Loi spéciale : Charest met le pied à terre

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Agence Qmi

2012-05-17 07:00:00

Après 3 mois de perturbations sociales, le gouvernement Charest s’apprête à déposer un projet de loi spéciale, avec lequel il suspendra les sessions d’études dans les établissements où il y a grève, et imposera des mesures pour sécuriser les campus.

Les mesures annoncées hier visent les quelques 150 000 étudiants en grève dans 14 cégeps sur 48 et dans des facultés de 11 universités sur 18. Le gouvernement compte sur la suspension des cours, qui seront repris en août-septembre, pour calmer le jeu.

Jean Charest s’est montré clair sur ses intentions au sujet de la violence dans les campus
Jean Charest s’est montré clair sur ses intentions au sujet de la violence dans les campus
Les étudiants pourront reprendre le temps perdu quelque part en août pour terminer leur session d’hiver 2012 en septembre et entreprendre leur session d’automne vers le 1er octobre. « Personne ne sera pénalisé », a indiqué le premier ministre.

Jean Charest s’est montré clair quant aux intentions du gouvernement au sujet de la violence survenue sur les campus. « Nous souhaitons que baisse la pression autour des établissements qui font l’objet d’un boycott. Il est temps que le calme revienne. (...) Le droit de manifester est indissociable de chaque citoyen de fréquenter (un établissement d’enseignement) sans se faire barrer la porte », a-t-il annoncé.

Débat de 12 heures

Les mesures qui sont contenues dans ce projet de loi spéciale, ne seront connues que lorsqu’il sera déposé à l’Assemblée nationale pour un débat qui durera 12 heures. Les règles parlementaires font obligation au premier ministre de réserver d’abord aux députés la prise de connaissance de ces mesures. Jean Charest s’est montré évasif quant au moment où il déposera le projet de loi à l’Assemblée nationale. « Nous avons l’intention de le faire bientôt », a-t-il dit.

Jean Charest accorde « quelques jours » aux fédérations étudiantes, FECQ, FEUQ, CLASSE et TaCEQ pour tenter de conclure une entente négociée avec son gouvernement. «Les ponts de communication vont rester ouverts », a précisé le premier ministre, précisant du même souffle que les « associations étudiantes ne sont pas prêtes à faire une réelle ouverture ».

En réaction à la loi spéciale, plus de 5000 manifestants sont sortis hier soir, dans les rues de Montréal, une manifestation déclarée illégale peu avant 00h30
En réaction à la loi spéciale, plus de 5000 manifestants sont sortis hier soir, dans les rues de Montréal, une manifestation déclarée illégale peu avant 00h30
La ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, a répété que les fédérations étudiantes lui avaient présenté des positions « durcies » à l’occasion d’une rencontre tenue en soirée mardi. « Les représentants des associations étudiantes ne sont pas prêts à de réelles ouvertures », a renchéri Jean Charest. Le compromis fait par les étudiants dans l’entente de principe le 5 mai n’existe plus, a soutenu Mme Courchesne.
Le feu...

« Ça va mettre le feu aux poudres », a prévenu Gabriel Nadeau-Dubois, de la CLASSE. La FECQ, FEUQ et la TaCEQ prévoient elles aussi que le conflit risque de s’aggraver.

Plus tôt en journée hier, le climat de crise s’était transporté au salon bleu de l’Assemblée nationale. Le premier ministre Jean Charest et la chef de l’opposition, Pauline Marois, se sont échangé des propos très durs.

« Je me serais attendu à ce que la chef de l’opposition officielle, dans les circonstances, essaie de s’élever un peu au-dessus de la partisanerie; à la place, elle choisit de creuser son trou, de porter le carré rouge », a tonné le premier ministre Jean Charest.

« Le premier ministre porte le carré de la honte, a rétorqué Pauline Marois. Il a laissé traîner les dossiers de la corruption. Il n’a plus aucune autorité morale. Il n’est pas capable de dire au maire de Mascouche de quitter son poste. Il n’arrive pas à dénoncer le maire de Laval. Il n’arrive pas à sortir le Québec d’une crise sans précédent. »

La chef péquiste avait auparavant imploré le premier ministre de ne pas adopter la ligne dure envers les étudiants. « Je dis au premier ministre, arrêtez de jouer aux gros bras, vous foncez droit dans un mur, il n’y a pas d’autres solutions que la discussion et la négociation », a plaidé Mme Marois.
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