Pratiquer en solo

La business dans le sang

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Céline Gobert

2012-08-01 15:00:00

84 279 $ net dans les poches. C’est, après estimation, ce que va gagner cet avocat solo en droit corporatif. S’il a choisi ce chemin, c’est pour les possibles infinis sur le plan des affaires. Il dit tout à Droit-Inc.

Au centre ville montréalais, il y a une tonne d’avocats en droit corporatif. À Saint-Anne de Bellevue, nettement moins. C’est dans ce besoin de services en droit corporatif que Me François Lauzon, du haut de ses 28 ans, a vu une opportunité d’affaires.

« Je suis vraiment passionné par le développement des affaires, ce n’est pas un secret. Tant qu’il y a de la business qui se développe, que ce soit en droit, en immobilier, peu importe, je suis toujours content ! »

Lui et son collègue André De L’Etoile, comptable fiscaliste, son « principal fournisseur de business », exercent depuis début juin au bord de l’eau, gérant pour le moment pas moins de six dossiers.

Ce qu'aime François Lauzon avec la pratique en solo, c'est que tous les revenus vont dans sa poche !
Ce qu'aime François Lauzon avec la pratique en solo, c'est que tous les revenus vont dans sa poche !
« Ce qui est merveilleux avec la pratique en solo, c’est que tous les revenus vont dans mes poches. Évidemment il y a des coûts, mais c’est plus payant que ce que je faisais avant, confie-t-il. Je vois déjà les possibilités : il n’y a pas de limites. »

Depuis deux mois, son cabinet boutique intervient pour les petites et moyennes entreprises. Ainsi, si un entrepreneur a besoin de développer son entreprise, il fait appel à eux. Même chose si une moyenne entreprise en acquiert une autre, elle aura besoin de consulter le comptable pour organiser sa compagnie de la manière la plus efficace et sauver le plus d’impôts possibles.

« Moi, cet avis là je le prends et je le concrétise en droit par des contrats et des transactions corporatives », explique Me Lauzon. Ensuite, il fait ce qu’il veut.

Une liberté qui l’a poussé à se lancer en solo.

« Je charge les honoraires au client mais je suis libre de lui offrir une participation dans son entreprise par exemple, et d’en devenir l’un des actionnaires et administrateurs. »

Chose qu’il compte bien entreprendre à l’avenir.

« Quand on appartient à un gros bureau, il n’y a pas de souplesse. À mon niveau, j’ai toute la souplesse que je veux. Les clients y voient alors un intérêt d’affaires. S’ils sauvent l’impôt, ils font plus d’argent. Participer à cela fait mon affaire. »

Money, money, money

« 150 000$ est mon revenu brut estimatif », explique-t-il. D’après son calcul, à 175 $/heure, et pour 48 semaines de travail dans l’année, ceci représente environ 18 heures facturées par semaine.

« Je fais une estimation conservatrice parce que c'est ma première année en solo et je ne connais pas encore le nombre de dossiers sur lesquels je pourrai travailler », dit-il.

S’il soustrait de ce montant ses principales dépenses, oit la dépense de loyer qui est d'environ 12 000$ par année, ses dépenses d'administration de 8 000$ environ, il lui restera en profit brut 130 000$ pour l’année.

« Je ne pense pas que les avocats ayant 5 ans d'expérience, gagnent plus de 130 000$ par an dans les gros bureaux d'avocats ; ils doivent, comme moi, payer un taux d'imposition combiné fédéral-provincial élevé sur ce montant, ce qui laisse un montant net de 84 279$ dans les poches. »

Sa réussite, il l’explique par un réseautage soutenu. D’abord, au sein du Club Union dont il est l’administrateur et le secrétaire. Ensuite, via son soutien au Parti libéral du Québec, qui lui a fourni de nombreux contacts d’affaires. Enfin, au sein du cabinet de son père, Lauzon avocats, qui œuvrait principalement dans le domaine de la construction et dans lequel il effectue son stage et exerce pendant cinq ans.

« Je m’occupais de la gestion, du développement clientèle, de la création d’un site web. J’étais à l’avant-plan des affaires, ce qui serait impossible dans un gros cabinet où la participation dans les affaires est réservée aux associés, et ce qui est normal », dit-il.

Au-delà de sa passion pour le développement des affaires, Me Lauzon déclare aimer l’organisation politique : aider un candidat dans sa campagne, recruter les membres pour les partis, organiser des évènements.

« J’aime débattre, dit-il, mais cela devient presque du litige parfois, je préfère travailler avec des gens qui ont les mêmes opinions politiques que moi. »

Débats

« Quand j’ai entendu dire que le gouvernement voulait augmenter les frais de scolarité, j’ai dit - « enfin ! » C’est sûr que cela met un poids financier supplémentaire sur les étudiants, mais ils sont les premiers à bénéficier de la formation », dit-il.

Il l’avoue : il n’aurait lui-même jamais fait parti d’un tel mouvement de contestation. « J’en suis un fervent opposant ; je considère que les dépenses étatiques coûtent de plus en plus cher, au niveau de la santé ou autre, et il est normal d'appliquer, de façon modérée, un principe d’utilisateur-payeur. »

Pour lui, rien d’anormal donc à ce que les étudiants payent un « petit pourcentage de plus pour leurs études, alors que les taux n’ont pas été indexés ». Ce qui est anormal, pour lui, c’est qu’un coût ne bouge pas au fil du temps, notamment avec l’inflation. Et les contestations politiques actuelles, il les trouve pénibles.

« J’étais vraiment content de voir que malgré le contexte économique mondial turbulent, ici, on résistait : nos banques étaient considérées comme les plus solides au monde. J’étais content de cela, c’était très positif, encore plus de business pour les gens d’affaires. »

Selon lui, le Québec a aujourd’hui l’opportunité historique de prendre plus de place. « Il est temps de se développer pas de se chicaner ! » Surtout avec le Plan Nord.

« S’il y a de la business à faire, on aura besoin d’employés, et donc il y aura une compétition au niveau du travail, et donc les salaires pourront augmenter. Tout le monde peut y gagner mais on dirait que certains ne le réalisent pas ! »

Des avantages pour tous selon lui : « je comprends les raisons environnementales. Mais de toute façon la planification du Plan Nord inclut la protection de l’environnement, à hauteur de 50%, ce n’est pas un plan de néo-libéraux ! Il est bien fait, bien pensé, et prend en compte toutes les parties concernées, autochtones compris. »

Dans 10 ans, il se voit toujours à son compte, avec quelques employés, partenaire dans d’autres entreprises et propriétaire d’immeuble. « Avocat et homme d’affaires à la fois, toujours partisan du parti libéral du Québec… », déclare-t-il en riant.

Un rêve peut-être ?

« Peut-être avoir une maison dans un pays d’Amérique latine pour profiter du beau temps, de la chaleur humaine… et pourquoi pas y développer des affaires là-bas ? »

Forcément.
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