencer par la fréquence et l’intensité des émotions négatives. Vivre régulièrement et répétitivement des émotions négatives ne faisait que m’éloigner de la joie et du bonheur, qui sont des objectifs de vie pour moi.

J’avais beau eu travailler sur moi et tenter de gagner en détachement et en sagesse, le constat était que je m’assombrissais. C’est que ces fameuses émotions négatives n’étaient que le symptôme ou la conséquence d’autre chose : les causes de ce « non-match » entre la profession et moi.

Honnêtement, ces causes sont multiples et diverses. Je vous épargnerai la plate liste. Tout de même, deux éléments importants méritent mention.

En effet, si à la base j’étais une jeune avocate idéaliste, optimiste et empreinte d’un grand sens de la Justice, le système m’a inéluctablement tirée vers la déception et le cynisme. J’ai vécu une désillusion radicale par rapport à notre système de justice.

Des juges rudes...

D’abord, il semble qu’il soit commun pour plusieurs juges (et accepté, même par le Conseil de la Magistrature) de traiter des avocats de manière rude, condescendante et désagréable. Il m’apparait que cela concerne surtout les avocats en défense et jeunes. Et si on est une jeune femme en défense, qui en plus ose se démener pour son client, alors là on n’a rien pour soi et les risques de « passer au batte » sont exponentielles.

Me Myriam Andraos, jeune criminaliste pas comme les autres
Me Myriam Andraos, jeune criminaliste pas comme les autres
Personnellement, j’ai (presque) tout vu. Par des juges, je me suis fait crier dessus, ignorer, lever les yeux au ciel quand je parle, interrompre à répétition, empêcher de parler, bloquer d’office et systématiquement dans mes contre-interrogatoires, rabaisser et dénigrer devant mes clients, intimider, presser arbitrairement, manqué de respect envers mes idées et mon intelligence, lancer des remarques sarcastiques, etc.

Détrompez-vous, la plupart de mes expériences ont été somme toute agréables et stimulantes. Cependant, les épreuves douloureuses et cassantes demeurent trop fréquentes.

Un tel environnement de travail équivaut à du harcèlement psychologique. Le harcèlement est pourtant largement interdit dans les milieux professionnels du Québec, tout comme le « bullying » dans les cours d’école. Mais la violence psychologique dans les salles de cour, elle, est apparemment normale. Quant à moi, c’est intolérable et inacceptable en 2020.

Les juges nous doivent respect et considération, de la même façon que nous le leur devons. Peu importe les titres et les supposées positions d’autorité, les humains sont universellement égaux en droits et en dignité. Il me semble que cela aurait dû être intégré aux mentalités depuis le temps (les années 1950 pour la déclaration de l’ONU ou en 1982 pour la Charte canadienne, au choix) …

Personnellement, il m’est apparu évident que je n’ai absolument pas besoin de subir ça pour gagner ma vie. Point. Une fois c’est trop. Régulièrement c’est encore pire.

Ça, c’était la première raison de ma désillusion.

Justice = Juges?

La deuxième raison, maintenant, va probablement de pair avec la première. J’ai été obligée de constater que, en fin de compte, la « Justice » dépend du juge qu’il y a en face de soi – c’est-à-dire un humain, parfois borné, parfois irrité par la cause, l’avocat ou l’accusé, parfois touché dans ses valeurs ou sa morale, et qui rend bien la décision qui lui tente finalement.

Certains juges vont faire milles pirouettes intellectuelles pour tenter de justifier une décision qui ne se tient pas. D’autres vont se complaire dans le déni en ignorant tout ce qui les contredit. Si le juge veut conclure à XYZ, il va trouver une manière de se rendre à XYZ. C’est d’une tristesse absolue.

En d’autres mots, je parle d’injustice.

Il ne s’agit pas de tous les juges, ni de toutes les causes évidemment, mais il y en a beaucoup trop.

On nous dira alors : « Votre client n’a qu’à aller en appel, c’est comme ça que le système fonctionne ».

Le hic, c’est qu’un appel peut coûter quoi, 20 000$, 30 000$, 50 000$ en papiers et en avocats, si ce n’est plus? Certaines personnes ne peuvent pas aller en appel pour des raisons financières évidentes.

Puis, certains clients vivent très mal les procédures judiciaires – et je les comprends. C’est stressant et oppressant. Il y a beaucoup en jeu : emploi, liberté, famille, argent, réputation, santé mentale. En prime, plus souvent qu’autrement, la justice s’affaire à ressasser constamment le passé des gens, les empêchant de passer à autre chose dans leur vie. C’est négatif.

Ainsi, j’ai vu des personnes dont je suis certaine de l’innocence être trouvées coupables, mais décider de ne pas appeler de la décision. Après avoir vécu « l’enfer » de la justice pendant 2-3 ans, elles ne veulent pas se lancer dans un appel pour un autre 2-3 ans. Elles veulent juste en finir avec cette étape de vie, s’en libérer et aller de l’avant. Qui ne peut les comprendre?

Dégoûtée, j’en suis venue à appeler notre système : le système d’injustice. Je pense que c’est ça du cynisme. J’ai perdu la foi en la Justice Humaine et un peu du respect que je lui portais du même coup.

Certains parviennent à bien se porter devant cet état de fait. Pas moi. Je sais que je traine une blessure d’injustice de mon enfance. C’est probablement d’elle que j’ai trouvé la fougue de me battre assidûment pour mes clients. Je tente tant bien que mal de nettoyer cette blessure, de la panser et de la laisser cicatriser. Mais je demeure sensible et je supporte mal l’injustice. Pourquoi donc me mettre en position d’être blessée à nouveau et de rouvrir encore et encore cette plaie comme le supplice de Prométhée?

À un moment, c’est devenu très clair. Il fallait que je m’en aille. Au lieu de m’acharner à essayer de mieux gérer mes émotions négatives – comme si le problème venait de moi, alors que ces émotions sont tout à fait normales, naturelles et compréhensibles –, j’ai fait le choix d’épurer ma vie des sources continues de souffrance évitable. Je ne changerai pas le système ni les mentalités. Alors mieux vaut m’en éloigner le plus possible et m’épanouir dans le calme, la paix et la douceur. J’ai pris cette décision il y a bientôt un an, et pas une seule fois je ne l’ai regrettée.

En fait, je remercie l’univers de m’avoir transportée sur cette route. Je ne suis pas désolée de ce que j’ai vécu. Au contraire, grâce à toute cette expérience de vie, j’ai appris à mieux connaître mon vrai moi, à m’écouter et à me rapprocher de mon idéal de vie. La vie est bien faite.

Je ressens aujourd’hui des moments de bonheur beaucoup plus fréquemment, chaque jour en fait. Je mène une belle petite existence, sur mesure pour moi et telle que je l’ai choisie. J’ai grandi. J’ai avancé. Je me sens libre et légère. Je rayonne. Je commence un nouveau cycle.

Sur l’auteure

Myriam Andraos a pratiqué toute sa carrière en droit criminel. En 2018, elle se confiait à Droit-inc...

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44 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Quel cynisme...
    Vraiment dommage de voir un tel cynisme de la part d'une ancienne avocate. Être désabusé par une décision ou le comportement d'un juge, on l'a tous vécu. Avoir le goût de quitter la profession, ça nous arrive. Le faire parce qu'on n'y trouve plus son compte, tant mieux si ça nous rend plus heureux. Grand bien fasse à Me Andraos; de partager des expériences négatives, de critiquer des injustices, c'est nécessaire.

    Mais de livrer une telle charge contre ce qu'on appelle le "système d'injustice" (outre que ça fait penser au "wording" facile des conspirationnistes ou autres qui parlent de "merdias" en se disant avoir inventé l'eau chaude), ça fait le jeu de tous ces cyniques du système qui disent justement sur Facebook et autres que "y a don po de justice au quebec". Ça ébranle, encore, la confiance envers les institutions, qu'on travaille tellement fort à maintenir.

    Parce que oui, les autres avocats, qui décident de rester (parce qu'il en faut aussi), on se fend le cul, tous les jours, pour améliorer ce système qui est effectivement loin d'être parfait. Un texte comme ça, c'est contre-productif et ça plombe complètement notre travail. My two cents!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Omerta
      Il n'y a que ceux qui quittent qui ont le droit de parler. Alors merci, ancienne consoeur.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      My point is
      Y a quand même une différence entre parler de problèmes structurels dans le système, et chier sur tout le système à cause de ses mauvaises expériences. Le 1er cas est constructif et le 2e alimente le cynisme ambiant.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      guizou guizou
      je présume que notre ex consoeur fréquentait surtout la Cour du Québec chambre criminelle et possiblement la Cour municipale.
      Je me permets de dire qu'il y a d'excellents juges dans ces 2 Cours. Il y a un incroyable volume de dossiers et des juges qui développent une expertise très pointue...alors oui si on arrive en retard, un peu tout croche avec des drôles d'arguments on se fait ramasser et c'est correct comme cela. Les juges ne sont pas parfaits et c'est pour cela qu'il y a un appel et un conseil de magistrature.
      Je traîne ma toge depuis longtemps et je ne partage absolument pas le commentaire que l'atmosphère est toxique. Ce n'est pas une maternelle où on se fait des guizous guizous, c'est un tribunal. Il y a des règles, du décorum et parfois des confrères désagréables et des juges pas gentils. All part of life.
      Bravo à notre consoeur qui a eu le courage de se dire que ce n'est pas pour elle, mais personne me convaincra qu'elle a pris cette décision à cause des méchants juges...

    • Kelly
      Kelly
      il y a 3 ans
      adjointe juridique retraitée
      Selon ce que j'ai compris elle a vécu ces abus à de nombreuses reprises, alors on peut la comprendre. Comme le bullying toujours chez le même enfant à l'école. Vous dites "Être désabusé par "une" décision ou le comportement "d'un" juge, on l'a tous vécu". Je n'étais pas avocate, mais durant 40 ans j'en ai entendu des vertes et des pas mûres par des avocats au retour d'un procès. Faudrait peut-être faire une requête pour précisions...

  2. Licorne
    Licorne
    il y a 3 ans
    Raison en partie
    C'est vrai que le manque de patience et la désinvolture de certains juges est ahurissante.

    Je pense que les Juges ne sont pas assez payés et pour tout dire les avocats non plus. C'est une profession ingrate et difficile où seuls les plus fort survivent, n'en déplaisent à Juripop, Clinique Montréal Nord et tous les autres cahier de coloriage subventionnés par le gouvernement.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Il parait que les juges sont beaucoup plus courtois dans le ROC
      Si c'est vrai, cela mérite d'être publicisé!

    • Avocat junior
      Avocat junior
      il y a 3 ans
      Juges pas assez payés?
      Question sérieuse, combien est-ce que tu penses ces juges font par année? Le salaire moyen d'un juge est nettement plus élevé que le salaire moyen d'un avocat. La différence est certainement plus drastique pour les avocats au pénal qui prennent des mandats d'AJ.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Pas une question de paye.
      C'est pas une question de paye. On connaît tous des avocats qui gagnent proche des 7 chiffres et qui sont extrêmement désagréables.

    • Licorne
      Licorne
      il y a 3 ans
      Salaire des Juges
      Euh, les chiffres sont publics, ils font environ 350K par année. On va pas compare cela avec les avocats qui font de l'AJ car ils gagnent le salaire d'une secrétaire au gouvernement.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Correction
      En fait, moins qu'une secretaire au gouvernement puisque celle-ci beneficie d'un regime de retraite a prestation determine...

    • Avocat Junior
      Avocat Junior
      il y a 3 ans
      Re Salaire des juges
      Vous avez pourtant écrit ceci non: "Je pense que les Juges ne sont pas assez payés et pour tout dire les avocats non plus." Puisque vous connaissez la rémunération des juges, je ne vois pas comment ils sont sous-payés, surtout si on compare leurs salaires à d'autres acteurs dans le système judiciaire. D'ailleurs, je ne vois pas en quoi leurs salaires justifierait le comportement de certains.

    • Licorne
      Licorne
      il y a 3 ans
      re: re:Salaire des Juges
      Mon point est pas compliqué. Je pense que 350K avec le taux d'imposition des deux paliers n'est pas suffisant pour les Juges avec la charge de travail qu'ils ont, et, je peux comprendre que l'impression d'être sous payé peut mener à des problèmes de bonne humeur. C'est mon honnête opinion et ça n'a pas rapport avec les autres acteurs du système judiciaire on ne va pas comparer des Mercedes avec des Yaris.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    What a waste.
    You know, you could've just cashed in your crim-law chips and found yourself a spot in a more tranquil area of law (corporate-commercial, tax, bankruptcy, etc.).

    You worked hard for your licence. No need to set it on fire and burn all bridges back to it on your way out.

    • Joesph
      Joesph
      il y a 3 ans
      Dénoncer
      Elle a choisi de dénoncer. C'est sa prérogative.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Article intéressant, mais il serait utile d'en savoir plus
    Quels sont les trajectoires des gens qui aboutissent en droit (ou dans un autre dommaine), alors que cette discipline n'est pas pour eux?

  5. Me_A
    Hum
    Plutôt ironique, ayant vu cette avocate agir comme elle le reproche à d'autres...Prendre des décisions relevant du pouvoir du juge, se faire rappeler à l'ordre par ce juge et mal le prendre...Pour chaque juge désinvolte, on trouve son équivalent en avocats...

    Certains juges sont désagréables, certains envers la défense, certains envers la Couronne: on a tous eu un juge désagréable à certains moments. Comment on y réagit nous appartient. Être avocate, ou tout autre métier, n'est as facile à tous les jours. On peut choisit de faire la part des choses ou de se poser en victime...

  6. Wow
    Épatant
    Wow - quel point de vue original et qui ne pue surtout pas l'auto-victimisation et une attitude je-me-moi. J'ai moi-même eu affaire à des juges "difficiles" et me suis fait brassé, mais si cette dame avait des conflits à répétition avec les magistrats au point de généraliser la chose et de quitter la profession, c'est peut-être qu'elle était la source du problème.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Aime bien qui châtie bien.
      Honnêtement, je n'ai jamamis été mal traité par un juge. Jamais insulté, jamais crié après. Critiqué ? Interrogé ? Oui, absolument, mais toujours à bon escient.

      À chaque fois, sans exception, où j'ai été témoin d'impatience ou de frustration de la part d'un magistrat envers un confrère, c'était bien mérité.

      Malheureusement, il y a trop d'avocats qui arrivent à la Cour mal préparés, malpolis, plaidant n'importe quoi et n'importe comment, et ce, sans la moindre trace d'humilité. Ces avocats-là se font ramasser régulièrement, et c'est bien fait pour eux. Ils cherchent le diable et ils le trouvent.

      Désolé de le dire.

    • Me_A
      Yup
      Très vrai et on dirait que c'est tabou de le dire...Des confrères et consoeurs qui arrivent en retard sans excuse, coupent la parole, roulent des yeux, ignorent certaines questions des juges, font des commentaires d'attaques personnelles, etc. Et après, s'insurgent de se le faire dire...

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Absolument!!!!
    Cette consoeur vient de dire tout haut ce que plusieurs d'entre-nous pensons tout bas et n'osons pas dire.

    Elle a raison à 100% l'abus que nous subissons de manière répétée ne serait accepté dans aucun autre domaine.

    J'ai l'impression que certains commentaires suivant cette lettre semble provenir d'ami de la magistrature ;)

    Il serait intéressant de faire un sondage anonyme auprès des avocats afin de voir si ce que cette dame affirme est un sentiments que partagent (ou non) d'autre de la profession.

    J'ai fais lire l'article à plusieurs collègues au bureau et ils partagent l'opinion de cette dame à 100%!!!!

    • anonyme
      anonyme
      il y a 3 ans
      Il est plus que temps de changer les choses
      Excellent texte. J'admire ton courage. Pourquoi se cacher la tête dans le sable? C'est la pure vérité. Ah oui, c'est vrai: la plupart des hommes aiment particulièrement les femmes qui se la ferment et qui prennent la place qu'ils veulent bien leur donner et non la place qu'elles veulent prendre (et oui je généralise, mais c'est ce qu'on entend, ce qu'on vit, ce qui transparait dans bien des milieux: les babines ne suivent pas les bottines...).

      Prendre SA place, en tant que FEMME (et non en tant que femme qui agit comme un homme des années 70: bully...)

      La réalité c'est que les hommes ne pourraient endurer 20% de ce que nous vivons au quotidien, dans bien des professions. Il est plus que temps de dénoncer et ne plus accepter d'être traitée autrement. Nous ne sommes pas des victimes: il faut seulement prendre le flambeau de nos arrières-grands-mères, nos grands-mères et nos mères et compléter le travail!

      Imaginez si les femmes étaient bien ancrées dans leur rôle de leader féminine et si elles étaient solidaires entre elles... Le monde entier s'en porterait mieux.

      Pourquoi couper des planches de bois et poser des vis seraient mieux rémunérés que quelqu'un qui s'occupe de nos enfants? Il n'y a rien de logique là-dedans. Ce n'est qu'un groupe d'hommes qui ont décidé de se faire respecter et d'obtenir des meilleures conditions de travail. C'est à la portée de nous toutes.

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a 3 ans
      Je demande la parole
      Du grand n'importe quoi néo-féministe. Les gars sont traités aussi durement que les femmes par les juges.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      La vraie solution
      Ayant moi-même travaillé comme avocate en droit criminel, je peux dire que ce que Myriam Andraos relate est vrai. J'ai été témoin de ces mêmes comportements en salle de cour et j'ai aussi eu à les subir. Le système de justice criminel est hostile envers les jeunes avocates en défense et encore plus envers les jeunes avocates racisées.

      Le blâme ne revient pas à ces jeunes collègues, car croyez-moi, elles sont préparées avant d'aller à la cour, souvent davantage que leurs collègues masculins. Elles sont compétentes et ont du potentiel. Elles veulent apprendre et y mettent les efforts. Toutefois, cet environnement de travail est toxique. Il s'agit d'obstacles systémiques qui minent la santé mentale des jeunes avocates en droit criminel et les forcent à quitter la pratique. Le Barreau tente de régler cette situation à coups de programmes d'aide et de vidéos sur la psychologie.

      La vraie solution réside dans l'éducation des avocats et des juges sur les biais systémiques, sur le racisme et sur l'égalité des genres. La solution réside aussi dans le soutien, l'entraide et le mentorat que peuvent offrir des collègues plus expérimentés. Nous avons besoin que nos collègues reconnaissent cette réalité, fassent une introspection sur leurs propres biais et dénoncent ces comportements lorsqu'ils en sont témoins. Je lui lève mon chapeau d'avoir eu le courage de partager son histoire. J'ai espoir que les choses pourront changer.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Bravo
    Merci de dénoncer.

    Ce que cette ancienne avocate relate, plusieurs le vivent régulièrement.

    Non, elle n’exagère pas.

    Non, ce n’est pas elle le problème.

    Cette situation doit cesser.

    Les juges doivent donner l’exemple et être de grands sages.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Le droit, c'est de la m***e
    Le droit, c'est de la m***e. C'est la seule bonne conclusion.

  10. Pigeon dissident
    Pigeon dissident
    il y a 3 ans
    Mon grain de sel
    je connais pas cette avocate donc mon commentaire ne s'adresse pas à elle , mais aux avocats qui se disent victimes de certains juges

    Il est normal si l'on plaide des conneries que le juge puisse perdre patience et si l'on arrive à la cour sans être bien préparé alors on risque de se faire rabroué

  11. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Sous la lumière
    Il n'est pas normal de se faire manquer du respect par un juge ! Essayer de le rendre normal est vraiment choquant. Le reste je comprends que chacun choisi la carrière qui lui convient et exerce son droit le + élémentaire de se permettre le bien être. Regardons svp l'état de santé mentale des avocats. N'est il pas pertinent de se poser des questions sur la caractère sain de notre milieu de travail ? Je crois clairement que OUI.

  12. Me
    Quand même étrange
    On peut quitter la pratique sans pour autant quitter le droit ou la profession elle-même. Je savais dès l'école que je ne voulais absolument pas pratiquer en cabinet, quoique j'ai dû le faire pour mon stage, puis ensuite pour acquérir un peu d'expérience. Alors oui, aller me pogner avec des confrères et consoeurs devant des juges et vivre le festival des heures facturables avec les semaines de 70-80h, je l'ai fait. Clairement, je ne comprendrai jamais que des gens puissent aimer ça (et les statistiques démontrant que seule une minorité de membres du Barreau pratique réellement semble démontrer que je ne suis pas le seul), mais s'ils aiment, bah ! Tant mieux.

    Toutefois, le cr*** de titre, je l'ai gagné et il n'est pas question de l'abandonner. Je comprends toutefois Mme Andraos si le poids financier relié au titre (cotisation, assurance pro, formation continue) est trop lourd. Dans tous les cas, je lui souhaite bonne chance.

  13. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Un bel exemple de ce qu'elle raconte
    Écouter le podcast "ma version des faits" sur le cas Agostino Ferreira S4ep2 sur le dossier Agostino Ferreira. C'est assez troublant.

  14. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Construisons ensemble
    Il serait grandement souhaitable d’assainir les milieux de travail agressifs.

  15. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 3 ans
    J'appuis
    Je suis d'accord avec elle sur l'attitude d'une minorité de juges. Le respect devrait être la qualité première d'un juge.

    Par contre même si le système de justice est imparfait et manifestement surtout plus accessible pour les plus riches, je trouve que dire que "système d'injustice" est exagéré. Même si un juge rend jugement plus selon ses sentiments que le droit, il cherche quand même à être juste, normalement en tous cas.

    Finalement, le fait d'être une femme n'a rien à voir dans tout ça à mon avis. Il y a pas mal autant de juges femmes qu'hommes maintenant, idem chez les avocats. Les juges brutaux envers les avocats, c'est envers tout le monde. En fait, je trouve que les juges sont généralement plus gentils envers les femmes et vont plus rentrer dans les hommes, qui peuvent "encaisser" selon l'idée reçue.

  16. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Triste réalité
    Ce que Me Andraos décrit est la triste réalité des plaideurs.

    Que les avocats soient bien préparés ou non ne justifie en rien la violence institutionnalisée. Car il s'agit bien de violence. Il existe une façon d'exprimer son point de vue sans détruire l'autre.

    La plupart d'entre nous donnons le meilleur de nous-même. C'est inacceptable de se faire humilier et intimider, qui plus est quand ces comportements sont socialement acceptés et vus comme normaux.

    C'est vrai toutefois que ce ne sont pas tous les juges qui agissent ainsi. Heureusement. Mais il y en a beaucoup. Trop.

    De se faire ramasser sauvagement par un juge devant son client, ses collègues et le public, sans pouvoir véritablement tenir tête, répliquer et se défendre, laisse des traces psychologiques indélébiles et mine grandement l'estime de soi.

    Le statut social et le rôle importants d'un individu ne font disparaître pour lui l'obligation de respecter ses congénères.

    Paix.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Si vous n'avez pas de couilles, portez vos ovraires !
      "De se faire ramasser sauvagement par un juge devant son client, ses collègues et le public, sans pouvoir véritablement tenir tête, répliquer et se défendre, laisse des traces psychologiques indélébiles et mine grandement l'estime de soi."

      Vous pouvez tenir tête, mais vous choisissez de ne pas le faire.

      Je vous parie un p'tit deux que le genre de mésaventure que vous décrivez n'arrive jamais à des avocates dont les juges sont certains qu'elles leur tiendrait tête.

      Le monde est un endroit violent, les tribunaux n'y font pas exception, et quelqu'un au profil d'agneau qui répand son parfum de victime va inévitablement finir par se faire "ramasser".

      Les comportements que vous décrivez sont visibles dès la cour de récréation, et il est indispensable de les connaitre pour ne pas se faire "manger tout rond" dans une cour de justice, et à bien d'autres endroits.

  17. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Elle a raison
    C'est un milieu toxique. J'admire mes collègues plaideurs, mais c'est dommage que certains pensent que tout cela est normal et le justifient avec des pensées comme "c'est pour ça que je suis payé" ou "je dois juste devenir meilleur". Dans les autres milieu tu es payé pour faire un travail, le tout dans un environnement sain; tu peux faire des erreurs et apprendre sans te faire insulter. On ne devrait pas glorifier ce comportement. Il n'y a rien d'admirable à rabaisser des confrères/consœurs entre nous ou à ce que des juges le fassent. Il a amplement moyen de critiquer ou corriger quelqu'un sans rabaissement.

  18. Le vrais visage de la justice
    Le vrais visage de la justice
    il y a 3 ans
    La vrais raison versus la réalité
    Malheureusement une fois de plus se sont des gens comme elle que nous avons besoin que se soit avocate policiere infirmière les individu de qualité qui pourrais réellement faire la différence fon face à la réalité et se sente impuissant face à la réalité de l'injustice et corruption qui existe depuis toujours car dans la vie c'est le plus fort qui mange le plus faible tous les coup sont permis! La justice est largent depuis toujours seul les mouton ne le save pas encore! J'ai un amis dans la police qui a frapper le même mûr et pourtant il en faudrait 9 sur 10 des comme lui! Enaways 99% du petit peuple dort au gaz et c'est pour sa que sa se répétera tjrs et tjrs sens cesse!! La question est celle ci êtes vous un lion ou un mouton!!????

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Thanks for fanning the flames of conspiracy theorists and the like!
      Comments like these and a few others are why I resent this article that reeks of personal vendetta and lashing out at the world for one's own personal failures.

      There is a reason why lawyers are not allowed to speak this way about the justice system, and that's because it unfairly undermines the public's confidence in justice and brings illiterate whack-jobs like the the author of the above comment out of the woodwork.

      Canada's justice system is about the best one you'll find anywhere in the world. I'm not saying the system can't be improved here and there, but to describe it as an "injustice" system is about the most ignorant f***ing thing I've ever read. Seriously. That is where she lost absolutely all credibility.

      The author of this article ironically sounds like one of those bitter divorced fathers accusing the whole system of being corrupt because he has to share custody of his kids and (gasp!) pay child support.

      I say this without the slightest hint of sarcasm: good riddance to this individual. Go sell real estate or something. We already have plenty of other self-righteous drama queens (male and female) in the profession.

    • Avocat de litige
      Avocat de litige
      il y a 3 ans
      100% right
      Le seul commentaire à lire ici ce soir. J'appuie à 100%.

    • ,Marie
      ,Marie
      il y a 3 ans
      100% right
      Moi aussi, j'appuie à 100 %. Je l'ai vécu, je l'ai dénoncé, je le revivrai encore et je les dénoncerai encore.

  19. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    En accord
    I'm out.

    Aux jeunes qui rêvent de faire partie de la profession, pensez-y à deux fois. En particulier le litige. C'est ce qu'il y a de plus ingrat. Tant vis-à-vis des clients que des tribunaux. Vous ne serez jamais vu comme le partenaire de personne, les clients vous voient comme un coût à éviter, vous allez vous pogner avec de nombreux confrères, et lorsque vous allez en Cour, le juge vous voit aussi comme un ******eur.

    Le pire dans tout cela, c'est avoir le sentiment qu'il faut quasiment vomir ses arguments. On n'a plus le temps pour vous entendre ou pour vous lire. Tout doit être sommaire. Même une fois rendu à procès c'est la débandade. Tout ceci n'a rien à voir avec des joutes verbales de haut niveau et des constructions mentales complexes dans 90% des cas. Vous vous retrouverez aussi, bien souvent, à devoir batailler des arguments sophistes et des détournements factuels éhontés. Cela use à la longue de se battre contre des moulins.

    • Licorne
      Licorne
      il y a 3 ans
      Essayez de devenir Juge
      Vrai, mais c'est ça le droit. C'est comme aller en politique et penser changer le monde. Le système a aussi une obligation de résultat en terme de jugements, chaque cause ne peut pas être un concours de perfection et de débat oratoire. Mais je vous suis sur votre raisonnement lucide et très bien écrit. Essayez de devenir Juge!

  20. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    C'est la pratique toute entière qui épuise.
    C'est que pour faire 1$ en litige ça prend beaucoup trop d'efforts, de stress et de sueur par rapport à pas mal d'autres professions, où on recevra davantage de reconnaissance plutôt que d'ingratitude.

    Comme beaucoup de confrères, je commence mes journées de travail à 6h pour les finir à 20h, sans compter les fins de semaine. Je suis mort à la fin de la journée, sans parler de la fin de semaine. Mes amis qui ne sont pas avocats vont en campagne, au chalet, etc. Quant à moi, je reste travailler au bureau pour faire face aux échéances, rattraper les courriels, dans la crainte perpétuelle d'enfreindre mes obligations professionnelles. La réalité c'est que bien souvent lorsqu'on arrive en Cour on est déjà au bout de nos forces en raison des semaines, des mois et de l'année qu'on porte sur le dos.

    Même beaucoup de ceux qui diront ici que c'est normal et qu'ils le vivent très bien, ne savent pas encore qu'il leur suffira en réalité de cette journée ou de cette semaine de trop pour que tout dérape et pour que leur acharnement au travail se transforme en cynisme, si ce n'est pas en burn-out.

    Pour ceux qui souhaitent épouser la profession, regardez bien les avocats qui vous recrutent. Ont-ils l'air heureux? Désabusés? Est-ce peut-être un masque qu'ils portent (on est très bons pour ça)? Ont-ils l'air stables? Ont-ils l'air en santé? Comment sont leurs relations avec les collègues dans leur propre bureau? Avec les collègues des autres bureaux?

    Je peux vous dire que vous allez noter pas mal de dos recourbés, de cheveux ou de peau en mauvais état, d'embonpoint à un taux supérieur à la moyenne dans la population compte tenu de la catégorie socio-professionnelle. Et si vous étiez une petite souris dans les chambres à coucher, vous apprendriez qu'il ne s'y passe généralement plus rien, et qu'en fait les relations avec les conjoints prennent rapidement le bord au profit du travail.

    Mais il y a autre chose. c'est que cette profession constitue aujourd'hui un coût d'opportunité pour le débrouillard. Alors qu'auparavant nous n'avions qu'un travail pour la vie, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Aujourd'hui on cherche même à avoir plusieurs sources de revenus plutôt qu'une seule. Mais pour cela, il faut pouvoir donner d'une ressource que nous n'avons pas: le temps. Car tout notre temps, si on veut intégrer sérieusement notre profession, est dévolu à notre travail d'avocats. Alors au final, peut-être que la personne qui a une job 2x moins payante mais qui lui prend 2x moins de son temps dans la semaine va pouvoir monter son propre projet en parallèle, et que c'est en fait ce projet qui va s'avérer être sa principale source de revenus.

  21. Me M
    Right on point
    Très bien rédigé, right on point.

  22. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Faire la part des choses
    Je pratique en droit criminel depuis 16 ans.

    Part de ce qui arrive a Me Andraos appartient au systeme, c'est vrai, et elle fait bien de dénoncer, mais pas tout.

    Avoir du jugement dans le choix et le nombre d'arguments qu'on plaide a un impact sur la maniere dont le tribunal et les autres membres du systeme nous perçoivent. Et je dois dire, pas sûr que Me Andraos est celle qui a démontré le plus de jugement dans sa carrière. Le résultat est celui de se convertir en paratonerre, tant celui de certains avocats de la defense que de certains procureurs et juges.

    À titre d'exemple, vous n'avez qu'à lire le récent arrêt Andraos c. Le procureur général et faites vous votre propre idée. Arretons svp de mettre TOUT sur le dos des juges.

    https://www.canlii.org/fr/qc/qcca/doc/2020/2020qcca1613/2020qcca1613.html?searchUrlHash=AAAAAQAHQW5kcmFvcwAAAAAB&resultIndex=1

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