La Presse

Objectif Londres

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Rene Lewandowski

2007-12-21 07:01:00

Il y a un an, Fasken Martineau et Stringer Saul, de Londres, fusionnaient pour créer le premier cabinet d'avocats canado-britannique.

Bilan d'une année mouvementée.

L'avocat Al Gourley a le don pour flairer les bonnes affaires. En 2003, à peine six mois après avoir été embauché par le bureau torontois de Fasken Martineau, il a accepté de déménager à Londres avec femme et enfants. L'objectif? Diriger le bureau londonien afin de mieux servir les clients canadiens faisant des affaires en Europe.

Mais voilà, parce que le bureau de Londres faisait essentiellement de la représentation et ne pratiquait pas le droit anglais, Al Gourley et son équipe ne pouvaient faire autrement que d'envoyer une partie de la clientèle à des bureaux concurrents. "On perdait des clients", dit l'associé de 42 ans.

Al Gourley a donc décidé de cibler un cabinet concurrent pour lui proposer un regroupement. Ainsi est née, en décembre 2006, la fusion entre Fasken Martineau et Stringer Saul, un modeste cabinet de 35 avocats anglais.

Douze mois plus tard, que peut-on dire de cette première fusion juridique canado-britannique? "Le bureau de Londres est déjà rentable", soutient l'associé-directeur, pour le Québec, Claude Auger.

Assez en tout cas pour avoir depuis débauché quelques avocats de la concurrence; de 35, en décembre 2006, le cabinet est aujourd'hui passé à 50 avocats. Et Al Gourley voit grand. "On pense grimper à 100 avocats d'ici cinq ans", dit-il.

Il faut dire que Fasken a mis le paquet. Le cabinet a déjà investi près de 2 millions de dollars pour rénover les locaux et arrimer les systèmes de comptabilité, d'informatique et de gestion. À terme, Al Gourley estime que les investissements approcheront les 4 millions de dollars. Sans compter les sommes engrangées dans une campagne de pub lancée quelques mois après la fusion.

La cible: l'Alternative Investment Market

Risqué? Assurément. Avec New York, le marché londonien des services juridiques est l'un des plus concurrentiels au monde. Quatre des 25 plus grands cabinets de la planète sont installés au Royaume-Uni, dont le numéro un, Clifford Chance, qui selon le site The Lawyer, a réalisé, en 2006, un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards de dollars. Et faire des affaires à Londres coûte cher. Le bureau de Fasken est situé dans le quartier Mayfair, à l'ouest de la City -le quartier des affaires- où les loyers sont parmi les plus onéreux au monde.

La fusion avec Stringer Saul n'avait cependant pas pour objectif de concurrencer ces grands cabinets. Il s'agissait plutôt de se positionner dans un créneau pointu, celui d'inscrire des entreprises sur le marché alternatif de la Bourse de Londres (AIM), l'un des plus importants marchés boursiers au monde pour les petites entreprises en croissance, particulièrement celles oeuvrant dans les secteurs des sciences de la vie, des mines et des nouvelles technologies. L'AIM est un peu l'équivalent européen de la Bourse de croissance au Canada.

Malgré sa taille modeste, Stringer Saul était, avant la fusion, l'un des 10 cabinets d'avocats les plus actifs sur l'Alternative Investment Market. Aujourd'hui, le cabinet compte une quarantaine de clients inscrits sur cette Bourse, dont plusieurs entreprises canadiennes. Cette année, le cabinet a inscrit quatre entreprises sur l'AIM, dont deux canadiennes; cinq autres devraient être inscrites sou peu.

"De plus en plus de sociétés canadiennes optent pour l'AIM plutôt que le TSX, explique Al Gourley. En pratiquant le droit anglais, on peut maintenant les accompagner dans leurs choix."

D'autant plus que le cabinet londonien possède un avantage comparatif: le prix. Alors qu'en moyenne les grands cabinets de Londres facturent des taux horaires qui varient entre 800 et 1200$ -et souvent beaucoup plus-, la structure de coûts de Fasken lui permet d'offrir des services à environ 700$ l'heure.

Cela a sans doute permis au bureau londonien d'ajouter d'autres champs de pratique, tels que le droit commercial, le droit de la propriété intellectuel, le financement de projets et un département du droit de l'énergie.

Aider les clients canadiens
La fusion avait aussi un autre but: accompagner les grands clients canadiens dans leur désir de faire des affaires en Europe. En 2007, grâce à la fusion, Fasken Martineau Stringer Saul a ainsi pu représenter Cossette Communications inc. dans le cadre de son acquisition d'une participation de 65,4% dans Dare Digital Limited, à un coût qui pourrait atteindre 60 millions de dollars.

Le bureau a aussi conseillé la Caisse de dépôt et placement du Québec -un client de longue date de Fasken-, dans l'un des ses plus importants investissements à l'étranger.

L'an dernier, rappelons-le, la Caisse a misé 2,4 milliards de dollars dans le gestionnaire d'aéroports British Airport Authority, une transaction dans laquelle Fasken a agit pour le compte de la Caisse.

Depuis, affirme Al Gourley, le bureau de Londres a effectué beaucoup de boulot dans ce dossier pour la Caisse. "Sans la fusion, nous n'aurions pas pu obtenir ces mandats", dit-il.
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1 commentaire

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 16 ans
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