Le clan sicilien en perte de vitesse ici et ailleurs

"Autour de 2006, 2007, on assiste vraiment au déclin du clan Rizzuto. Ce n'est pas seulement le clan Rizzuto qui commence à perdre de son ampleur, c'est plus généralement la mafia sicilienne, et ce, pas uniquement à Montréal, au Québec et en Amérique du Nord, mais partout dans le monde où ils sont implantés, la mafia sicilienne commence à décroître", a témoigné la caporale Linda Féquière, analyste à la Gendarmerie royale du Canada.

Les enquêtes policières dans plusieurs pays y sont pour quelque chose, de même que les lois anti-mafia, avance la policière. "Ce qui peut expliquer ce déclin, c'est que dans les 50 dernières années, il y a eu plusieurs enquêtes qui ont visé essentiellement la mafia sicilienne", a ajouté la caporale Féquière.

Au Québec, le clan Cotroni et Violi a régné de 1940 à 1970. Puis le clan Rizzuto a fait sa place, avant de décliner à son tour depuis 2006-2007, notamment avec l'opération policière Colisée qui l'a décimé, a-t-elle témoigné.

La Ndrangheta, une mafia d'origine calabraise, a crû dans l'ombre de la mafia sicilienne, a rapporté Mme Féquière. Elle insiste cependant sur le fait que le clan sicilien n'a pas complètement perdu son influence.

À preuve, selon le caporal Vinicio Sebastiano, aussi de la GRC, qui a fait de l'écoute électronique dans l'opération Colisée, Vito Rizzuto, même pendant son incarcération aux États-Unis depuis 2006, a continué à communiquer avec "des gens de l'organisation".

Dans le monde, le chiffre d'affaires de la Ndrangheta (calabraise) en 2008 était estimé à 44 milliards d'euros, dont 30 milliards provenant du trafic de la drogue. Le chiffre d'affaires de la Cosa Nostra atteignait à la même époque 30 milliards d'euros.

Mme Féquière a souligné que la mafia italienne est active dans plusieurs industries légitimes, comme la construction, les cafés et bars, la sécurité privée, la restauration et la vente de matériaux de construction notamment.