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Une autre grosse semaine pour les criminalistes

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Florence Tison

2020-11-11 10:15:00

Quoi de neuf du côté des avocats criminalistes? Voici un résumé de ce qui s’est passé récemment dans les tribunaux du Québec.

Me Dominique Shoofey. Photo : Site web de Shoofey
Me Dominique Shoofey. Photo : Site web de Shoofey
« Je ne vous souhaite pas bonne chance »

Ce sont là les mots que la juge de la Cour du Québec Hélène Morin a adressés à Girard Anglade, condamné à 6 ans d’emprisonnement pour avoir braqué et déchargé une arme à feu, avoir eu en sa possession un silencieux et une arme prohibée dont le numéro de série avait été oblitéré, et avoir violé une ordonnance lui interdisant de posséder une arme.

Girard Anglade a en 2018 ouvert le feu en direction d’un ancien motard, qui sortait d’un restaurant où il avait mangé avec un Hells Angel, révèle La Presse.

« Bien souvent, les juges, on aime ça, faire la morale aux accusés, pour les allumer, mais quand vous allez sortir, je ne suis pas sûre que vous allez changer. D’ailleurs, je ne suis pas sûre de ce qu’il pourrait vous arriver. J’imagine que M. Bourgouin n’oubliera pas cet évènement. Vous avez plusieurs antécédents et votre criminalité est dangereuse. Je ne sais pas quoi vous dire. Pour vous, je vais faire des vœux pieux. Je ne vous souhaite même pas bonne chance », a dit la juge Morin à l’accusé en rendant sa décision.

Anglade était représenté par Me Dominique Shoofey, et le procureur de la Couronne était Me Philippe Vallières-Roland.

Non criminellement responsable, mais « accusé à haut risque »

Après avoir entendu la procureure de la Couronne Me Geneviève Lacroix, le juge de la Cour supérieure François Huot a déclaré Serge Gormley « accusé à haut risque », révèle le Journal de Québec.

Me Julien Grégoire. Photo : Site web de Gagnon et Associés
Me Julien Grégoire. Photo : Site web de Gagnon et Associés
Gormley avait précédemment été trouvé non criminellement responsable du meurtre prémédité de son coloc en juin dernier. L’homme au lourd passé psychiatrique a mis le feu à un drap en espérant tuer son coloc par asphyxie, convaincu que ce dernier tentait lui-même de le tuer avec « un biscuit qui contenait du fentanyl ».

L’avocat de la défense Me Julien Grégoire a quant à lui fait valoir en audience que son client prenait sa médication et avait la volonté de s’en sortir.

Le juge Huot a ordonné que Gormley soit détenu dans un hôpital psychiatrique spécialisé en attendant le jour où son dossier pourra être présenté à un juge pour rejoindre la société.

Coupable du meurtre de sa conjointe

Au terme d’un procès de deux mois, Simon Brind’Amour a été trouvé coupable du meurtre au second degré de sa conjointe Josiane Arguin par un jury. Il écope de la prison à vie, révèle La Presse.

Le condamné de 39 ans a attaqué son amoureuse à coups de queue de billard et s’est débarrassé de sa dépouille en la jetant aux ordures. Il a par la suite participé aux recherches pour retrouver Josiane Arguin avant de se confier à une ex-conjointe.

« Nous saluons le travail du jury et nous espérons que les verdicts puissent amener du réconfort à la famille et aux amis de la victime », a déclaré la procureure de la Couronne Me Katherine Brabant.

Me Louis Bouthillier. Photo : Archives
Me Louis Bouthillier. Photo : Archives
Me Louis Bouthillier complétait la poursuite, et l’accusé était défendu par Mes Maxime Raymond et David Robert Temim.

La psychiatrie plutôt que la prison pour une fraudeuse

Après avoir plaidé coupable à une fraude d’au moins 54 000 $ à l’encontre d’une propriétaire d’une clinique de soins esthétiques de qui elle était l’adjointe administrative, la Magogoise Annie-Lyne Belleville devait se présenter au tribunal pour les observations sur sa peine, indique La Tribune.

C’est au bureau de la Régie de police de Memphrémagog qu’elle s’est plutôt rendue. « J’ai paniqué. J’ai eu peur. Je ne veux pas fuir la justice », a plus tard témoigné l’accusée par visioconférence.

La procureure de la Couronne Me Laïla Belgharras a demandé l’émission d’un mandat d’arrestation et l’évaluation de Annie-Lyne Belleville en psychiatrie, ce qu’a accepté la juge Claire Desgens.

Un père tortionnaire en prend pour neuf ans

Le père forçait ses enfants à faire le « garde-à-vous » pendant des heures. Il a finalement causé la mort de son fils et a été reconnu coupable de négligence criminelle et d’avoir séquestré ses enfants, révèle La Tribune.

La jeune victime est décédée en 2017 des suites d’une infection à la jambe suite à une blessure qui n’a jamais été traitée. Plutôt que de l’amener à l’hôpital, le père a accusé son fils de jouer la comédie. Deux enfants survivent à leur frère, dont l’un maintenant majeur. Tous deux ont confié être confinés dans leur chambre de Gatineau jour et nuit.

Si la procureure de la Couronne Me Marie-Josée Genest réclamait de 10 à 14 ans de pénitencier, elle s’est dite satisfaite de la décision du juge Mark Philippe.

L’avocat de la défense Me Jacques Belley demandait quant à lui une peine de quatre ans. Il est possible que la cause aille en appel, a indiqué Me Belley.

Me Emmanuelle Béliveau. Photo : LinkedIn
Me Emmanuelle Béliveau. Photo : LinkedIn
Non criminellement responsable d’un meurtre

Kamy Lafrenière, 30 ans, souffrait de troubles mentaux qui l’ont empêché de comprendre la réalité au moment du meurtre de son coloc Joey Morin, 23 ans, dans leur appartement de Gatineau.

Lafrenière n’aurait pas apprécié que la victime déplace des objets dans l’appartement. Il l’a donc attaqué à coups de carafe à café et de planche de bois dans un délire de schizophrénie paranoïde.

La juge Catherine Mandeville de la Cour supérieure a retenu la proposition commune de la défense et de la Couronne de juger l’homme non criminellement responsable, en se fiant également aux rapports psychiatriques faisant état de schizophrénie, révèle Le Droit.

Le procureur de la Couronne, Me Sylvain Petitclerc se chargeait de la poursuite dans ce dossier, et Me Emmanuelle Béliveau de la défense.
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