Campus
Course aux stages : deuxième round à l’UdeM !
Delphine Jung Et Céline Gobert
2017-01-23 15:00:00
Les étudiants en droit de l’UdeM se sont bousculés jeudi, pour se présenter sous leur meilleur jour à l’occasion de la Course aux stages. De nombreux cabinets étaient présents, à la recherche de la perle rare…
Face à eux, les cabinets ont redoublé d’inventivité pour les attirer : jolis stylos colorés, plaquettes, balles en mousse et même chocolats. Ici, c’est un peu les meilleurs à la recherche des meilleurs.
Mais dégoter le candidat idéal demande un bon sens de l’observation.
« Nous voulons des jeunes qui se démarquent. On fonctionne un peu au coup de cœur. On veut aller au-delà des profils académiques. Ils ont tous de bonnes notes, alors ce n’est pas ce qu’on regarde en premier », assure Me Natacha Calixte, du cabinet Robinson Sheppard Shapiro (RSS), qui cherche essentiellement des stagiaires en droit des assurances, droit familial et dans le secteur des transactions. Les étudiants sont avisés : ils doivent être prêts à faire du litige.
Personnalité du candidat
Généralement, tous les cabinets s’accordent à donner ainsi de l’importance à la personnalité du candidat, à « son ouverture d’esprit », pour Me Charlotte Deslauriers-Goulet de Prevost Fortin D’Aoust, à sa « capacité d’innovation », pour Me Jean-François Monette, notaire au bureau de Boucherville PFD Notaires, à ses « capacités rédactionnelles », pour Me Nathalie Sansoucy de la Chambre des notaires du Québec et à sa « curiosité et son autonomie », pour Me Cynthia Picard-Juneau, du cabinet Bélanger Sauvé.
D’autres avaient des attentes plus particulières et propres à leur philosophie: « Nous cherchons des étudiants qui ont un sens de l’empathie. Notre clientèle est souvent démunie, les étudiants doivent être sensibles à cela. Le sentiment du devoir social et le sens de l’humain font partie de nos valeurs fondamentales », explique Me Michel Ghali, avocat au centre communautaire juridique de Montréal.
Son stand n’est pas le plus achalandé du couloir. Il faut dire qu’il n’est pas toujours facile d’y attirer des étudiants, car « la réputation de l’aide juridique souffre beaucoup de sa gratuité. Pourtant, nous prenons des candidats de haut niveau », poursuit Me Ghali.
Il mise sur ce qu’il a à leur offrir en termes de formation juridique : « Ils auront leurs propres dossiers, comme les avocats, et ça, ce n’est pas donné à tous les stagiaires », avance Me Ghali.
« On s’adapte aux intérêts des étudiants. Le but est de les faire travailler là où ils se sentent bien », explique quant à elle Me Alexandra Azab, de Prevost Fortin D’Aoust, qui se souvient d’ailleurs de sa recherche de stage : « C’était très motivant et ça m’avait beaucoup aidé de rencontrer les cabinets ».
De belles découvertes
À quelques pas, une étudiante de 3e année termine son « magasinage » et en tire le bilan. « Je recherche une belle culture d'entreprise, qui offre de la diversité et permet au stagiaire de toucher à tout », explique-t-elle. L'authenticité est importante aussi, ajoute-t-elle, pouvoir « être soi-même ».
Ce qu'elle met en avant devant les employeurs? Sa sociabilité, répond-t-elle. « Je parle aussi de ce que j'ai fait dans le passé. Par exemple, j'ai une maîtrise en sciences politiques et relations internationales de l'Université d'Ottawa. »
Pour se préparer à la journée Carrière, elle s'est rendue sur de nombreux sites internet des cabinets afin d'y glaner des informations. Elle voit la Course aux stages comme une possibilité de rencontrer de nombreux juristes et avocats issus de différents domaines. « J'ai déjà fait de super belles découvertes », confie la jeune femme, expliquant avoir été interpellée par plusieurs cabinets et avocats.
Elle fera peut-être partie des élus chez RSS, où la qualité prévaut à la quantité. Trois étudiants seront retenus. « Le but, c’est de les garder et donc, de ne pas créer de compétition entre eux. On a une vision sur le long terme, on ne veut pas d’étudiants qui cherchent juste un stage, comme ça, pour compléter leur CV », poursuit Me Annie Claude Beauchemin.
Et il n’y a pas que le travail dans la vie : « Trouver un équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle est très important, c’est un conseil que je donnerai aux étudiants », avance-t-on chez Bélanger Sauvé, tandis que deux jeunes filles s’approchent timidement.
La plupart des avocats sont unanimes, il ne suffit plus d’être bon aujourd’hui, il faut trouver son propre style pour réussir.
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