Portrait

Du Cirque du soleil à Cavalia

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Theodora Navarro

2016-06-28 15:00:00

Taper des contrats dans une chambre à Rome, travailler avec les détenteurs de droits sur les Beatles ou Mickael Jackson...Découvrez le quotidien de cet avocat des spectacles vivants…

Me René Khayat est le nouveau vice-président Affaires juridiques de la compagnie Cavalia.
Me René Khayat est le nouveau vice-président Affaires juridiques de la compagnie Cavalia.
« Quand j’ai quitté le Cirque du Soleil, je savais que je voulais faire autre chose que du spectacle vivant...» Cette idée amuse beaucoup Me René Khayat, nouveau vice-président Affaires juridiques de la compagnie Cavalia.

Dans son dos, des chevaux en mouvement, ceux de sa nouvelle entreprise qui, avec Cavalia et Odysséo, parcourt le monde pour présenter des spectacles féeriques où l’équidé est magnifié. « À vrai dire, je ne connais pas vraiment les chevaux, quoique je suis bien monté sur un poney quand j’avais 8 ans...» sourit-il.

Mais s’il connaît encore peu les chevaux, les spectacles vivants n’ont plus vraiment de secrets pour lui. Juriste au sein du Cirque du Soleil durant 17 ans, Me Khayat y a débuté en janvier 1998 comme conseiller juridique et a gravi les échelons jusqu’au poste de VP Affaires juridiques qu’il a quitté en août 2015.

Juriste en entreprise

« J’ai pris des vacances et j’en ai profité! se souvient-il. Puis je me suis demandé ce que je voulais faire, professionnellement parlant. Et pour moi, il y avait trois choses incontournables: rester juriste, travailler sur un produit ou service qui m’intéressait vraiment et continuer en entreprise.»

Ce dernier point, il le connaît de longue date. Barreau 90, diplômé d’un baccalauréat en droit de l’UdeM, Me Khayat débute en pratique privée. À son arc, une corde supplémentaire : la psychologie. « J’avais fait ce bacc à McGill en souhaitant apporter de l’aide aux gens, mais j’ai compris qu’il s’agissait d’une forme d’aide trop personnelle, trop intime pour moi, alors je me suis orienté vers le droit pour apporter une autre forme d’aide », témoigne-t-il.

À l’époque, pour Me Khayat, un avocat ne peut être que plaideur. « Personne chez moi n’avait fait droit, précise-t-il. La seule vision que j’avais du métier me venait des séries et des films américains. » Mais lorsqu’il se rend compte que la pratique en litige ne lui convient pas, c’est un associé de son cabinet d’alors, Bélanger Sauvé, qui lui ouvre une porte de sortie. « Il m’a demandé si je savais qu’on pouvait être avocat en contentieux...» Un poste de juriste en remplacement de congé maternité est justement ouvert à la Laurentian/Imperial devenue la banque Laurentienne.

«Ce qui compte, c’est le résultat»

Pour Me René Khayat ce qui compte, c’est le résultat
Pour Me René Khayat ce qui compte, c’est le résultat
Ce rôle de juriste en entreprise lui sied rapidement à merveille. Loin des préoccupations des cabinets, notamment de la facturation horaire, Me Khayat s’épanouit. « En entreprise, si les compétences juridiques pour régler un dossier sont disponibles en interne, on dispose du temps nécessaire pour travailler, explique-t-il. Ce qui compte, c’est le résultat. »

Lui qui aime particulièrement le divertissement au sens large prend une chance en devenant conseiller juridique pour le Cirque du Soleil en 1998. Désireux de faire connaître cette pratique alternative à d’autres jeunes juristes, il enjoint sa direction d’ouvrir régulièrement des postes de stagiaires au sein de la compagnie.

Après avoir fait des études à l’UdeM car il souhaitait avant tout avoir une formation francophone, Me Khayat, qui a désormais 52 ans, s’imaginait pratiquer sagement au Québec. Au final, c’est une vie de juriste à l’international qui se déroule devant lui. « Ça a un côté très glorifiant, l’idée d’être toujours comme ça à l’étranger, admet-il. Mais dans les faits, vous vous retrouvez souvent dans une ville magnifique comme Rome à passer vos soirées dans votre chambre d’hôtel en tapant des contrats. »

Rencontre entre cultures

Mais qu’importe, finalement, car ce sont les rencontres avec d’autres cultures qui lui plaisent le plus. Son poste chez Cavalia - tout comme celui qu’il occupait au Cirque du soleil - consiste principalement en l’accompagnement juridique de transactions. « Je supervise les opérations, négocie les contrats de sites et réalise les contrats des artistes et créateurs, énonce-t-il. Je fais de la négociation avec des partenaires potentiels pour des projets d’envergure. » Ce qui l’intéresse, comme juriste, est d’accompagner ainsi un projet en développement. « Il y a des incertitudes et de l'ambiguïté. Le but, c’est de concrétiser l’entente. Il faut passer à travers tout le cycle d’un produit. »

Au Cirque du Soleil, déjà, l’envergure des projets l’électrise. « On était dans une belle période de cette entreprise-là qui était en pleine croissance. On faisait des transactions hyper intéressantes, se souvient-il. J’ai eu par exemple à travailler avec les détenteurs de droits sur les Beatles ou sur Mickael Jackson, pour un avocat québécois c’est quelque chose…» Une carrière qui semble pourtant l’avoir gardé humble.

17 ans après, son embauche chez Cavalia arrive au meilleur moment. « Mon expérience était à point pour cette entreprise-là », estime-t-il. Une compagnie dynamique, en croissance, avec une approche pérenne.

De quoi séduire durablement Me Khayat, qui pourrait bien reprendre la route. « En ce moment, le spectacle Cavalia est en Chine », rappelle-t-il. Une destination qui lui montre qu’en tant que juriste, il lui reste du beau chemin à parcourir.
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