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Elle a suivi les conseils de son père

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Dominique Tardif

2013-09-25 14:15:00

Cette semaine, Dominique Tardif, de ZSA, rencontre Nathalie Longval, la directrice des affaires juridiques et réclamations de Gaz Métro…

1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocate plutôt que de choisir un autre métier? Était-ce de famille, le fruit de longues réflexions ou le résultat d’un processus d’élimination?

Personne dans mon entourage ne pratiquait la profession; ce n’est donc pas de père en fille que le métier s’est transmis dans mon cas.

Le droit m’apparaissait, en fait, comme une formation très stimulante, qui me semblait tout le contraire d’un travail monotone. J’hésitais à l’époque entre le droit et l’enseignement, qui m’attirait pour son contact avec les jeunes.

À la veille des inscriptions, j’étais, littéralement, prête à choisir en tirant à pile ou face. Mon père est alors intervenu en disant : « Si tu ne sais pas, je vais décider pour toi. Tu iras en droit et, si tu n’aimes pas, tu pourras assez facilement faire autre chose. » Je l’ai écouté, me disant que le jugement de quelqu’un qui me connaissait si bien valait certainement autant, sinon plus, qu’un dix sous tombant pile ou face!

Je suis donc entrée en droit, et j’ai trouvé la discipline captivante et stimulante, d’autant plus que cela me permettait d’avoir une vue d’ensemble du fonctionnement de la société.

2.Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière?

Nathalie Longval est directrice des affaires juridiques et réclamations chez Gaz Métro
Nathalie Longval est directrice des affaires juridiques et réclamations chez Gaz Métro
Le défi de l’avocat en entreprise est, à mon avis, celui de faire valoir sa place auprès des décideurs, avec pour objectif de devenir pour eux un véritable partenaire d’affaires. C’est un défi quotidien, puisqu’une fois qu’on a réussi à faire sa place, les joueurs peuvent en effet changer.

Pour quelqu’un qui, comme moi, travaille auprès du même employeur depuis longtemps, c’est ce qui se produit. Il faut travailler à créer le réflexe chez les autres de penser à nous et de nous inclure dans l’équipe de projets dès le départ, en évitant du même coup d’avoir à leur dire qu’ils ne peuvent procéder comme ils l’entendent à un moment où le projet est déjà bien avancé.

Il faut pour cela être capable de démontrer sa valeur ajoutée et son côté pratique, en suggérant des solutions facilement applicables plutôt qu’en proposant de grandes théories ou de longues opinions juridiques qu’ils ne liront, de toute façon, probablement pas!

3. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous à la pratique du droit?

Un trop grand nombre de gens n’a pas accès aux services d’un avocat à un coût qui soit raisonnable pour eux. En effet, bien des gens ne se qualifient pas pour l’accès à l’aide juridique, sans pour autant pouvoir se payer les services d’un avocat.

Je suis de ceux qui croient que notre réputation, comme avocats, serait meilleure si l’accès n’était pas aussi difficile. C’est, cela dit, un problème auquel je n’ai malheureusement pas la solution : il faudrait probablement étendre la fourchette des gens admissibles à l’aide juridique ou envisager des structures alternatives de facturation pour améliorer les choses.

4. La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique? Et pourquoi, à votre avis?

La perception du public envers la profession est encore aujourd’hui teintée de sarcasme et est, selon moi, à peu près égale à ce qu’elle était à mes débuts en pratique. S’il est vrai que les avocats n’ont pas une bonne réputation, ils partagent certainement cette réputation avec d’autres types de professionnels. Je crois que les frasques isolées de certains avocats déteignent malheureusement sur la profession, dont la réputation pourrait, il est vrai, être meilleure.

5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière et voulant devenir chef des affaires juridiques d’une entreprise?

D’abord, il faut travailler fort et faire preuve de créativité, en pensant ‘outside of the box’. Il faut aussi apprendre à bien fonctionner en équipe et savoir intervenir au bon moment. Enfin, il est, je crois, utile de ne pas se spécialiser trop tôt.

L’avocat en entreprise doit être généraliste dans une grande mesure, question d’avoir les bons réflexes quant à plusieurs domaines de droit et de pouvoir identifier le problème rapidement, même s’il n’a peut-être pas toujours la réponse à la question.

En Vrac…

Deux des derniers bons livres qu’elle a lus: Certaines n’avaient jamais vu la mer (Auteure : Julie Otsuka) Inconnu à cette adresse (Auteur : Kressman Taylor)

Le dernier bon film qu’elle a vu – Argo (Réalisé par Ben Affleck)

Ces temps-ci, elle écoute…Florence And The Machine

Un des dictons qu’elle se répète et dit à son équipe, notamment devant un important dossier: ‘Un éléphant se mange une bouchée à la fois’.

Son péché mignon – Aller au restaurant!

Un restaurant qu’elle aime bien, et situé près du boulot : Les affamés (Rue Ste-Catherine Est)

• __Elle aimerait aller…Au Vietnam, en Jordanie et en Turquie.

Le personnage historique qu’elle admire le plus – Nelson Mandela, puisque c’est quelqu’un qui a consacré toute sa vie à défendre les inégalités et les injustices, et ce, même au détriment de sa sécurité et de sa liberté.

Si elle n’était pas avocate, elle serait … jardinière ou professeure!

Bio

À titre de Directrice des affaires juridiques et réclamations de Gaz Métro, Me Nathalie Longval relève du Vice-président Affaires corporatives et chef des finances et est responsable de l’ensemble des affaires juridiques de Gaz Métro.

Me Longval s’est jointe à Gaz Métro peu de temps après son stage en mai 1989 à titre de conseillère juridique, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2010, où elle a été promue en charge des Affaires juridiques. L’équipe des affaires juridiques compte, en l’incluant, 8 avocats et une notaire.

Me Longval est titulaire d’un diplôme en droit de l’Université de Montréal et a fait son stage dans le bureau de pratique privée Piché, Émery pour, suite à la disparition de ce bureau, se retrouver pour une période de 6 mois à la Fédération des CEGEPS sur une base contractuelle. Elle a ensuite fait le saut définitif chez Gaz Métro, où elle avait déjà travaillé en tant qu’étudiante.
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