Vins

Quoi boire pour la Saint-Jean ?

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David Santerre

2012-06-22 14:15:00

Notre chroniqueur et quelques amis qui carburent et vivent du vin ont récemment dégusté à l’aveugle des vins que chacun avait choisi spécialement pour mystifier les sens des autres. Et si vous faisiez pareils avec vos associés ?

Il vous présente donc deux de ses découvertes issues du Nouveau-Monde.

Peter Franus, Brandlin Vineyard, Mount Veeder 2009, Code SAQ : 00897652, 38,75 $

Nous avons cherché longtemps, se trompant tous à tour de rôle, tant sur le cépage que sur la région de production de ce vin costaud, mais à la fois élégant.

Tout y est passé. Cahors. Chili. Carignan. Cabernet sauvignon. Nous avions tout faux. Rendus à Napa, en Californie, nous brulions.

Pourtant pas typé comme le cabernet sauvignon de Napa peut l’être. Qu’était-ce donc ? Pas un zinfandel, tout de même. Pas assez lourd, pas assez confit. Trop épicé, trop de fraîcheur, trop équilibré.

Et pourtant, oui, il s’agissait bien d’un zin. De Mount Veeder, dans les hauteurs dominant la prestigieuse vallée où Peter Franus exploite une vieille parcelle de vigne.

Le résultat est spectaculaire. Un zinfandel, accompagné d’infimes traces de charbono, mourvèdre et carignan, longuement élevé en barriques, et qu’on pourrait presque qualifier d’aérien, voire presque de délicat. On ne sent pas sa lourdeur alcoolique ni le fruit noir trop confit qui caractérisent plusieurs vins de cette espèce. Certes, il est corpulent. D’une couleur pourpre très dense. Il sent bon les fines herbes fraîches et la prune cuite. Mais les tanins passent presque inaperçus, et une pointe d’acidité en finale le rend tout à fait digeste.

Pour accompagner une bonne viande rouge bien relevée, voire même nappée d’une sauce aux fruits noirs…

Marchand & Burch, Mount Barrow 2010, South West Australia, Code SAQ : 11626068, 64,50 $

Ce n’est pas le cépage de celui-ci qui a représenté un réel défi. Pinot noir, à coup sur. Arômes de petits fruits rouges murs mais pas confits. Un petit côté-sous bois, terre humide, et champignons sauvages. Mais en bouche, il s’avérait tout de même bien charpenté. Intense minéralité, et très long. De beaux tanins, pas agressifs mais faisant bien sentir leur présence.
Un boisé tout en retenue mais tout de même subtilement présent. Mais rien de caricatural.

Alors quoi ? Sachant que certains bourguignons comme Bouvier, Charlopin, ou le québécois Pascal Machand aiment travailler de façon moderne et produire des bourgognes bien virils, ce fut ma conclusion. Certains collègues sont au contraire allés vers le Nouveau-monde, mais issu d’une technique plus traditionnelle. Verdict ? Tout le monde avait un peu raison.

Si ce pinot était à mon grand étonnement australien, il est le fruit du travail du québéco-bourguignon Marchand. La rencontre parfaite entre l’élégance et le raffinement du vieux-monde, avec la fougue du nouveau. Un joli pinot noir qui peut aisément dormir dans votre cave pour quelques années, et que vous sortirez pour une grande occasion, avec une viande délicate, comme le filet mignon de boeuf.

Hélas, il n’en reste que quelques bouteilles dans une vingtaine de succursales de notre monopole d’État. Et aussi quelques unes disponibles en commandes sur Internet . Sautez dessus !
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