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La piqûre du droit des affaires

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Dominique Tardif

2017-10-18 14:15:00

Cette semaine, Dominique Tardif, de ZSA, s’entretient avec Caroline Pedneault, directrice affaires juridiques et secrétaire corporative de Groupe Sportscene inc.

Caroline Pedneault
Caroline Pedneault
1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocate plutôt que de choisir un autre métier ou une autre profession?

Déjà très jeune, j’étais impressionnée par les plaideurs. J’étais intriguée par le droit et par la possibilité de faire valoir mon point de vue et de trouver l’argument irrévocable qui pourrait venir à bout d’un dossier. J’étais intéressée par la possibilité de mieux comprendre les lois, et fascinée de constater qu’il y avait toujours deux côtés à une médaille… et que ces deux côtés pouvaient souvent, tant l’un que l’autre, être débattus!

Je me suis donc dirigée, après le Cégep, vers le droit. Au baccalauréat, cependant, je n’étais plus certaine de mes choix. Le monde des affaires m’intéressait beaucoup, et je me disais que le droit constituerait peut-être un tremplin vers autre chose. Dès mon entrée chez Kronström Desjardins (aujourd’hui Langlois), j’ai eu la piqûre pour le droit des affaires, les transactions et les réorganisations. Je trouvais que cette pratique me permettait de combiner deux choses que j’aimais, à savoir l’accompagnement des entreprises dans leurs différents projets et la pratique du droit.

2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière?

Mon plus grand défi, je le vis quotidiennement dans mon poste actuel. Je suis, en effet, seule aux commandes des affaires juridiques d’une entreprise qui non seulement fonctionne à plein, mais qui se repositionne. Sans oublier le travail de valeurs mobilières qui va de pair avec le travail au sein d’une compagnie publique, le fait que je travaille dans un contexte de changements importants est un défi!

Nous en sommes, en effet, rendus à 50% du projet de rénovation de notre réseau et du repositionnement de l’entreprise. Cela impacte les opérations, les menus, le service à la clientèle, l’expérience client, les décors, et ainsi de suite. Vingt-deux restaurants ont été rénovés à ce jour sur les quarante-quatre que nous avons. Le travail implique de négocier des baux et des ententes avec les propriétaires des immeubles, d’assister les franchisés qui rénovent, de modifier la structure corporative, d’avoir acquis les droits pour les restaurants P.F. Chang’s, de relocaliser certains établissements et de trouver de nouveaux emplacements, etc.

Le défi est très demandant, comme les demandes viennent de l’ensemble des départements, parfois en même temps, mais c’est, surtout, un défi très stimulant!

3. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous à la pratique du droit?

Je ne pense pas que je changerais beaucoup à la pratique du droit, même si j’avais une baguette magique. Mon inconfort dans la pratique tenait, lorsque j’étais en pratique privée, aux heures facturables. En effet, celles-ci sont un irritant pour tout le monde, tant pour les avocats que pour les clients. On s’en sert par ailleurs beaucoup pour évaluer le travail, l’efficacité et la performance d’un juriste alors que le nombre d’heures, à mon avis, n’est justement pas nécessairement une garantie de mesure de la performance…

4. La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique? Et pourquoi, à votre avis?

Je pense que les choses s’améliorent, même si je crois qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. En effet, tout le monde fait, à sa façon, un effort pour que l’image de la profession soit différente et plus positive qu’avant.

Les choses changent : la société est différente et a évolué, et la profession tout autant. Je pense qu’on juge aujourd’hui moins les avocats qu’avant, et que les gens semblent mieux comprendre ce que font les avocats au quotidien.

5. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un voulant éventuellement se retrouver à la tête des affaires juridiques d’une compagnie publique, comme vous?

D’abord, il ne faut pas, quand on sort de l’école, penser que l’on sait tout et qu’on est prêt. En fait, on ne sera jamais parfaitement prêt! Je crois que l’on devient meilleur à partir du moment où l’on a connaissance, justement, de ce que l’on ne sait pas et de tout ce qu’on peut apprendre auprès de nos collègues et des gens qui nous entourent. Les gens les plus aguerris sont, en effet, très souvent ceux qui sont à l’écoute des autres.

Je considère pour ma part avoir eu beaucoup de chance. J’ai en effet pu côtoyer pendant un an la personne de qui j’allais ensuite prendre la relève. Cela m’a permis d’en apprendre beaucoup sur la culture d’entreprise, une chose tout aussi importante que de connaître son droit. Le fait d’avoir pratiqué en cabinet d’avocats faisait par ailleurs en sorte que j’arrivais avec « un bon coffre à outils » : j’avais eu une pratique diversifiée qui me permettait d’avoir des réflexes dans plusieurs domaines.

En vrac

  • Le livre qu’elle voudrait lire: La Veuve (auteure : Fiona Barton) et le livre qui la suit partout ces temps-ci : Ces galettes dont tout le monde parle (auteure : Madame Labriski)!

  • Une série télé qu’elle aime : House of Cards (réalisateur : David Leo Fincher)

  • Sa chanson fétiche : Sweet Caroline (Neil Diamond)

  • On l’entend souvent dire : On a toujours le choix!

  • Ses péchés mignons: Les fromages… et les spas!

  • Son restaurant préféré : La Cage, évidemment!!!

  • Un pays qu’elle aimerait visiter : l’Italie

  • Si elle n’était pas avocate, elle serait…en affaires!



Bio

Me Caroline Pedneault est directrice affaires juridiques et secrétaire corporative de Groupe Sportscene inc. depuis 2013.

Groupe Sportscene, compagnie publique cotée à la Bourse de croissance TSX, est un pionnier et un leader dans le créneau de la restauration d’ambiance au Québec, où elle exploite la chaîne de restaurants La Cage – Brasserie sportive (« La Cage »). La Cage est implantée à la grandeur de la province et regroupe, en date des présentes, 44 établissements. Groupe Sportscene détient également les droits pour les restaurants P.F. Chang’s au Québec.
Membre du Barreau depuis 2001, Me Pedneault a amorcé sa pratique en droit des affaires, commercial et transactionnel en cabinet privé. De 2000 à 2007, elle a travaillé au sein du cabinet Kronström Desjardins, devenu ensuite LKD. Elle fit le saut en entreprise en 2008 en se joignant à l’équipe du département immobilier du Groupe Jean Coutu à titre de directrice à la gestion des baux, poste qu’elle a occupé jusqu’à ce qu’elle se joigne à l’équipe de Groupe Sportscene en 2013.

Me Pedneault a fait ses études en droit à l’Université Laval. Elle a su, au fil des ans, développer une expertise dans la négociation et la rédaction de contrats et de baux, dans les fusions et acquisitions d’entreprises et la rédaction de différents accords entre partenaires d'affaires.
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1 commentaire

  1. Jean H. Gagnon
    Jean H. Gagnon
    il y a 6 ans
    Une excellente avocate dédiée à son entreprise
    Ayant eu le privilège de travailler avec Me Pedneault au sein du Groupe Jean Coutu puis de la côtoyer dans son poste actuel au sein du Groupe Sportscene, je puis témoigner du fait qu'elle est une excellente avocate dédiée à son travail et à l'entreprise pour laquelle elle travaille.

    Elle est un véritable modèle pour tout(e) avocat(e) désireux(se) de poursuivre une carrière en entreprise.

    Jean

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