Le cabinet centenaire

Le cabinet Monette Barakett célèbre cette année son 100ème anniversaire, ce qui en fait l’un des plus anciens cabinets francophones en Amérique du Nord.

« L’approche, la rigueur, la compétence » distinguent Monette Barakette des autres cabinets, selon Me François Perron, associé du bureau et négociateur chevronné.

Arbitrages, commission de relations du travail, négociations de conventions collectives : l’aspect négociation a pris une place important dans sa pratique d’avocat.

Lui, qui n’a jamais quitté le cabinet, depuis le début de sa carrière, ne cache pas sa fierté de faire partie d’une telle équipe.

« L’approche de la clientèle m’apparaît comme un particularisme de notre cabinet. Pour nous, c’est dire : on accompagne, on est un support et on est des partenaires à part entière de l’entreprise ou de l’organisation qu’on dessert. Cela fait en sorte que l’entreprise est sécurisée et a envie de maintenir des relations avec nous, à très long terme », explique-t-il.

Me Perron a représenté la partie patronale dans la négociation de plusieurs conventions collectives représentant plus de 200 000 employés du secteur public dont celles des travailleuses des CPE-CSN Montréal-Laval, dont l’entente de principe vient d’être conclue.

« Cette négociation a été un défi important. On m’indique que le fait d’avoir négocié à la fois à la table FSSS et, par la suite, à la table des infirmières est une première. Ce fut très intense. »

La semaine dernière, ils ont signé une entente avec la La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS - CSN) sur certaines catégories d’employés du Grand Nord, une entente qui était dans la convention collective et pour lequel les parties devaient convenir de certaines mesures d’attraction et de rétention du personnel.

« J’adore cela, car on est en mode « solution », et l’un des aspects du cabinet dans lequel j’œuvre et pour lequel je suis très fier, c’est l’approche que nous avons auprès de la clientèle, ce n’est pas pour rien que nous sommes là depuis toutes ces années.”

Selon lui, si leur clientèle se montre aussi fidèle, c’est grâce à cette approche de solution. Ainsi sont-ils leur partenaire à long terme, pas simplement pour faire un litige, pas juste pour régler un arbitrage.

Pourquoi une telle longévité ?

Sous le volet des services sociaux, le cabinet a, en effet, toujours été omniprésent.

Et ce dès les années 60, où le cabinet a développé son expertise, auprès des communautés religieuses, parallèlement au développement du secteur lui-même.

Au fil du temps, Monette Barakett résiste même aux vagues de fusions et d’acquisitions, et ce, malgré les nombreuses propositions au cours de son histoire.

« On jugeait qu’il était préférable de demeurer dans la dimension que nous connaissons. Nous ne nous empêcherons pas toutefois de grossir de façon raisonnable afin de s’assurer de maintenir la possibilité d’offrir toute la gamme de nos services auprès de nos clients. On garde les yeux ouverts en terme de développement », dit Me Perron.

Aujourd’hui, ils sont 24 avocats à travailler en équipe. Mais pas question pour eux d’être 150.

« Notre bureau a toujours considéré que pour bien maintenir l’approche que nous avons auprès de notre clientèle, il ne fallait pas être englobé à l’intérieur d’un très grand cabinet, même si croyez-moi je respecte les grands cabinets et ai des amis qui y travaillent. »

Lorsqu’il y a d’importantes réformes dans le secteur de la santé et des services sociaux, le cabinet est consulté et impliqué, selon lui.

« Je pense notamment à ma collègue Christiane Lepage qui est très présente dans ce secteur, Aussi, on a de la doctrine, on écrit le Bulletin du droit de la santé, mon collègue Eric Séguin est très impliqué à cet égard. »

Monette Barakett participe au changement et s’implique dans l’évolution de la société. Voilà peut-être également l’une des clés de son succès.

« Dans le domaine des relations de travail, on écrit des ouvrages, mon collègue Jean-François Pedneault est l’auteur principal du livre « Les droits de la personne et les relations du travail » qui est, je pense, devenu l’ouvrage de référence dans ce domaine-là chez nous. »

L’avenir, le cabinet le voit positivement bien sûr.

« On pense qu’on a le vent dans les voiles. Ça veut dire aussi progression saine à l’intérieur de notre organisation. Dans le secteur de la santé, il y a eu plusieurs fusions d’établissements, donc les besoins sont là, les questions sont rendues complexes juridiquement et notre volonté est de servir adéquatement notre clientèle. »

Mais, l’heure est présentement à la fête puisque Monette Barakett profite de ses 100 ans pour organiser une petite fête avec tous leurs clients.

« On a fait une fête l’année dernière avec le personnel car il est très important pour nous à l’interne de remercier les gens qui travaillent pour nous. Cette année, le 10 mai, nous avons invité notre clientèle pour leur dire : Merci. »

Enfin, en bonus, et en vidéo, Me François Perron, livre ses quelques conseils pour être un bon négociateur…