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Il quitte un grand bureau pour l’École du Barreau!

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Camille Laurin-desjardins

2021-01-14 15:00:00

Il quitte un grand bureau pour entrer en fonction comme directeur adjoint de l’École du Barreau, après une quinzaine d’années d’expérience comme avocat...

Me Guy-François Lamy devient directeur adjoint de l’École du Barreau. Photo : Archives
Me Guy-François Lamy devient directeur adjoint de l’École du Barreau. Photo : Archives
Le moins qu’on puisse dire est que 2020 n'a pas été de tout repos. Qu’à cela ne tienne, Me Guy-François Lamy a choisi de commencer 2021 avec un défi de taille : devenir directeur adjoint de l’École du Barreau du Québec en pleine pandémie (et en pleine gestion de l’enseignement à distance).

Droit-inc s’est entretenu avec l’avocat en droit du travail, qui enseignait déjà dans ce domaine à l’École du Barreau, pour revenir sur son parcours et comprendre ce qui l’a motivé à délaisser ses fonctions de directeur général du cabinet Monette Barakett pour ce nouveau défi.

Droit-inc : Vous venez de commencer vos nouvelles fonctions… Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ce nouveau mandat?

Guy-François Lamy : Oui, je suis entré en fonction le 5 janvier. Il faut dire que j’enseigne à l’École du Barreau depuis plusieurs années, déjà. C'est une organisation que je connaissais, que j’affectionnais beaucoup.

Ce qui m’interpellait particulièrement, c’est sa mission, qui s’inscrit dans la mission du Barreau du Québec, de protéger le public… mais L'École du Barreau, c'est la porte d’entrée de cette mission.

Et comme le développement professionnel faisait aussi partie de mes cordes, dans mes fonctions antérieures... Je vais utiliser un terme qui est parfois galvaudé – on parle de «passion», et des fois, les gens l'utilisent à toutes les sauces... Mais je pense que dans mon cas, le développement professionnel, la formation de la relève, c'était vraiment une passion. Je pense qu'il n'y avait pas meilleure façon d’aller au bout de cette passion-là, que de prendre l'opportunité de participer à la gestion de l'École du Barreau!

Est-ce que ç'a été difficile de prendre cette décision, de quitter Monette Barakett?

Oui, c’est sûr… Quand on travaille avec des gens qu'on aime, ce n’est jamais une décision facile à prendre.

Mais comme je l'ai présenté aux gens de chez Monette Barakett : cette opportunité passe maintenant, et c'est maintenant que je dois la saisir. J’ai donc décidé de plonger.

Monette Barakett, c'est un bureau dont on dit souvent que c'est une famille! Il y a beaucoup de bureaux qui disent ça... Mais dans ce cas-ci, c’est très vrai! Ça va au-delà des mots.

Est-ce que cela a toujours été un but, pour vous, enseigner?

C'est drôle : enseigner, c'est quelque chose que je n'avais jamais nécessairement établi comme un objectif ou un but. C’est une consoeur qui m'avait référé à l'École du Barreau en me disant qu’elle me voyait faire cela…

C'est là que j'ai réalisé : oui, je pense que j'aimerais ça. Et dès mon premier contact, dans mon premier groupe à l'École du Barreau, il y a une chimie qui s’est opérée. Ç'a démarré, et c'est venu réveiller chez moi cette passion pour la formation et le développement professionnel, et cette affection, cette adhésion à l'École du Barreau aussi, par la même occasion.

Donc lorsqu'est arrivée l'occasion de joindre de façon permanente l'équipe, à titre de directeur adjoint de l'École, et de mettre à profit mes compétences en gestion… C’était comme 1+1!

En quoi consistent vos tâches?

Je travaille en étroite collaboration avec la directrice de l’école. Mes fonctions touchent à toutes les opérations et les activités de l’École, ce qui est très diversifié...

Il y a beaucoup de travail… donc qu'on soit deux à la direction de l'école, ce n'est pas de trop!

Et vous continuez d'enseigner, également?

Je continue d’enseigner pour cette session-ci, je donne le cours de droit du travail. Il était déjà prévu que j’enseigne, au moment où on m'a fait la proposition, alors je continue… Mais je vais me consacrer à mes fonctions de gestion, par la suite. Donc ça me permet de faire un dernier tour de piste avec les étudiants en classe – virtuellement, dans le contexte actuel!

Je vais cesser d’enseigner… mais ça va me permettre de me consacrer dans mes tâches à l'ensemble de l'école, et non seulement à une classe, c'est comme ça que je le vois.

Même si je ne vous cacherai pas que ça va me faire un pincement au coeur, de ne plus enseigner à tous les jours!

Ah oui, ça va vous manquer?

Oui... Je vais trouver d'autres défis, mais j'ai beaucoup aimé enseigner. Je suis tellement content de la fonction que j'ai, que ça va amplement être consolé par ça... mais oui, c'est sûr que le contact en classe avec les étudiants va me manquer.

Je me console en me disant que je vais être à l'année à l'école, et je vais avoir l'opportunité d'être en contact avec les étudiants, et d'avoir aussi un rôle qui est à un plus haut niveau dans leur développement et leur formation.

Justement, arriver en ce moment, ça doit être tout un défi!

Oui! C’est sûrement un défi que peu de gens auraient pensé vivre dans leur cheminement de carrière... parce que je ne suis pas la seule personne à entrer dans des nouvelles fonctions au sein d’une organisation à distance.

J'ai vécu ce défi-là au niveau de l'embauche, dans mes anciennes fonctions chez Monette Barakett, jusqu'au mois de décembre, parce qu'on avait accueilli des employés et des stagiaires dans ce contexte-là... J’avais le point de vue de l’employeur, et là j'ai le point de vue de l’employé qui se fait accueillir!

Je dois dire que je super bien accueilli, même si je n'ai rencontré personne en vrai… Il faut aussi dire que je connaissais une partie des gens, comme j'enseignais déjà à l'École depuis quelques années... Mais je dois dire que ç'a été très agréable.

Mais ça fait drôle, de commencer des fonctions sans être allé au bureau, c'est certain! Disons que j'occupe le même bureau que j'occupais lorsque j'ai quitté Monette Barakett, c'est-à-dire le bureau qui est chez moi (rires)!

Il y aussi beaucoup de défis logistiques, d'arriver dans cette période où l'enseignement se fait à distance, après les deux dernières sessions que l'École du Barreau a connues... Il y a beaucoup d'élèves qui sont en détresse psychologique, il y a eu beaucoup d'insatisfaction de la part des étudiants... ça aussi, ça doit être un gros défi?

C'est sûr qu'il y a un défi en ce qui concerne la gestion et la logistique actuelle… Moi j’arrive, je commence… donc je ne sais pas quelle est l'ampleur. Mais je le vois comme prof, ce que c'est, enseigner à distance et utiliser la nouvelle plateforme. Je pense qu'on a quand même connu une période de rodage avant que j’arrive.

Pour l'instant, je plonge, et on verra sur quoi vont porter ces défis. Mais vous savez, quand on gère, des défis de logistique, ça fait partie de la game. Il y en aura d’autres plus tard, sur autre chose…

Vous avez de l'expérience en cabinet, mais aussi beaucoup en entreprise… Toutes ces expériences vous seront utiles?

Je suis content du chemin que j’ai fait, j'ai touché à beaucoup de facettes de la profession d’avocat. J'ai commencé à pratiquer dans un cabinet boutique, j'ai travaillé dans un grand bureau, j'ai travaillé au contentieux d'Hydro-Québec…

Par la suite, j'ai travaillé dans le milieu associatif, et là, j'ai commencé, au Conseil du patronat, à travailler en gestion, mais également en affaires publiques, en relations gouvernementales.

Et par la suite, chez Monette Barakett, comme gestionnaire de cabinet.

J'ai toujours aimé être avocat, mais j'aime tellement ça, que j'ai voulu toucher à différentes facettes de la profession. Et je trouve que là, c'est une belle opportunité, parce que ça me permet de plonger vraiment dans l’implication qu’on peut avoir comme avocat, auprès de notre ordre professionnel – c'est difficile d'être plus impliqué que ça, je pense.

J'ai célébré mes 15 ans de Barreau, en 2020, donc dans ma 16e année de pratique, je suis content de voir que j’ai eu l’occasion… je n'ai pas touché à tout, il y a encore un éventail de possibilités, mais par rapport à mes intérêts et à mes aptitudes, je trouve que j'ai eu l'opportunité d'avoir une excellente perspective sur la pratique du droit.

J'ai l'impression que ça ne sera pas de trop dans mes fonctions actuelles, en ce qui concerne la préparation de la relève, d'avoir une connaissance aussi variée des différentes façons de pratiquer… Évidemment, je n'ai pas une connaissance variée de tous les domaines de droit, mais au moins, je peux avoir une bonne perspective sur les différents débouchés qui peuvent attendre les avocats, lorsqu'ils terminent leur formation professionnelle avec l'École du Barreau.

Quels étaient vos champs d’expertise en droit du travail?

J'ai touché tant aux affaires publiques, qu'à la représentation des employeurs, aux relations gouvernementales, aux rapports collectifs, aux contrats individuels, à la santé et sécurité du travail, j'ai travaillé pour des employeurs du secteur privé, du secteur public… Ça m'a donné un bon tour d'horizon de la pratique en droit du travail.

Ç'a toujours été important pour moi de ne pas être surspécialisé. Il y a des gens qui vont le rechercher, qui vont l'apprécier, mais moi, je n'étais pas un tenant de la surspécialisation... par intérêt personnel, strictement. Je préférais toucher à plus de choses, en droit du travail et en droit administratif.

Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour 2021, dans vos nouveaux défis professionnels?

Je pense qu'on va se souhaiter de réussir à se sortir de cette crise, pour que ça facilite notre exercice, tant dans notre vie professionnelle que personnelle.

Sinon, à part cet incontournable, ce que je me souhaite personnellement, c’est de grandir dans cette organisation-là avec tout l’enthousiasme que j’ai, en prenant ces fonctions-là!

Ce que je réalise, après une semaine, c’est que je ressens une très grande fierté à travailler pour cette organisation. Et je pense que c’est une des choses les plus importantes, d'être fier de l'entreprise ou de l'organisation pour laquelle on travaille!
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