Loin des clichés, près des valeurs

Au départ, comme la grande majorité des finissants en droit, Me Blanchard s’est orientée vers la pratique en cabinet privé, dans des petits cabinets où elle exerçait en litige. « C’était le réflexe, à la sortie de l’université de Montréal, de travailler dans un cabinet privé », explique-t-elle.

À l’époque, les grands bureaux étaient très présents aux journées portes ouvertes, contrairement aux contentieux des entreprises. Les étudiants ignoraient donc cette option. Cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. « C’est dommage, regrette-t-elle, parce que c’est une belle carrière ! »

Avec le temps, elle se rend compte qu’elle préférerait une pratique collée sur les affaires, où elle pourrait comprendre les produits, les stratégies d’affaires et aller sur le terrain. Encouragée par des connaissances qu'elle avait déjà, elle a donc fait le saut au contentieux de la Banque Nationale, non sans avoir auparavant fait son MBA, une étape importante.

« C’est une bonne façon de comprendre le monde des affaires. En même temps, avoir quelques années de pratique s’avère très utile, parce que ça nous permet de discuter de nos expériences avec des gens qui viennent de plusieurs milieux différents », précise Me Blanchard.

Différents contentieux, différentes pratiques

Pendant plusieurs années, Me Blanchard a pratiqué dans le domaine du litige d’assurances à la Banque Nationale, un gros contentieux où le travail est divisé parmi beaucoup d’avocats spécialisés dans un domaine précis : assurances, hypothèques, litiges, etc.

Aujourd’hui chez Group Investors, elle agit comme généraliste, avec des mandats liés aux différents départements : marketing, assurances, ressources humaines. Ses 20 ans d’expérience en droit l’aident bien sûr à servir tous les clients internes, tandis que les ressources de l’ACC - modèles de contrats, formulaires, blogues et autres - lui permettent de trouver des solutions rapides.

La pratique en entreprise ne correspond pas au cliché du 9 à 5. Pour autant, sans aucun doute, les préoccupations liées au temps sont différentes, en l’absence de la gestion des heures facturables. Elle rappelle qu’elle a toujours son BlackBerry sur elle, parce que la compagnie lui tient à cœur, mais qu’elle a quand même le temps de voir ses enfants : « Ce n’est pas parce qu’on a choisi le droit qu’on doit s’enfermer dans un bureau le reste de notre vie. »

Pour Johanne Blanchard, l’expérience permet de choisir un travail qui correspond à ses valeurs. Elle aime que la vie de famille soit valorisée dans son entreprise, mais aussi que l’entreprise soit un peu comme une famille. « Quand on a de l’expérience, évidemment on sait plus ce qu’on veut, mais on sait aussi comment le trouver ! »