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Gwen Klees : « L’éthique et les valeurs avant tout »

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Dominique Tardif

2010-12-22 14:15:00

Cette semaine, Dominique Tardif rencontre Me Gwen Klees. Elle lui parle de sa carrière, des défis de son entreprise GLV et de son parcours professionnel.

Gwen Klees est depuis 2006 Vice-présidente, affaires juridiques et secrétaire corporative de GLV Inc.


1. Pourquoi et comment avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocate plutôt que de choisir une autre profession?

Ça a, pour moi, été le fruit d’une réflexion. J’ai réalisé que j’aimais l’idée de pouvoir participer à la réalisation de projets. J’avais impression que le droit me permettrait de cerner les problèmes pour aider à atteindre des buts. Je ne crois d’ailleurs pas m’être trompée!

Je viens d’une famille hollandaise très travaillante et où le travail d’équipe est important. Comme avocate, je me suis justement trouvée à travailler dans des contextes où mon rôle est d’épauler et d’aider, et où, un peu comme un sport d’équipe, on termine avec le sentiment d’avoir vraiment pris part au projet.

La façon dont on travaille, non seulement chez GLV mais aussi ailleurs, me confirme que j’avais raison de choisir le droit.


2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière?

Le fait de penser à cette question m’a certainement fait réaliser que j’ai été très choyée : j’ai participé à des transactions de toute sorte, à d’importants dossiers transfrontaliers, etc. Mais ultimement, qu’il s’agisse de millions ou de plus petits montants ne change pas vraiment les choses.

Le plus grand défi dans le travail, c’est de s’assurer que les valeurs et l’éthique soient respectées.

 Gwen Klees estime que le plus grand défi est de s’assurer que les valeurs et l’éthique soient respectées
Gwen Klees estime que le plus grand défi est de s’assurer que les valeurs et l’éthique soient respectées
J’ai en effet vécu une situation, dans ma carrière, où j’ai dû intervenir dans un conflit d’intérêts important. J’ai estimé que je devais mettre ce problème de l’avant et que je ne pouvais pas laisser passer cela. Le fait que j’aie soulevé le problème n’a pourtant pas été bien perçu par un membre de la direction, qui aurait, je crois, préféré que cela passe inaperçu. Je me suis ensuite sentie un peu mise à l’écart et ralentie dans mon cheminement professionnel par la suite: ça n’avançait, tout d’un coup, pas aussi vite qu’avant. J’ai cependant, par après, reçu des marques de respect de beaucoup de gens pour ce que j’avais fait. Même si ça a été difficile sur le moment, c’était certainement la bonne chose à faire.


3. Si vous pouviez changer quelque chose à la pratique du droit, de quoi s’agirait-il (autre que la réduction des frais juridiques externes) ?

Je crois que les femmes ont beaucoup progressé dans la profession : il y en a d’ailleurs aujourd’hui beaucoup en entreprise. Cela dit, je suis convaincue qu’il y a encore du travail à faire, notamment pour que les femmes puissent faire leur place auprès de la haute direction, des membres du conseil, etc. Je crois que le fait d’être femme a un impact; un impact qu’on aime bien ignorer et qu’on ne veut pas toujours soulever, je crois. Il est évident qu’un changement se fait, mais la progression est lente et j’aimerais voir la situation changer plus rapidement.


4. La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique? Et pourquoi, à votre avis?

Peut-être que le fait que les comptables ont tellement, récemment, vécu une mauvaise période nous a un peu aidés! (rires).

Blague à part, je crois que la façon dont les avocats sont perçus en entreprise a beaucoup changé : nous sommes beaucoup plus participatifs qu’avant dans les activités de la compagnie. Nous ne sommes pas seulement vus comme des gens dont les règles bloquent ou retardent les transactions, ou encore comme des gens qui ne font qu’être impliqués dans les litiges. Nous sommes des gens qui aidons à développer la vision de l’entreprise. Je crois donc que les choses ont évolué sur ce point, et dans le bon sens.


5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière? Comment devenir Gwen Klees, ou à tout le moins occuper un poste comparable au vôtre?

Je crois qu’il est important de savoir rester soi-même. Pour ma part, le chemin que j’ai pris pour me rendre où je suis était différent de celui de bien d’autres. J’ai décidé de faire les choses que je voulais faire et de faire mon propre chemin. J’ai été à l’écoute de ce que voulais vivre, ce qui m’a amené à, par exemple, voyager dans plusieurs provinces pendant mon baccalauréat et à décider d’apprendre le français en allant étudier à l’Université Laval, par exemple.

Je crois que les gens et les employeurs réalisent quand quelqu’un a du vécu. On a plus de maturité, et il est donc plus facile de conseiller les autres – parce que c’est justement ce que l’on fait quand on est avocat. On est aussi, lorsqu’on a fait les choses que l’on voulait faire plutôt que de s’y obliger, mieux avec soi-même. Quant à moi, je voulais de beaux défis, et je les ai trouvés. J’ai obtenu une panoplie d’expériences qui me permettent, quand j’offre un conseil, d’offrir un peu plus.


En vrac…

Pour la lecture, elle vous recommande :« Eat, Pray, Love » Auteur : Elizabeth Gilbert

Son film préféré : « Chocolat » Réalisateur : Lasse Hallström

Restaurant préféré : Café Via Dante (rue Dante)

Pays qu’elle aimerait revisiter : La Turquie

Si elle n’était pas avocate, elle serait…coach professionnel: avis aux intéressés!


Biographie

Me Gwen Klees est bachelière en droit civil et membre du Barreau du Québec et du Barreau Canadien. Elle assume les fonctions de Vice-présidente, affaires juridiques et secrétaire corporative au sein de GLV Inc. depuis 2006. Avant d’occuper ce poste, elle occupait depuis 2003 celui de Directrice des affaires juridiques du Groupe Laperrière & Verreault. Pendant les 15 premières années de sa carrière, elle a occupé divers postes notamment auprès de la Banque Royale du Canada, de Bell Canada, ainsi que Cadim, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Me Klees a plus de vingt ans d’expérience en droit des entreprises et en droit commercial, plus particulièrement dans le domaine des fusions et acquisitions, ayant participé à de nombreuses transactions tant au niveau national qu’international pour de grandes sociétés situées au Québec et au Canada. Ses responsabilités au sein de GLV inc. s’étendent notamment aux activités de la société et ses filiales au niveau mondial, aux questions juridiques et à celles touchant les fusions, les acquisitions, les réorganisations, les cessions d’actifs, le financement, le soutien corporatif, l’assurance ainsi que la gestion des risques. Elle agit également en tant que conseillère juridique de la haute direction et supervise la gestion des risques reliés aux contrats commerciaux pour toutes les filiales et unités d’exploitation de GLV Inc.

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