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De Stikeman au lobbyisme multitâche

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Daphnée Hacker-b. Et Agnès Rossignol

2015-07-27 15:00:00

Cette avocate maîtrise l’art du discours, du marketing et du lobbying. D’abord en valeurs mobilières chez Stikeman Elliott, elle a ensuite pris un parcours professionnel tout autre…

Me Caroline Gallo occupe depuis deux ans le poste de directrice des communications d'ABB
Me Caroline Gallo occupe depuis deux ans le poste de directrice des communications d'ABB
Me Carolina Gallo ne tient pas en place. Femme énergique, elle adore son métier puisqu’il lui exige d’être partout à la fois. Chaque jour, ou presque, la lobbyiste multiplie les représentations auprès des décideurs politiques, des médias et des représentants du secteur de l’énergie, en faveur notamment de l’électrification des transports.

Depuis deux ans, elle occupe le poste de directrice des communications d’ABB au Canada, une multinationale d’origine suisse spécialisée dans la distribution et la transmission d’électricité. Bien implantée au pays depuis des décennies, la société a bâti pas moins de 75% du réseau électrique canadien et québécois, dont les lignes de transmission et les postes de transformateurs de courant.

Si Me Gallo se dit « épanouie » dans ce travail de lobbyiste multitâche, elle affirme avoir aussi aimé son passage en droit, chez Stikeman Elliot, auquel elle a mis fin après seulement trois ans…

Pourquoi avez-vous renoncé au droit après trois ans dans le domaine ?

J’aimais énormément mon travail chez Stikeman, mais avec mon mari, nous avons décidé d’avoir trois enfants. Dans les années 90, les cabinets étaient beaucoup moins flexibles en ce qui a trait à la conciliation travail-famille… Prévoyant être enceinte tous les deux ans durant une certaine période, j’ai dû faire un choix.

Avez-vous des regrets ?

Non, juste le souvenir d’un début de carrière stimulant qui m’a beaucoup appris. J’ai travaillé avec des avocats très motivants, et je suis d’ailleurs encore en contact, dont Mes Calin Rovinescu - PDG Air Canada-, Yves Leduc - jusqu’à récemment VP des activités nord-américaines de Bombardier - et André Bourbonnais - président Investissement PSP -. Comme moi, ils ont pris d’autres directions que le droit…

D’ailleurs, quelle direction a pris votre carrière après votre congé maternité ?

Me Caroline Gallo est malgré tout, toujours membre du barreau
Me Caroline Gallo est malgré tout, toujours membre du barreau
J’ai eu un parcours très diversifié! En même temps que j’élevais mes enfants, je me suis impliquée en politique, pour finalement me présenter comme candidate aux élections municipales de 2001, pour le parti Vision Montréal [fondé par Louise Harel]. Je n’ai pas gagné, mais j’ai développé un réseau qui m’a mené vers diverses opportunités : de vice-présidente d’une entreprise d’innovation en amiante, en passant par le développement des affaires pour la Maison Ogilvy et la direction du magazine RVSP, voué à la scène évènementielle de Montréal… Puis j’ai atterri chez ABB, il y a deux ans!

Ces expériences vous ont éloigné du droit… vous sert-il tout de même ?

Absolument ! Et c’est bien pour cette raison que je suis toujours membre du Barreau. Dans le secteur de l’énergie, il y a énormément de documentation juridique qu’il faut constamment décortiquer. Ma formation d’avocate est plus que pertinente, elle s’avère souvent incontournable pour bien donner des conseils aux dirigeants d’ABB.

À quoi ressemble une de vos journées de travail ?

Je dois être sur plusieurs fronts à la fois. Je suis responsable des plans de communication tant à l’interne qu’à l’externe. Le but est d’informer de façon créative les employés et les clients des activités de l’entreprise. Quand on pense qu’il y a plus de 50 bureaux juste au Canada, je dois être en contact avec beaucoup de gens continuellement ! Et ensuite il y a le volet relations gouvernementales, qui prend beaucoup de mon temps. Je rencontre des élus de tous les paliers pour faire la promotion de notre marque et de nos projets.

Qu’est-ce que votre travail actuel vous apporte de plus que le droit ?

J’ai développé des connaissances technologiques poussées, et surtout j’ai appris à faire des tâches très diversifiées, du marketing au lobbying. Je prends beaucoup de décisions et on me laisse faire les choses à ma manière. Si j’étais restée dans un cabinet, j’aurais dû composer avec plus de contraintes, comme les heures facturables, je n’aurais pas pu travailler avec autant de flexibilité.

Est-ce que vous excluez complètement un retour en pratique privée ?

Non, je n’exclus rien. Les métiers de demain ne sont pas encore créés, qui sait ce que l’avenir nous réserve…
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