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«n****»: Un prof de droit suscite un tollé sur Facebook

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Florence Tison

2020-10-21 15:00:00

« Un mot ne peut jamais être considéré comme une insulte », estime un professeur de l’UdeM. Une opinion qui a lancé un débat sensible en ligne...

Le professeur Alain Roy. Photo : Facebook.
Le professeur Alain Roy. Photo : Facebook.
C’est la controverse à l’Université d’Ottawa, où la professeure Verushka Lieutenant-Duval a été suspendue à la fin septembre pour avoir prononcé le mot « n**** » dans un cadre académique.

Devant l’indignation de ses étudiants, elle s’est excusée et leur a fait parvenir un courriel où elle proposait d’« aborder la question la semaine prochaine afin de réfléchir à ce qui convient pour traiter ce mot. Vaut-il mieux ne pas le prononcer parce qu’il est sensible? Le silence ne mène-t-il pas à l’oubli et au statu quo? »

Ce courriel a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. La professeure Lieutenant-Duval a été la cible de menaces, puis a été suspendue par l’Université d’Ottawa.

Le recteur de l’université, le juriste Me Jacques Frémont, a affirmé que la professeure avait commis une erreur en utilisant le mot « n**** », même si elle le nommait pour donner un contexte à l’art queer.

« Lors de l’incident, l’enseignante avait tout à fait le choix, dans ses propos, d’utiliser ou non le mot commençant par N; elle a choisi de le faire avec les conséquences que l’on sait », a déclaré le recteur.

Le principal regroupement de syndicats de professeurs d’université s’indigne d’une « censure morale ».

Le professeur de la Faculté de droit de l’Université de Montréal Alain Roy s’est quant à lui exprimé sur sa page Facebook personnelle.

Source : Facebook/Alain Roy Perso.

« Droit étudiant

Aucun mot ne peut et ne doit être mis à l’index dans un contexte universitaire, à moins qu’on en fasse usage avec l‘intention de blesser. Un mot ne peut jamais être considéré comme une insulte. Les mots font partie de l’histoire, aussi peu glorieuse soit-elle. Et l’histoire doit s’enseigner.

La réaction du recteur Frémont me laisse sans mot… », écrit le professeur Roy.

Si la réaction du recteur a laissé le professeur Roy sans mot, la publication sur Facebook a au contraire fait naître bien des mots des internautes. Plusieurs appuient sans réserve l’opinion du professeur, comme Mireille Hamelin.

« Tout à fait. Il y a les maux. Et les mots pour l'histoire », commente-t-elle à la suite de la publication.

D’autres, au contraire, se sont rebiffés et ont expliqué pourquoi le mot N ne devrait jamais être dit, même dans un contexte académique. La publication de Me Alain Roy est devenue une agora où le débat s’est fait féroce.

« À titre de prof qui enseigne des matières très sensibles, soit le droit de la famille, le droit de l’enfant et l’éthique animale, (...) je me fais un devoir de favoriser les débats d’idées, et tous les points de vue exprimés avec respect et sensibilité sont les bienvenus », indique le professeur Roy dans un courriel à Droit-inc.

« Mon objectif n’est pas seulement de présenter le droit positif, mais de développer l’esprit critique des étudiant.es, poursuit le professeur. C’est très clair dès le début des cours et c’est inscrit formellement dans les objectifs de mes syllabus. C’est dans cette perspective que je me suis permis de prendre position dans le débat sur ma page FB… Ouf… »

Ne jamais, jamais utiliser ce mot

«Ouf », effectivement. Le professeur ne s’attendait pas à une telle réaction en ligne, et de certains de ses propres étudiants de surcroît. Bien d’entre eux ont été peinés et indignés par sa publication.

Voici quelques extraits.

imge #27580

Le commentaire de Mme Elvia Valeska Garcia Vera suite à la publication originale a reçu pas moins de 56 réponses, dont celle-ci du professeur Roy.

imge #27580


Mme Safi Nsiempba, qui a été une étudiante du professeur Roy, l’accuse quant à elle de « déshumaniser totalement la question ».

« Non seulement j’ai à faire un premier ministre qui nie le racisme systémique mais en plus un professeur qui ne pourrait pas assurer un environnement sensible et sécuritaire au sein duquel je ne me sentirais pas attaquée, poursuit Mme Nsiempba. La liberté de l’un s'arrête là où celle de l’autre commence. Pour avoir été votre étudiante, j’ai dépassé le stade de la déception, je pense que votre progressisme a ses limites et clairement vous venez d’en faire la preuve. »

imge #27580

Le commentaire de la jeune femme a touché son ancien professeur au coeur. « Vos accusations sont indignes », lui répond Me Roy.

imge #27580

Le professeur Roy a malgré tout pu lire certains commentaires positifs venant de la communauté noire québécoise, dont celui de Mme Nathalie St-Amand.

« Il faut éviter ces dérapages outre-mesure de l'homme Noir qui se sent constamment Inférieur à l'homme blanc; alors que certains Blancs n'y voient aucune différence, estime Mme St-Amand. Or, CES mots sont inscrits dans l'histoire et avec CES mots l'on écrit la même histoire. »

Vous pourrez lire le commentaire de Mme St-Amand dans son intégralité à la suite de cet article.

« Je suis devenu un méchant »

Le professeur Roy a fait parvenir à Droit-inc le commentaire qu’il a écrit suite à un éditorial de La Presse. Il y exprime tout le désarroi qu’a causé en lui les réactions des internautes suite à sa publication, les internautes dont certains étaient des étudiants avec qui il croyait « avoir un lien de confiance ».

« J’ai terriblement mal dormi cette nuit. J’ai trouvé très dur d’être pris pour cible par des étudiant.es avec qui je croyais avoir un lien de confiance, avec qui j’ai collaboré d’une manière ou d’une autre dans la lutte aux oppressions sous une forme ou sous une autre, du simple fait d’avoir invité au débat sur cette page et d’avoir exprimé mon avis.

Je suis devenu un méchant, un prof insensible à la souffrance d’autrui. Et lorsque j’ai osé écrire que ceux et celles qui étaient inscrit.es à mes cours de l’hiver que sont le droit de l’enfant et l’éthique animale devraient peut être reconsidérer leur décision d’y assister puisqu’il y est question d’enjeux délicats abordés dans le respect des opinions de tous et chacun, mais sans censure, c’en était fait : « Franchement troublant », a-t-on écrit, que « j’incite les étudiant.es à l’abandon » et que je sois fermé... à la liberté d’expression.

Ça laisse un goût amer. Mais bon, il faut continuer à avancer, resté concentré sur nos convictions, la lutte aux inégalités est trop importante pour qu’on se laisse démobiliser. »

Le professeur enseigne depuis des années des matières qui sont sujettes à débats et qui peuvent heurter les sensibilités :
  • Droit de l’enfant : avortement, châtiment corporel de l’enfant, droit de l’enfant adopté de connaître ses origines, adoption autochtone, etc.

  • Droit de la famille : égalité homme-femme, mariage entre conjoints de même sexe, homoparenté, etc.

  • Éthique animale : utilisation des êtres animaux à des fins récréatives, abattage animal rituel, véganisme, etc.


Aucun de ses cours n’aborde précisément le droit des Noirs, et parions que cela demeurera ainsi...

Le commentaire de Mme Nathalie St-Amand à la suite de la publication du professeur Alain Roy.

« Commençons par le commencement! Je suis abasourdie de constater que l'utilisation d'un simple mot puisse toucher autant dans un contexte purement académique!

Ce que JE dis lors de mes discussions sur l'Histoire des Noirs, c'est que NOUS devons apprendre à mener nos combats. Ici, le sujet ne traite pas de racisme, mais bien tourne autour du mot NÈGRE que même le rédacteur du texte n'a osé écrire au complet craignant de blesser certaines âmes sensibles.

Les Noirs reprochent aux Blancs incluant même les écoles congréganistes en Haïti de ne pas nous enseigner NOTRE histoire. Et quand vient le temps d'en parler, un expert doit taire certains mots ou certaines expressions... qui font pourtant partie de l'histoire. Il y a une division au sein de la communauté noire - certains sont en faveur du mois de l'histoire des Noirs qui est février et d'autres entièrement en désaccord.

Voyons! Est-ce que le mot existe? Et dans quel contexte l'emploie-t-on? Dans le cadre d'une insulte d'une personne mal intentionnée, il sortira! Et ce, sans hypocrisie! Pourquoi? Pour blesser! Pour faire mal! Est-ce qu'il fait mal! OUI! Parce que cela nous rappelle une certaine diminution entre deux êtres humains.

Nous avons déjà lutté pour cette liberté et ce droit! Celui d'être reconnu et accepté pour un être humain. Est-ce que nos enfants subissent encore les séquelles de l'esclavage? OUI!

Somme toute, par qui l'histoire serait-elle mieux enseignée si les mots causent autant de maux à toute l'Humanité? Il faut éviter ces dérapages outre-mesure de l'homme Noir qui se sent constamment Inférieur à l'homme blanc; alors que certains Blancs n'y voient aucune différence. Or, CES mots sont inscrits dans l'histoire et avec CES mots l'on écrit la même histoire.

N'oublions pas d'avoir fait de grands progrès. Et, cette même histoire nous conte que des Nègres ont été sauvés par des Blancs qui ont risqué leur vie pour nous aider à nous libérer. Certains les dénoncent encore et nous sommes conscients qu'ici le racisme n'est toléré sous aucune forme.

Nous avons déjà mené la plus grande bataille et la plus historique de l'Humanité. Donc, nous devrions avoir grandi. La lutte continue, certes! Faisons place à notre intellect pour éviter d'accuser à tort et à travers tout ce qui est contraire à notre opinion personnelle. Ceci étant, pour s'instruire il faut connaître l'Histoire.

Et si, dans le même contexte académique le mot avait été utilisé par un professeur NOIR pour expliquer la même histoire, aurait-il eu autant d'impact? »
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52 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    La discussion et le rôle de l'avocat
    Si cette histoire démontre une chose c'est que nous avons collectivement perdu la capacité de discuter. À coup de 280 caractères, nous nous accusons d'être racistes, de ne pas tenir compte de la liberté d'expression ou de museler la liberté académique. Et si la réalité était plus nuancée?

    Je commence à croire que les tribunaux sont les seuls fora où il est possible d’avoir des discussions dignes de ce nom, en étant « forcé » d’écouter l’autre partie, d’y répondre avec logique et sans inflammation.

    Chers confrères, chères consoeurs, you're better than this.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Anecdote sociale...
    En 1986, j'ai séjourné en Guadeloupe dans une famille 'locale'; des amis de la famille. Ils s'offusquaient lorsque je parlais des 'noirs' et me rappelaient constamment qu'ils n'était pas des noirs, mais bien des nègres. Faut pas chercher à comprendre... Soit, le terme est raciste et péjoratif aux Etats-Unis... mais est-ce le cas partout?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Justement
      C'est ce que les non-noirs doivent comprendre et commencer à apprendre dans leurs cours d'histoire. Autant les noirs, en général, sont très conscients et ont appris, peu importe qu'ils soient africains, caribéens ou afro-latinos, que les Russes, les Slaves, les Scandinaves, etc n'ont pas participé à la traite négrière ou à la colonisation, autant les blancs pensent que tous les non-blancs sont homogènes: tous les arabes sont les mêmes (zéro différence entre un maghrébin et quelqu'un du Golfe persique); tous les noirs sont pareils, tous les asiatiques sont pareils, etc.

      Dans les Amériques:
      - lusophone et hispanophone: les termes "negro", "negra" font partie normalement des langues portugaise et espagnole pour traiter de manière générale, une personne afrodescendante. Toutefois, dans la plupart des pays où le racisme anti-noir sévit toujours, il reste des instances où le terme lorsqu'il est employé par un non-afrodescendant est une insulte.
      - Antilles françaises et Haïti: le terme "neg'" peut signifier "homme" en créole haïtien; être source de fierté en Guadeloupe comme diminutif de "nèg marron" qui sont des noirs qui se sont révoltés contre l'esclavage ou; désigner en Martinique, un individu de couleur de peau noire très foncée, contrairement à un autre afrodescendant métissé.
      - États-Unis: pas besoin de refaire l'histoire et ce n'est pas parce que certains rappeurs l'utilisent, que ça en fait un mot acceptable. Va-t-on commencer à appeler toutes les femmes des "b*****"?

      En Afrique, à part la génération d'intellos qui a connu Senghor, Césaire de leur vivant, le mot "nègre" est à bannir. C'est une insulte qui rappelle la traite négrière, la colonisation, le travail forcé, le mépris pendant la lutte pour les indépendance puis le racisme qui continue à subsister dans tous les anciennes puissances colonisatrices européennes.

      Conclusion: Le terme est majoritairement raciste et péjoratif. Je vous assure que même en 1986, en Guadeloupe, si vous aviez eu le malheur de traiter quelqu'un de nègre, vous vous seriez fait lyncher.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Il n'y a pas que les rappeurs
      "ce n'est pas parce que certains rappeurs l'utilisent, que ça en fait un mot acceptable."


      Un cinéaste bien connu met ce mot dans la bouche de ses personnage, et ça n'a froissé que la bande qui se rangent derrière un autre cinéaste bien connu, porte-voix des gauchistes américains.

      http://www.youtube.com/watch?v=knAqM2Gsfi4

      http://www.youtube.com/watch?v=LJTIWe_71mw

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Ce n'est ni Quentin si Spike qui ont la meilleur explication
      Ce sont les Boondock !

      http://www.youtube.com/watch?v=K9V60HGK4AI

  3. Wilfrid
    Wilfrid
    il y a 3 ans
    Vague Maoiste
    Oh surprise, la vague Maoïste et raciste va vous affecter aussi. Vous n'avez pas vu les couteaux de la révolution culturelle se faire aiguiser. C'est le syndrome Marc-Antoine Cloutier.

  4. Me
    Wow
    Le Prof Roy accusé d'insensibilité raciale ?? WTF, non mais je rêve ? Très souvent, je ne suis pas d'accord avec lui, mais là il y a bien des maudites limites ! Si le Prof Roy est insensible, alors tous les êtres humains de la planète le sont.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Aller plus loin
    Beaucoup d'hypocrisie dans ce débat. À commencer par l'expression "n-word". Comme si ça changeait quelque chose d'utiliser cette expression plutôt que le véritable mot. En ce qui me concerne je tiens à souligner le courage de certains membres de la communauté noire qui osent dénoncer cette hypocrisie. Ils pourraient facilement se taire, mais ils ne le font pas par honnêteté intellectuelle et rigueur. Chapeau.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Respect
      Honnêtement, ça change quelque chose… evidemment que ça change quelque chose puisqu’une grande partie de la communauté noire préfère largement ce mot au mot ‘nègre’, moi y compris. Je pourrais entrer dans les détails, mais je doute que cela changera votre appréciation du mot, car au final il faut l’avoir vécu. J’ajoute que chaque personne est différente; il est possible d’être noir et de ne pas se sentir humilié par ce mot, comme il est possible de l’être et de détester ce mot avec une passion. C’est une sorte de trauma qui se vit différemment. Je pense que la moindre des choses est d’écouter la communauté (qui même entre elle ne partage pas la même opinion) et d’accepter le fait que oui, il existe des gens qui s’offusque de ce mot. Si nous-mêmes avons des divergences d’opinions, qui sommes-vous, qui était-il, pour nous dire comment réagir face à ce mot? Quant à moi, je ne pense pas qu’un mot devrait être censuré à l’université par des sanctions officielles, ça devrait venir d’un respect mutuel face aux sentiments d’une communauté. Si le respect ne peut être créé, il ne devrait pas être joué. Donc dites le ce mot… Cela nous avisera que les sentiments de plusieurs ne vous importent peu.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Bon!
      Je crois que vous avez mis le doigt sur quelque chose. Qu'on ne puisse prononcer respectueusement le mot, d'accord. Nous l'apprenons tous collectivement, en vous écoutant. Qu'une prof, qui plus est qui le prononce avec aucune intention malicieuse, et qui était ignorante, subisse des conséquences. C'est là que le bât blesse. Ne le prononçons plus, ce mot. Mais n'imposons pas des sanctions démesurées et des discussion haineuses.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Respect
      (Je suis le commentaire plus haut). Tout à fait d'accord. Les sanctions officielles n'aideront pas la compréhension des autres communautés, mais je ne pense pas que ce mot devrait être dit sans que le professeur ''stress'' l'histoire derrière. Le but est que les élèves ne doivent pas être désensibilisés par ce mot. Depuis le début de ce débat, je l’entends partout dans la bouche de tous. C’est cela qui me fait peur. Les gens ne comprennent pas que ce mot est délicat. Moi, il me donne froid au dos... Tous les mots n’ont pas le même poids. C'est tout!

  6. Mk
    Harry potter
    Tout ça me rappelle un grand classique de la littérature. On a tous trouvé Andouille les personnes qui appelaient Voldemort "celui dont on ne prononce pas le nom". C'est pareil avec "le mot en n qu'il ne faut pas prononcer" non?

    Même moi je sais que les mots ont plusieurs sens selon le contexte et je n'ai pas fini mon université.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    What a shame
    Ah yes! « white tears » ! I am sick and tired of old white men thinking they are the EPITOME of intelligence. Me Roy, you say you want to protect minorities and the vulnerable? How about you start listening to them! How about you start accepting that members of visible minority groups who have, THEIR WHOLE LIVES, tried to find ways to consolidate their Quebec identity with their country of origin and thus have a very different experience than you. This different experience intrinsically will affect the way we perceive and accept things. No matter how much you will be touched by slavery and systematic oppression of black people, you will never understand the transgenerational trauma that stems from it. You need to recognize that as a white male, you do not hold the truth to everything. What a shame. Held you on high standards. But you come here, on DROIT-INC, to play the victim and put a student on blast. Boo hoo your feelings are hurt ! Shame ! Shame ! Shame !

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Old white man
      Il n'a jamais dit qu'il détenait la vérité parce qu'il était une homme blanc ? C'est vous qui inventez ça. Un classique : quand on ne peut pas répondre au message, on attaque le messager. Quelle honte en effet.

    • Felipe
      Felipe
      il y a 3 ans
      You mad?
      Easy there. Not sure who's playing the victim here. To use your own words:

      "You come here, on DROIT-INC, to play the victime and put a teacher on blast. Boo hoo your feelings are hurt".

      Seems your feelings were hurt too.

      This being said, you make a valid point when expressing yourself calmly.

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a 3 ans
      Pathos
      Peut-être que le petit raciste envers les blancs que vous êtes devrait aller coloniser une autre planète si c'est si difficile de vivre au Québec ... même pas capable d'écrire en français et ça fait la leçon aux autres.

      The transgenerational trauma .. ce qui faut pas entendre. Faut se réveiller, l'esclavage ça fait 150 ans que c'est terminé. Puis, vous êtes au courant que l'esclavage a affecté pas mal tous les pays et toutes les races ? Il y avait de l'esclavage de noirs par des noirs en Afrique. Mais j'imagine que votre "expérience" évite d'y penser.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      le trauma transgénérationnel
      Je me questionne à savoir pourquoi c'est toujours les mêmes communautés qui se réclament du trauma transgénérationnel? En 1989, tombait le mur de Berlin. Une communauté traumatisée sortait enfin de l'horreur. Des femmes nombreuses cherchent encore leur enfant, âgé dans la trentaine, que la Stasi leur a enlevé. Ça, c'est du trauma très très récent… et pourtant, les allemands sont allés de l'avant et on rebâtit leur pays. Les Français qui étaient sous occupation, qui ont perdu des proches. Que dire des juifs? Ils n'oublient pas, et nous non plus, mais ils prospèrent et vont de l'avant… Il y avait même un documentaire récemment sur la douance juive (car on retrouve plus de virtuoses chez cette communauté que chez les autres). Bref, je me questionne à savoir comment et pourquoi certaines communautés vont de l'avant et pansent leurs plaies, sans nécessairement oublier et en continuant de subir des affronts (comme c'est le cas pour les juifs. L'Hypercasher, par exemple) et que d'autres semblent vraiment meurtris au point où ils ne peuvent pas avancer collectivement avec nous mais surtout, au sein de leur propre communauté dont le destin commun est dans les sables mouvants de la victimisation.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Trauma transgénérationnel
      Tu te poses cette question parce que justement, tu n'as pas un rappel des effets de ce traumatisme partout où tu tournes la tête. Je suis palestinienne, mes parents et grands-parents ont tout perdu aux mains des colonisateurs sionistes, et rien qu'hier, une loi a été passé à Ontario interdisant la critique de l'apartheid israélien. Remettez-vous en question.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Quelle loi ?
      De quelle loi parlez-vous ?

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    L'impérialisme américain
    Les américains ont encore une fois exporté une caractéristique culturelle propre à eux pour en faire un problème chez les autres.

    De toute façon, le mot lui-même n'est pas une insulte, aucune mot n'est une insulte. C'est l'intention de celui qui le prononce ou l'écrit qui en fait une insulte. Un mot n'est toujours qu'une suite de sons ou de lettres.

    Tenez, ça me rappelle ce que chantait Ferré:

    "Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.

    Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
    Ce n'est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot."

  9. WTF
    C'est "fracking" vrai
    Vous vous rappelez des bonnes soeurs enseignantes qui prononçaient la lettre "Q" comme le son "que" plutôt que "cul".

    • Miss Ion
      Miss Ion
      il y a 3 ans
      Préférence
      La meilleure comparaison des habitudes censurales dans l'histoire. Cependant ici, le dominant dicte la préférence. Que pourrait-on en déduire? Poètes! Gardez espoir : les mots vous reviendrons bien un jour.

  10. Black Lawyer
    Black Lawyer
    il y a 3 ans
    Contexte
    Dans le contexte où la prof a utilisé le mot, est-ce qu'il y avait une intention d'insulter la communauté noire? Elle aurait mieux fait de ne pas l'utiliser du tout, mais est-ce que ça vaut vraiment une suspension?

  11. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    C’est exactement ce qu’il veut faire
    Tu dis "How about you start listening to them!" : C'est exactement ça qu'il veut faire, écouter les autres, et c'est pour ça qu'il veut que l'on puisse avoir des discussions académiques a l'université, pour pouvoir écouter ce que les autres ont à dire... mais on lui reproche de vouloir écouter les autres dans le cadre académique... La logique la dedans?
    Tu racontes les difficultés que vivent les immigrants qui ont une double identité culturelle, comme si Me Roy le réfutait, comme si il n'acceptait pas ces difficultés, alors qu'il n'a JAMAIS contesté cela. Vous amenez le débat vers d'autres sujets. Le débat est sur la question : faut il interdire un mot dans le milieu académique, si lourde soit-elle, lorsque le BUT de son utilisation est purement académique, et non pas dans le but de nuire à quelqu'un?
    La question n'a JAMAIS été à savoir si le racisme existe au Québec... Me Roy n'a pas dit que le mot n'est pas lourd, que le mot peut être utilisé partout et de toute les manières, il n'a pas dit que le racisme n'existe pas... Alors pourquoi insinuer que Me Roy est contre la reconnaissance du racisme, du simple fait qu’il prône les débats academiques?
    Je suis moi-même issu d'une minorité culturelle, d'une autre communauté culturelle... Il y a des expressions en français qui réfère à ma communauté, des expressions qui me blessent a chaque fois que je les entends, mais je suis capable de faire la différence entre un mot utilisé pour insulter et blesser, et un mot utilisé pour en parler, pour raconter et comprendre l'Histoire.

  12. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Hate
    So you telling that this student has rights to say anything she wants to her previous teacher BUT the teacher cannot reply?
    This student has the right to insult her previous teacher, BUT in response to this, this same previous teacher has not the right to defend himself against those insults? Is this because he’s white that he should not have the right to defend himself against the insults of this non-white student?
    From your text, we can clearly see that you hate all white men. You know that racism is not only White hating Blacks, right?

  13. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Liste
    Préparons une liste de mots interdits dans le milieu académique! Demandons à chaque groupe culturelle, religieuse, croyance, ethnique, etc., : quels sont les mots qu’ils veulent voir strictement interdit dans le milieu académique. Préparons une encyclopédie de mots interdits reçus par toutes ces communautés. Si plusieurs mots commencent par la même lettre, nous les nommerons avec un suffixe : p******1, p******2, p******3, ... Comme l’Université abrite beaucoup d’étudiants étrangers et que chaque pays n’a pas le même encyclopédie, remettons à chaque étudiant, en début de semestre, une copie de l’encyclopédie.

  14. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Attention aux amalgames
    1. Il n'y a pas, il n'y a jamais eu une communauté noire MAIS des communautés noires au Canada. La précision est très importante car si "nègre" signifie "homme" en créole haïtien comme le prétend Laferrière, il a une connotation dégradante dans le créole martiniquais où il fait référence au colorisme (nègre vs chapé couli vs chabin, etc). Pour l'africain ou le ressortissant des antilles françaises qui connu les luttes anticoloniales, "nègre" évoque la négritude avec Senghor, César. Même Césaire prévenait le mot « négritude » risque de devenir une « notion de divisions » lorsqu’il n'est pas remis dans son contexte historique des années 1930 et 1940. Cependant de façon générale, chez le noir francophone qui ne parle pas "créole", le mot "nègre" ne fait pas partie du vocabulaire et est un terme raciste, insultant, avilissant. Donc le commentaire de Nathalie St-Amand qui est indiqué à la fin de cet article, est déjà à recontextualiser par rapport à son histoire en tant qu'haïtienne.

    2. M. Roy exprime son dépit et sa peine de constater l'écart qui existe en réalité entre lui et les étudiants avec qui il pensait avoir créé des liens de confiance. Je le crois sincèrement et je compatis à sa peine. CEPENDANT, la réaction de M. Roy est exactement celle pour laquelle je ne veux absolument pas que mes amis non-noirs osent venir un jour débattre de ces questions de racisme ou de l'usage du mot "nègre" avec moi, en pensant juste débuter une discussion intellectuelle. Pourquoi?

    a) Ce n'est pas intellectuel pour moi, ce ne le sera jamais, je me suis fait jeter ce mot à la figure, pour rien, juste à cause de ma couleur de peau. Je me suis fait jeter des cailloux en pleine rue, pour rien, et insulter à l'aide de ce mot, juste parce que je marchais dans la rue. C'est violent, on ne s'y fait pas et ce ne sera jamais quelque chose d'intellectuel.

    b) M. Roy et tous les "j'ai des amis noirs, j'ai des amis faisant partie des minorités, je défends les droits des plus vulnérables, etc"ne prennent jamais la peine de se demander si la connaissance non-blanche n'a pas jamais vécu ce qu'ils dénoncent. En un mot, ils supposent que celui ou celle qui est proche d'eux, étant comme eux, il est improbable voire impossible qu'il ou elle ait vécu le racisme ou la violence du mot "nègre". Comment s'imaginer avoir un lien de confiance avec quelqu'un quand ton cerveau ne se dit pas: "Cette personne fait partie de ce groupe. Avant de me lancer dans une discussion intellectuelle et si je m'assurais qu'elle n'a pas vécu cette situation?" Question d'éviter les pieds dans les plats et faire preuve d'un peu d'empathie, juste au cas où!

    c) M. Roy a t-il pris la peine de demander aux autochtones comment ils se sentent quand ils entendent le mot "Indien", peu importe qu'il s'agisse d'un cour de droit autochtone? La liberté d'expression comprend aussi pour le droit de l'autre de ne pas vouloir se faire imposer quelque chose qu'il ne veut pas entendre, mais pourquoi est-ce qu'il n'inclurait pas un peu d'humanité dans la mesure où l'on tiendrait compte de la charge d'un mot pour un individu?

    3. M. Roy a utiliser des arguments spécieux en parlant de l'utilisation du mot "nazi". Personne ne contestera jamais l'utilisation d'un mot qui vise à désigner quelque chose de honni, de réprobable. Commment peut-il même oser mettre les mots "nègre", "indien" et "nazi" dans le même panier? Ensuite, il va faire le lien avec les caricatures sur Mahomet qui n'ont absolument rien à voir avec la discussion (Schopenhauer lui aurait donné un C pour l'effort d'argumentation).

    Le fait est que tous ces arguments sur la liberté de dire ce que l'on veut, quand on veut, comme on veut, où l'on veut au nom des libertés d'expression et académique, et pourvu que l'on ait un objectif donné, fonctionnement très bien quand les mots en question ne visent pas le groupe dominant.

    M. Roy a obtenu les réactions qu'il recherchait inconsciemment. On ne peut pas passer sa vie isolé dans les sphères de son intellect et penser que ça nous permet de dire n'importe quoi ou de faire fi d'une quelconque empathie. Quand M. Roy écrit "Un mot ne peut jamais être considéré comme une insulte.", c'est du gros n'importe quoi. Pourquoi le mot "insulte" ou "injure" existe? Il faut arrêter d'intellectualiser ou de philosopher sur tout et n'importe quoi! Franchement, ne serait-même que d'évoquer le cas Samuel Paty, juste pour faire valoir un argument boiteux comme si ce n'était pas un collègue enseignant, père de famille de 47 ans qui s'est fait massacrer comme ça en pleine rue, me révulse. Il faut arrêter de tout désincarner.

  15. YB
    ...
    Le professeur Roy, insensible, voire intolérant ? Bon dieu, on aura tout vu... c'est bien 2020...

  16. Me RR
    Me RR
    il y a 3 ans
    J'ai la solution à ces problèmes
    Ah la méchante droite. Toujours des solutions trop simples et dangereusement efficaces.

    Voici ce que l'université devrait faire: Expulser les étudiants ayant attaqué la professeure personnellement et publié son adresse et suspendre les autres pour insubordination.

    Voilà le message et la conduite à suivre. Mais on ne le fera pas, car notre société est malade et ivre d'ineptie.

  17. Me
    Ok...
    Ce que vous dites, en gros, est qu'au nom du respect de votre sensibilité très subjective, il y a des sujets qu'une partie de la population - celle dont la couleur de l'épiderme n'est pas la bonne, car n'ayant pas soumis ses titulaires aux mêmes expériences que vous - ne devrait pas et ne pourrait jamais aborder dans le cadre d'une discussion purement académique, dans un contexte tout autant académique, et ce, malgré l'absence totale et complète d'intention malicieuse, l'existence de circonstances propres aux échanges respectueux, et nonobstant les concepts de liberté d'expression et de liberté académique.

    C'est bon à savoir et ça a au moins le mérite d'être clair. Merci !

  18. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    L'arroseur arrosé ?
    Soit dit avec égards, le professeur Roy vient lui-même d'apprendre une bonne leçon. Et cela n'a rien à voir avec le mot « nègre », mais bien la panique morale avec laquelle notre société est aux prises.

    La chasse collective aux infidèles est impitoyable et il s'en faut de peu que l'un des chasseurs ne devienne lui-même la proie de la meute.

    Vous en parlerez à J.K. Rowling, l'arroseuse arrosée de l'année.

  19. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Le dialogue
    Une tare qui affecte notre société depuis les 10 dernières années, c'est la rupture du dialogue. Vous avez tort de penser qu'on ne peut pas discuter et de ne pas souligner toutes les nuances qu'il a apportées dans ses interactions.

  20. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    ...
    « Ce n'est pas intellectuel pour moi, ce ne le sera jamais, je me suis fait jeter ce mot à la figure, pour rien, juste à cause de ma couleur de peau. Je me suis fait jeter des cailloux en pleine rue, pour rien, et insulter à l'aide de ce mot, juste parce que je marchais dans la rue. C'est violent, on ne s'y fait pas et ce ne sera jamais quelque chose d'intellectuel. »

    Cet anecdote n'est pas vraiment pertinent au débat et ne conduit en rien à la conclusion avancée, à savoir qu'il ne saurait exister un emploi purement intellectuel du mot en question.

    Quand bien même ce mot vous aurait été lancé en guise d'injure, votre expérience subjective ne change absolument rien au monde objectif. Alors qu'est-ce qui vous autorise à en interdire la seule mention en contexte universitaire ou éducatif ?

    Le péché originel de ce faux débat, c'est la prétention tout à fait loufoque que l'émotion doit, dans cette situation bien précise, l'emporter sur la raison. Que puisque vous vous sentez mal, toute la société serait dans l'obligation de faire fi de toute logique qui puisse être en conflit avec vos sensibilités personnelles, quoiqu'elles puissent être fondées sur des erreurs de logique.

    Il y en a qui deviennent avocat parce qu'ils veulent apprendre une nouvelle manière de penser et d'analyser une situation, une manère plutôt dépourvue de passion, empreinte d'objecivité le plus possible. Ils veulent apprendre à regarder les faits afin d'en déterminer le cadre juridique sans l'aide de leurs propres préjugés.

    Il y en a d'autres qui sont essentiellement des militants et qui deviennent avocat dans le but premier d'instrumentaliser le droit au service de leurs convictions déjà établies avant meme de franchir les portes de la faculté.

    J'ai un petit doute que vous êtes de la seconde gang et que vous feriez mieux de mettre vos passions de côté un instant et de réévaluer la situation actuelle à la lumière de la logique et des principes juridiques applicables.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Guérir
      Les biais cognitifs et leurs portées. La nécessité de la guérison et du pardon. Un juge de la cour Ultra suprême devrait l'ordonner.

  21. Observateur
    Observateur
    il y a 3 ans
    Rodéo
    Le professeur Roy n'aime pas les rodéos, mais il est présentement sur une sellette glissante, vas t'il lui aussi tomber de son cheval pour être piétiné par la meute?

  22. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 3 ans
    Nouvelle inquisition
    Bonne idée.

    En fait ces étudiants pleurnicheurs et odieux devraient aussi être poursuivis au criminel pour avoir publié l'adresse de cette enseignante.

    Les "antiracistes" donne vraiment envie de se battre contre le racisme ... Ce sont des vrais fanatiques. Vous combattez le racisme un jour et le lendemain vous vous faites clouer au pilori. Ça ressemble à la Révolution française, la révolution culturelle ou les régimes communistes : à la fin tout le monde passe au tordeur.

    • Leopold
      Leopold
      il y a 3 ans
      Marxisme culturel
      Le mouvement anti raciste est un mouvement néo marxiste qui vise la destruction de la société occidentale. Que ceux qui en doutent encore se fassent avoir par eux comme ce cher Me Roy, qui ce croyait protégé car il défend les lapins et les couples à trois parents; un jour les gens vont voir BLM pour ce que c'est! Des marxistes! Pas mieux que des fascistes!

    • Aretha
      Aretha
      il y a 3 ans
      En l'honneur de Léopold II je suppose
      Votre "nom" me semble bien, ou bien mal, choisi pour appuyer votre propos...

  23. Grand aigle noir
    Grand aigle noir
    il y a 3 ans
    Rgard un neg !
    Quand j'étais enfant (10 ans environ), j'ai vu une pub à la télé du film "comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer".

    Mais quand on prononce "nègre" en bon québécois ça sonne plus comme "nègue" et ça peut donc autant être "un nègre" qu'"un aigle". Mais comme "nègre" ne veut rien dire pour un enfant de 10 ans (moi en tout cas) j'étais stupéfié qu'on puisse "faire l'amour avec un AIGLE sans se fatiguer".

    En plus, j'en étais à mes balbutiements amoureux et sexuels et dans la bande-annonce, on voit une courte scène ou, sans voir le couple qui est en plein ébat sous les couvertures, on voit toutefois les couvertures bouger dans tous les sens à un point tel qu'il était évident pour moi qu'un aigle était sous les couvertures avec la dame. Résultat je suis toujours traumatisé aujourd'hui et je n'ai jamais lu le livre de Danny Laferrière.

    Morale de l'histoire : si on ne peut plus dire le mot "nègre" ça veut dire que la police de la pensée pourra nous faire arrêter et coffrer si on voulait dire le mot "aigle".

    Deuxième post-scriptum : j'ai vraiment dit le mot "nègre" à plusieurs reprises dans le présent message. J'espère que je ne serai pas censuré parce que je ne l'ai pas dit méchamment. Mais je crois en la liberté d'expression et c'est un test !

  24. Bof
    Que du baratin...
    《Indien》, 《Nazi》 et 《Nègre》. Merveilleuse logique. Un sujet assez complexe pour lequel il faut être à la hauteur pour en discuter de façon constructive.

    Les mots français《nègres》et anglais《negro》sont des termes perçus comme insultants, dégradants, déshumanisants par la grande majorité des personnes concernées , ceci indépendamment du contexte.

    Ceci dit, pourquoi vouloir insister à les utiliser au nom de la liberté d'expression alors que les concernés refusent d'entendre ces termes à connotation péjorative.

    Le titre du livre de Dany Laferrière a bien choqué des gens parmi les communautés afro-canadiennes contrairement à ce que certains disent ou pensent. De toute évidence, Cet auteur ne représente pas tous et chacun des membres des communautés noires du Canada, loin de là.

    La liberté d'expression est aussi utilisée à mauvais escient, voire pour taire les opprimés.

    • Me
      Liberté d'expression et liberté académique
      Vous dites "indépendamment du contexte". Je dis: "Liberté d'expression et liberté académique".

      Ces deux concepts sont absolument vitaux et essentiels au développement de la connaissance, de la science, et ils sont fondamentaux dans le cadre d'une société libre et démocratique. Alors NON, pas "indépendamment du contexte", jamais, nenni, nada, zéro pis une barre. Le droit de ne pas être heurté dans sa sensibilité subjective ne peut pas, et de doit pas, primer sur ces deux concepts essentiels qui séparent la société démocratique de la société totalitaire. Aucun compromis là-dessus, jamais.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Le problème
      Le problème c'est que votre approche est fondée sur votre perception subjective. Comment savoir quels termes vous trouverez insultants peu importe le contexte ? Comme vous le dites vous-mêmes, il n'y a pas de consensus au sein de la communauté noire. Certaines personnes pensent que tout dépend du contexte. D'autres pensent que peu importe le contexte certains mots ne doivent jamais être prononcés. Devraient-on éviter de prononcer des mots qui existent afin de protéger la sensibilité de ces derniers ? Si oui, on est pas sortis du bois, et ce, même si on veut être sensible à la dignité de chacun.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      ...
      Et de toute évidence, cette prétendue « majorité » de personnes concernées qui seraient offusquées indépendemment du contexte (grosse prétention encore à prouver, btw) ne représentent pas plus tous et chacun des membres desdits communautés que Dany Laferrière.

      Il me semble alors que chacun est un individu capable de décider pour lui-même ce qui l'offusque et pourquoi. Encore faut-il que les motifs soient raisonnables et logiques pour que le reste du monde se sente visée par une interdiction valable.

  25. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Popcorn anyone?
    The backlash from all this PC craziness is going to be epic.

    I'll be making popcorn and praying I don't get swept into the fire my damn self.

  26. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 3 ans
    Charabia oui
    On n'utilise pas la liberté d'expression juste parce qu'on veut dire le mot "nègre" et insulter mais pour expliquer en quoi le mot "nègre" est péjoratif.

    C'est complètement l'inverse. Mais vous êtes tellement aveuglé et idéologisé que vous ne vous en rendez même pas compte et vous évacuez tout contexte. Si ce mot vous blesse peu importe l'utilisation qui en faite, c'est que vous avez l'épiderme bien trop sensible. Et franchement, vous ridiculisez le vrai combat contre le racisme.

    Indépendamment, le contexte historique change aussi un mot. J'ai encore vu un documentaire récemment et les noirs éduqués s'appelaient eux-mêmes "negroes" sans la moindre arrière pensée. Disons que la sensibilité évolue vite.

    • Bof
      Les Noirs éduqués
      Ce documentaire date de quand? Je ne connais aucun Afro éduqué qui utilise le mot《negro》aujourd'hui. Je crois plutôt que c'est dans l'air du temps de se défaire de ces étiquettes à contexte déshumanisant. On parle plutôt d'Afropéens, d'Afro-Américains, d'Afro-Québécois et d'Afro...Cette mode de s'approprier les étiquettes de l'esclavagiste et du colon sont choses du passées. Imaginez-vous, nous en sommes à discuter si le 《racisme》 peut exister, alors que certains rejetent le concept de《races》...Enfin, tout un autre débat.

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a 3 ans
      Docu
      C'est un documentaire récent mais il s'agissait d'images d'archives du début des années 60

  27. Bof
    Sensibilité subjective
    《Sensibilité subjective》...intéressant.C'est justement là où est le danger, voire le risque d'être blessé dans son estime, mais sans pouvoir en parler pour ne pas froisser la liberté d'expression de celui qui a le privilège de décider comment une personne qui, quotidiennement, fait l'objet de 《micro agressions》doit accepter la violence d'une expression aussi déshumanisante dans une salle de cours, et ensuite se faire dire par ce même privilégié que les accusations de《micro agression》ne sont pas fondées parce que ça ne peut être que de la《sensibilité subjective》. Les micro agressions, c'est aussi dans le milieu académique, n'en vous déplaise. Alors en quoi cela dérange-t-il d'employer un euphémisme? 《Le mot N- péjoratif》, ne suffit-il pas? Je dois vous avouer que je suis impatiente d'entendre la Cour suprême dans l'affaire Mike Ward.

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a 3 ans
      Victime perpétuelle
      Ça n'existe pas les micro-agressions, c'est juste un mot inventé pour justifier le fait que vous êtes contrarié. Pourquoi pas un génocide ? Faut arrêter avec ce vocabulaire victimaire qui ne veut rien dire. Si vous avez peur d'être blessé dans votre estime, il y a toujours la solution de rester enfermé chez vous et ça n'arrivera pas.

      Personne n'a dit que vous n'avez pas le droit d'être froissé d'un mot. Mais quand ce mot n'est même pas utiliser comme une insulte mais dans le cadre d'un Cour et dans un contexte tout à fait approprié, c'est ridicule. Quand vous allez au cinéma voir un film avec des esclaves, faites-vous une campagne contre le film parce qu'un acteur a dit le mot "nègre" ? Voyons, il faut arrêter l'absurde, revenir à la raison.

    • Me
      Liberté d'expression et liberté académique
      Deux piliers de notre société libre et démocratique, grâce auxquels vous-même avez la liberté de vous exprimer quitte à me froisser (et laissez-moi vous dire que beaucoup de choses dites dans ce débat me froissent considérablement), et grâce à laquelle je peux également dire des choses qui vous froissent, a fortiori dans un contexte destiné à la recherche et au développement du savoir dès lors que la chose se justifie à des fins épistémologiques (ce qui est notamment le cas lorsque l'on doit mentionner le titre d'un livre qui contiendrait l'un de ces mots désormais mis à l'index par certains militantismes).

      Ce n'est pas ici un concours destiné à savoir qui des deux a le plus le droit d'être offensé (même si c'est, dans les faits, à cette situation absurde que nous conduit ce principe de primauté des subjectivités), mais bien l'exercice d'un droit fondamental, garanti par les chartes, et constituant l'une des assises d'une société libre et démocratique. Je suis désolé, mais même en tenant compte des expériences et traumatismes que tel ou tel groupe peut subir et avoir subi, je ne vois aucun prétexte qui rendrait ici négociable des principes aussi vitaux.

  28. Me
    Pour votre info
    Je suis d'accord avec vous sur le fond. Un détail, toutefois: le mot "Negro" était au 19e siècle et durant le premier tiers du 20e (écrit avec une majuscule) la façon noble de se référer aux Afro-Américains, et ne doit jamais être confondu avec l'appelation péjorative, insultante et dégradante, soit le mot "n**ger". D'où l'existence de plusieurs institutions qui portent encore ce nom (ex.: United Negro College Fund).

  29. inconnu
    inconnu
    il y a 3 ans
    Le plus important
    Les fondements mêmes de notre société reposent sur les droits et libertés. Ces principes si précieux sont souvent mis en péril. En voulant bannir l'utilisation d'un terme, vous vous attaquez à ces principes et vous créez une brèche majeure. Ce sont pourtant ces règles qui vous protègent de la discrimination, ces règles qui vous permettent de vous exprimer librement. À tous ceux qui bénéficient de notre terre d'accueil, n'oubliez jamais qu'en vous attaquant ainsi à l'une de nos libertés, vous détruisez ce que vous êtes venus chercher.

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