Quel est mon pouvoir de négociation lorsque je reçois une offre d’emploi?

Question:

Je suis dans un processus d’entrevue. Est-ce que je peux négocier une offre qui pourrait m’être faite ?


Réponse:

Cher lecteur,

C’est une question très intéressante parce qu’elle fait partie de tout processus d’embauche. Mais avant que vous ne vous la posiez, j’aurais tendance à vous suggérer de réfléchir aux raisons qui motivent votre désir éventuel de négocier. Qu’est-ce que j’entends par là ? C’est que je suis fréquemment en contact avec des gens qui désirent négocier dans l’optique d’obtenir le maximum possible, ce qui est très souhaitable, mais en oubliant ce qu’ils s’étaient fixé comme objectif premier.

Le succès de toute négociation, et surtout du bonheur futur des participants, est d’après moi en grande partie tributaire de la réflexion précédant la négociation. Cette réflexion devrait vous amener à déterminer la rémunération que vous souhaitez en fonction du poste convoité.

Disons que vous établissez le prix plancher à 120k$. Vous recevez une offre à 125k$... Pourquoi vouloir négocier ? Pour voir si vous pouvez en avoir plus… c’est là que je trouve qu’il s’agit d’une erreur. Vous avez établi que votre zone de confort débutait à 120k$ et vous avez plus… Acceptez l’offre et soyez heureux.

Oui, mais peut-être que vous auriez pu obtenir plus ? C’est exactement la question qu’il ne faut pas se poser. Elle vous mène tout droit vers une possible insatisfaction. On vous offre ce que vous vouliez initialement, pourquoi en vouloir plus ? Nous ne sommes pas ici dans le contexte de négociations pour le règlement d’un litige mais plutôt dans un processus qui amène à la création d’une toute nouvelle relation. Pourquoi essayer de pousser l’autre dans ses derniers retranchements ? N’ayez pas peur d’accepter l’offre telle qu’elle vous est présentée, si elle vous plait.

Et si elle ne vous plait pas ? Ça, c’est une autre histoire. On vous offre 110k$ et votre plancher est toujours à 120k$. Avez-vous un pouvoir de négociation ? Cela dépend des employeurs mais en toutes circonstances, votre premier réflexe devrait être de mentionner que vos attentes étaient plus au niveau de 120k$, le tout en précisant que vous devez y réfléchir.

Ensuite, réviser votre évaluation de votre rémunération plancher et voyez si vous pouvez être confortable. Sinon, faites une contre-offre correspondant à votre plancher, ou retirez-vous. Si votre réflexion est bien faite, vous ne serez pas heureux, de toute façon, à 110k$. Alors peu importe si l’employeur dispose d’une latitude ou non, vous devez exiger votre plancher afin d’atteindre votre niveau de bonheur.

Oui, mais si j’aime vraiment l’opportunité ? Si vous vous posez cette question, c’est que votre réflexion n’a pas été bien faite. Le fait de réellement vouloir le poste aurait dû faire partie de votre réflexion initiale qui mène à la fixation de votre plancher de rémunération.

Je sais que je ne réponds pas à votre question, et c’est tout à fait volontaire. L’important n’est pas de savoir si vous avez un pouvoir de négociation, mais plutôt de savoir si vous devez négocier. Si c’est parce que vous ne serez pas heureux en fonction de conditions proposées, alors tentez de négocier. Vous saurez assez vite si vous aviez un relatif pouvoir ou non.

Je termine en vous soulignant deux points. Si vous devez négocier, il est primordial de pouvoir expliquer pourquoi vous souhaitez obtenir plus. De là l’importance de votre réflexion initiale. Car si elle est bien faite, elle vous donnera tous les arguments rationnels dont vous avez besoin afin de rédiger votre contre-offre. Finalement, gardez en tête que si l’employeur vous fait une offre, c’est qu’il vous estime et vous veut dans son équipe. Par conséquent, vous pouvez raisonnablement croire qu’il est de bonne foi et que lui aussi a eu une réflexion sur le sujet. Il vous offre ce qu’il croit sincèrement être raisonnable, alors il aura besoin d’arguments rationnels afin de réviser sa position.

J’espère que ma réponse pourra vous être utile et je vous souhaite de ne pas avoir à négocier.

Bonne semaine



La Question au Recruteur

Chaque semaine, le recruteur juridique Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.

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