Nouvelles
Langage fleuri à la Cour
Agnès Wojciechowicz
2012-02-07 13:15:00
En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées. En matière de justice aussi. Comme le prouve ce tribunal qui juge des diffamations non publiques. Petit tour dans la France qui s'insulte.
Là, on assiste à tout et surtout au pire. Audience du 6 février. Un client mécontent des services de son avocat après un jugement qui lui a été défavorable, comparaît devant la juge. Il s'est défoulé sur son avocat par téléphone en lui lançant : "La juiverie m'a assez pris d'argent !"
La magistrate pédagogue lui répond : "Monsieur, il y a des choses que l'on ne dit pas. Vous pouviez vous plaindre des honoraires avec d'autres mots."
Verdict rendu sur le champ : un euro symbolique de dommages et intérêts, 200 euros d'amende, 200 euros pour les frais engagés. En prime : une petite ristourne de 20% pour le monsieur visiblement près de ses sous, s'il règle son amende dans un délai d'un mois.
Ces audiences en "diffamations non publiques" relève d'une disposition de la loi française sur la presse datée de 1881 et qui voient le nombre d'affaires augmentées, notamment en raison de l'explosion des insultes échangées par e-mail.
Au-delà de l'aspect punitif, les audiences ont aussi un caractère cathartique où les Français viennent laver leur linge sale en public. Le cas pour ces quatre jeunes femmes poursuivies pour des lettres furibondes envoyées à leur syndic de copropriété. Elles sont venues vider leur sac devant la Cour, et sont reparties soulagées d'avoir été entendues...
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