Un ex associé de Catania montre du doigt Frank Zampino

Main image

La Presse Canadienne

2012-10-29 14:42:00

Un ancien ami et associé de Paolo Catania dans une entreprise de prêts usuraires, Élio Pagliarulo, a soutenu lundi, devant la Commission Charbonneau, que l'ancien président du comité exécutif de la ville de Montréal Frank Zampino était "corrompu".

Élio Pagliarulo a soutenu lundi que Frank Zampino était
Élio Pagliarulo a soutenu lundi que Frank Zampino était "corrompu"
Plus précisément, M. Pagliarulo a soutenu que Paolo Catania lui avait dit qu'il avait versé 300 000 $ en trois versements égaux à l'ancien président du comité exécutif. De plus, M. Catania aurait refait la cuisine de la maison des Zampino pour 250 000 $.

Il n'a toutefois pas vu lui-même de l'échange d'argent entre les deux hommes. Comme il avait été associé à Catania et était devenu son ami, celui-ci lui faisait des confidences sur ses revenus, sur sa part des contrats publics de la ville de Montréal, sur les sommes d'argent qu'il versait à des "inspecteurs" de la ville.

Il a toutefois vu lui-même M. Zampino, notamment lors d'une fête, en présence de M. Catania.

M. Pagliarulo a aussi confirmé à la commission le versement de redevances de 5,0 pour cent sur la valeur des contrats de construction à un intermédiaire, Niccolo Milioto.

Celui-ci a déjà été décrit comme un intermédiaire entre les entrepreneurs en construction et la mafia montréalaise.

M. Pagliarulo ignore le pourcentage versé par les autres entreprises de construction. L'ex-dirigeant d'Infrabec, Lino Zambito, avait affirmé devant la commission qu'il devait verser 2,5 pour cent au crime organisé.

Après avoir été ami et partenaire d'affaires de Paolo Catania, M. Pagliarulo a vu sa relation s'envenimer avec le puissant entrepreneur. Au bout de quelques années, leur entreprise conjointe a perdu de l'argent et Paolo Catania a voulu être remboursé, bien que tous les partenaires aient perdu de l'argent. M. Pagliarulo, qui était également propriétaire de la chaîne de pâtisseries Pagel, avait lui-même fait faillite et ne pouvait plus payer.

C'est alors que les menaces ont commencé, des menaces qui se sont concrétisées: M. Pagliarulo soutient qu'il a été kidnappé et battu pendant trois heures. L'homme d'affaires a porté plainte à la police, et il a reçu des offres d'argent pour laisser tomber sa plainte. Les accusations ont finalement été abandonnées, puisqu'il s'agissait de confronter sa parole à celle de M. Catania, a-t-il témoigné lundi.

À certains moments, c'est M. Pagliarulo lui-même qui apportait de l'argent

à M. Catania, qui lui confiait alors que la somme était destinée à "des inspecteurs" de la ville de Montréal, par exemple, ou à M. Zampino, du comité exécutif.

M. Pagliarulo prenait l'argent dans son propre compte bancaire. La somme était déduite de leur entreprise conjointe de prêts usuraires, a-t-il soutenu.

Il a aussi montré du doigt l'ingénieur Luc Leclerc, qui surveillait les chantiers de construction de la Ville et qui, selon M. Pagliarulo, recevait de l'argent de la part de Catania.

Il a également cité Gilles Vézina pour d'autres raisons, affirmant que ce supérieur de M. Leclerc a également participé à des "réunions" et qu'il était traité avec "beaucoup de respect" par les Catania. Il l'a décrit comme "un homme de champagne" comparativement à M. Leclerc, qui était "un homme de bière". Il ne l'a toutefois pas vu recevoir d'argent.
5082

Publier un nouveau commentaire

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires