La future Hillary Clinton du Québec ?

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Céline Gobert

2012-08-15 15:00:00

Associée directrice de l’agence de communication internationale Cohn & Wolfe, l’avocate Mélanie Joly analyse les élections en cours. Partis ? Jeunesse ? Société québécoise ? Droit-Inc l’a rencontrée…

Mélanie Joly ne dira pas pour qui elle va voter le 4 septembre prochain mais ne cache aucunement son intérêt pour la campagne électorale.

« Je ne suis pas obligée de rester neutre mais je fais ce choix. Un jour, je ferai de la politique mais pas maintenant. »

Oui, cette avocate, qui a pratiqué chez Davies et chez Stikeman, et qui a depuis abandonné la pratique, n’exclut pas la possibilité de se lancer un jour en politique.

« Je n’aimais pas assez ce que je faisais, dit-elle, pour expliquer son départ du droit. Je voulais réaliser de grandes choses. Je n’aurais pas été capable de faire une belle carrière sans faire ce que j’aime. »

Si Mélanie Joly se lance en politique, ce sera à la manière d'Hillary Clinton
Si Mélanie Joly se lance en politique, ce sera à la manière d'Hillary Clinton
Si elle se lançait en politique, ce serait un peu à la manière d’Hillary Clinton, personnalité qu’elle apprécie beaucoup.

« Je voudrais transformer ma société pour faire en sorte que les êtres humains vivent mieux », dit-elle.

« Je regarde ce qui se passe en Europe, la baisse de croissance de la Chine, l’endettement de nos états, et je me dis qu’il va falloir sérieusement penser à la manière dont nos institutions politiques vont améliorer le sort des citoyens. »

Selon elle, la question de l’environnement, absente des débats actuels, sera la question du siècle. Comme celle de l’urbanisation ou de l’immigration.

Et si elle se tient à distance pour le moment, elle observe la campagne de près.

Trois phases

Cette campagne, selon elle, se divise en trois phases : la pré campagne, la première semaine de campagne, puis tout ce qui suit jusqu’à aujourd’hui.

« L’enjeu numéro un, lors de la pré campagne, était les étudiants et toute la question de l’augmentation des tarifs pour contrer notre endettement. Lorsque Charest a déclenché les élections, c’est cela qu’il avait en tête. »

Une semaine à peine après, explique-t-elle, c’est devenu la corruption. « Parce que Legault a annoncé la candidature de Duchesneau. »

Aujourd’hui, avec la CAQ, les annonces se suivent et ne se ressemblent pas, s’amuse-t-elle.

Même s’il y a plein d’enjeux - temps d’attente aux urgences, gouvernance de Montréal, partage des compétences en matière environnementale - il n’y a plus beaucoup de discussion sur les frais de scolarité ou la corruption.

« Ce qui arrive avec cette nouvelle plateforme électorale présentée par la CAQ c’est qu’à chaque fois qu’il y a une nouvelle idée, ils mettent l’accent sur celle-ci sans se concentrer sur des chevaux de bataille. »

Pour elle, le problème est surtout lié au fait qu’il n’y ait que peu de renouveau à la tête des partis.

« Nous ne sommes pas face à une nouvelle gang en politique, le travail se fait mais je ne vois pas cela comme l’équipe du tonnerre de Jean Lesage des années 60, et ce, dans aucun des partis. »

Elle a d’ailleurs l’impression que les gens vont choisir leur candidat par dépit parce qu’il y a un cynisme par rapport aux chefs et à la politique de façon générale.

Pourtant, dit-elle, il y a de nombreux candidats talentueux.

Parmi eux, elle cite : Maud Cohen et Dominique Anglande de la CAQ, ou Gilles Ouimet du PLQ.



Division du vote et loi 78

« Québec Solidaire et Option Nationale ont leur pertinence et leur impact c’est sûr. En termes stratégiques, je pense qu’il va y avoir une grosse division de vote donc cela va avoir des conséquences sur certains partis plutôt que d’autres. »

Selon elle, deux sujets sont importants : la question de la corruption et celle de la saine gestion des fonds qui est profondément fondamentale, et le financement de nos services.

« Quand tu arrives et que tu dis : "il y a une augmentation du déficit de la dette, nos finances publiques sont en mauvais état", il faut montrer patte blanche. Cela affecte tous les partis. »

Une des choses qui lui fait le plus plaisir, est de voir que la jeunesse ait pris sa voix.

Car si Mélanie Joly a des « responsabilités d’adulte », elle ne demeure pas moins sensible aux réflexions des jeunes québécois.

« Je me sens encore proche de la jeunesse même si je vieillis, dit-elle à 33 ans. Je comprends et je partage leurs revendications. »

Et ce, que ce soit sur les régimes de pension, les primes absurdes accordées suite à des départs dans le milieu universitaire, ou les dérapages du capitalisme avec la rémunération de certains présidents de compagnies publiques.

La loi 78 ? Elle se déclare profondément contre.

« Le conflit étudiant a été très mal géré par le gouvernement, il y a un problème de dialogue et de paternalisme. La jeunesse a besoin de se faire respecter dans ses revendications. »

Pour l’heure, cette passionnée de la scène publique, en charge d’une entreprise qu’elle a complètement restructurée, se définit davantage comme une entrepreneure qu’une femme politique.

« J’aime le domaine des communications, m’occuper de l’équipe, des gens, l’aspect vente, le développement des affaires, le contrôle de qualité, la question de stratégie d’entreprise, le positionnement sur le marché. »

La suite ? Au prochain épisode…

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