Proces Delisle

Delisle ne voulait pas réanimer sa femme

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Agence Qmi

2012-05-09 13:36:00

Le juge à la retraite Jacques Delisle a demandé, à deux reprises, aux secours de ne pas réanimer Marie-Nicole Rainville, 71 ans, après qu'elle ait été retrouvée étendue sur un sofa, avec une balle dans la tête.

C'est ce qu'est venu raconter ce matin à la cour le second témoin de la Couronne, le policier Jean-François Bégin, l'un des deux patrouilleurs qui s’est trouvé sur les lieux du drame, après l'appel logé au 9-1-1 par M. Delisle.

À l'arrivée des ambulanciers, l'accusé leur aurait demandé de ne pas faire de manœuvres de réanimation sur sa conjointe, puisque c'était la volonté de cette dernière.

Jacques Delisle aurait demandé à deux reprises que l'on ne réanime pas sa conjointe
Jacques Delisle aurait demandé à deux reprises que l'on ne réanime pas sa conjointe
Il aurait répété cette demande à une infirmière, une fois rendu à l'hôpital.

Pas enregistrée

Il a aussi permis d'apprendre que l'arme utilisée dans cette affaire appartenait à M. Delisle depuis des années et qu'elle n'était pas enregistrée au Registre des armes à feu.

M. Delisle a confié au policier Bégin que c'est un ami qui lui avait donné, dans le temps où il chassait les oiseaux migrateurs. Il avait entreposé cette arme dans une boite, à son bureau, alors qu'il était juge à la Cour d'appel. À sa retraite, il l'avait ramenée à la maison. Il désirait toutefois la remettre à la police.

Selon M. Bégin, M. Delisle paraissait « calme », se « contrôlait », semblait « sous le choc ». Peu de temps après l'arrivée des policiers, il aurait appelé sa fille, pour lui dire qu'un « grand drame » venait de se produire.

M. Delisle aurait fait aussi d'autres déclarations au policier Bégin. Il l'aurait mis au courant de la chicane qui avait éclaté entre lui et sa conjointe, le matin, qu'il avait quitté le domicile pour l'épicerie et qu'il l'avait retrouvé sans vie à son retour. Il lui a aussi parlé de l'AVC dont elle avait été victime, en 2007, la laissant paralysée.

Contre-interrogatoire

Plus tôt mercredi matin, l’avocat de la défense, Jacques Larochelle, a tenu un contre-interrogatoire serré du technicien qui a expertisé la scène.
Me Larochelle a questionné Denis Turcotte sur les prélèvements effectués dans le condo du couple. Le policier a par ailleurs réitéré qu'aucune empreinte « détectable » n'avait été retrouvée sur le pistolet de calibre 22 utilisé pour causer la mort de la dame. Me Larochelle est, de plus, revenu sur l'autopsie effectuée sur le corps de Mme Rainville et la tache noire incrustée dans sa paume gauche.

Rappelons que le policier a exposé plus d’une centaine de photographies hier, en lien avec le décès de Marie-Nicole Rainville. Si l’accusé a fixé la plupart d’entre elles, il a toutefois détourné le regard et baissé la tête à certains moments, notamment lorsque des blessures de sa femme ont été projetées.

Tatouage de poudre

À l’hôpital, le policier Turcotte avait aussi constaté une plaie importante à la tempe gauche, mais surtout une tache noire de deux centimètres de diamètre logée dans la paume gauche de Mme Rainville. Une situation inexplicable, à ses yeux.

En effet, selon lui, une arme normalement manipulée ne laisse jamais de telle marque à l’intérieur de la main. Le même constat avait été fait plus tard par un pathologiste, à Montréal, puis par un expert en balistique. Ce faisant, comme la main droite de Mme Rainville était paralysée, les experts excluaient qu'elle ait pu se suicider. Qui plus est, en 17 ans de service, Denis Turcotte n’avait jamais vu une femme se donner la mort par arme à feu.

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