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Le droit à l’italienne

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Céline Gobert

2012-03-30 15:00:00

Il y a un mois, elle a quitté Kaufman Laramée pour lancer son propre bureau... Elle dit tout à Droit-Inc...

Me Lora Cianci est la preuve vivante que l’on peut être carriériste, et avoir du coeur.

Ses valeurs, chères à ses yeux, lui viennent tout droit de sa famille, et de son père, qui lui a transmis deux essentiels: les ficelles du business, et l’importance de la famille.

Mère et avocate comblée, elle suit, depuis ses débuts en tant qu’étudiante chez Gatuzot Mitchell, un seul précepte: “ le respect que tu donnes à d’autres, tu vas le revoir.”

Ce n’est donc pas un hasard si aujourd’hui elle a réussi à force de détermination et de confiance, en soi et en les autres, à se bâtir une clientèle aussi fidèle que solide.

Rien de plus essentiel à l’heure où elle quitte Kaufman pour ouvrir son propre bureau.

Me Lora Cianci envisage l'avenir avec confiance : continuer à bâtir une clientèle grandissante et s’occuper de son garçon.
Me Lora Cianci envisage l'avenir avec confiance : continuer à bâtir une clientèle grandissante et s’occuper de son garçon.
“ La clientèle et la qualité de vie sont deux choses primordiales pour moi. C’est tellement plus facile de gérer cela lorsque c’est ta propre business.”

Lorsqu’elle annonce son départ à Me Laramée, collègue et ami, il est déçu.

“ On est amis, cela nous blessait mais il fallait prendre une décision et je n’ai aucun regret.”

L’avenir, elle l’envisage avec confiance: continuer à bâtir une clientèle grandissante, s’occuper de son garçon.

“Cela n’a pas été difficile de partir à mon compte, je faisais déjà tout à l’intérieur des bureaux: c’était mes clients, mes mandats, je gérais les échéances, je livrais à l’heure, je facturais et je collectais”, dit-elle.

Son premier mois est d’ailleurs très concluant: pas de perte de salaire, des résultats encourageants.

“ Je facture à l’heure sauf le corporatif, par déclaration annuelle. Mon tarif est un peu moins élevé que chez Kaufman, car les dépenses du bureau sont moins coûteuses, donc je peux me permettre plus de flexibilité pour la clientèle.”

Les clients, encore. 60% italiens, 40% francophones, grecs, juifs.

“Si tu donnes du service, ta clientèle va te respecter, résume-t-elle. Gagner sa vie, et une belle qualité de vie avec son argent c’est très bien, mais il ne faut jamais oublier la famille.”

Parcours d’une combattante

D’abord, c’est chez Adessky Poulin qu’elle apprend le business. Elle y réalise, à 31 ans à peine, un rêve: devenir associée.

“ J’ai compris là-bas ce que c’était que d’avoir sa propre clientèle et l’importance de cette dernière. Mon associé directeur m’a tout donné pour aller la chercher : l’argent, les conseils, j’ai pu bâtir ma clientèle ainsi”, confie celle qui a travaillé “fort mais avec plaisir” de 1996 à 2005.

Au début, tout va bien, puis le bail vient à échéance.

“ On a vite réalisé que les huit autres associés, durant les deux dernières années, que trop faisaient autre chose que le droit. Et donc les clients ne sont pas forcément satisfaits, surtout lorsque les associés sont à mi temps.”

C’est la fusion avec le bureau Kaufman Laramée qui vient changer la donne. Même moralité, même philosophie, bilinguisme, business, clientèle d’entrepreneurs.

Elle y pratique alors aussi bien le litige que le commercial ou le droit corporatif. Là, débute sa carrière, parsemée des conseils de mentors chevronnés, conduite par un humanisme exacerbé.

“ J’ai toujours eu ce côté humain, je pense qu’il faut redonner à la communauté. Je viens d’une communauté italienne et j’ai appris ça très jeune, j’ai donné mais j’en ai aussi reçu beaucoup.»

Car Me Cianci l’avoue: elle était à la recherche d’une “maison”, encore peinée de sa séparation avec Adessky.



“ Je suis quelqu’un qui s’attache”, dit-elle.

Une femme passionnée donc, qui va alors trouver une autre passion que le droit: son enfant, qui a aujourd’hui deux et demi.

“ Ce n’était pas évident mais le bureau s’est montré compréhensif. Ils veulent surtout que l’on revienne comme avant, et j’étais une travailleuse.”

Cette naissance n’empêche cependant pas l’avocate de multiplier les cocktails, les conseils d’administration, les évènements.

“ Je ne rentrais jamais avant 20h ou 21h mais c’était nécessaire. Les clients veulent te voir, surtout la communauté italienne. Ils voulaient une femme impliquée.”

C’est cependant à ce moment-là qu’elle commence à désirer plus de flexibilité, pas seulement en raison de sa maternité mais pour prendre le temps de penser à elle-même, et aussi aux clients.

“ Les grosses transactions prenaient toute la place, peut-être au détriment de ma clientèle. Je me suis demandée: quelles sont mes priorités ? J’ai été chanceuse que Kaufman m’ait permis de le faire, mais ce move c’est pour ne pas oublier mon petit, que je fasse 200, 700 ou 1500 heures c’est moi qui décide.”

Gérer son propre bureau, seule, lui apparaît alors comme une belle solution, une manière de mieux contrôler son temps, et de l’offrir à son enfant, et à ses clients.

“ J’ai la liberté de prendre une heure pour le client, de ne pas facturer, pour une question de droit ou non, c’est moi qui décide de si je charge ou non. Aussi, si je veux travailler à 5 heures du matin je peux le faire, voir un client deux heures l’après midi, c’est mon temps.”

Car oui, dit-elle, le droit est un business, on y fait de l’argent, mais certaines valeurs ne s’achètent pas. Le respect, notamment.

Et chaque jour, elle s’en aperçoit.

Des preuves de soutien durant les moments difficiles, des propositions d’aide au lancement de son affaire, des conseils de diverses personnalités de la communauté juridiques: ce qu’elle donne, elle le reçoit.

Et c’est ces valeurs qu’elle souhaite aujourd’hui transmettre à son enfant.
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