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L’avocate qui veut faire partie de la solution

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Dominique Tardif

2018-02-07 14:15:00

Cette semaine, Dominique Tardif, de ZSA, s’entretient avec Me Sylvia Reiter, vice-présidente et chef du contentieux, Québec, pour la compagnie Great-West/London Life/Canada-Vie.

1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocate plutôt que de choisir un autre métier ou une autre profession?

Me Sylvia Reiter, vice-présidente et chef du contentieux, Québec, pour la compagnie Great-West/London Life/Canada-Vie
Me Sylvia Reiter, vice-présidente et chef du contentieux, Québec, pour la compagnie Great-West/London Life/Canada-Vie
Personne dans ma famille, arrivée d’Europe après la guerre, n’était en droit. C’est après avoir travaillé comme secrétaire juridique pendant un an dans un grand cabinet de Montréal et avoir été exposée aux rouages de la profession que j’ai conclu que je n’étais pas faite pour être l’adjointe de quelqu’un et que j’ai pris la décision de faire mes études en droit. Le fait de pouvoir trouver des solutions aux problèmes m’interpellait, et je savais que j’y trouverais là de la stimulation et que ce serait gratifiant. Encore aujourd’hui, on ne me contacte généralement pas parce que tout va bien, et je tire beaucoup de satisfaction dans le fait de prendre part à la solution.

2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière?

Mon plus grand défi en carrière fut de créer de toutes pièces un contentieux au Québec pour une compagnie d’assurance d’importance. Je venais à l’époque de quitter la pratique privée pour joindre les rangs de ma cliente, London Life. J’avais à l’époque deux jeunes enfants et pensais un peu erronément que le changement aurait aussi le bénéfice de me donner une meilleure qualité de vie…J’avais visiblement sous-estimé le travail qu’implique de créer et de bâtir quelque chose, par opposition à celui qui vient avec le fait de se joindre à une structure existante! D’un département composé de mon assistante et moi, nous en sommes passés à une équipe comptant aujourd’hui neuf personnes.

Le défi consistait notamment à établir la crédibilité de la fonction à l’interne, de trouver une bonne méthode de fonctionnement avec les autres contentieux de la compagnie à l’extérieur du Québec, de faire comprendre en quoi les choses devaient parfois nécessairement être faites différemment au Québec et de trouver une équipe qui fonctionne bien ensemble, sachant toute l’importance d’établir une bonne synergie.

3. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous à la pratique du droit?

Si j’avais une baguette magique, je rendrais la justice plus accessible et je ferais en sorte que le processus soit plus facile, moins long et moins coûteux. Je ferais également en sorte que le système soit moins complexe et que les choses soient plus claires pour les justiciables. Ce n’est pas un enjeu nouveau, mais il faut continuer à l’améliorer.

4. La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique? Et pourquoi, à votre avis?

Je ne crois pas que les choses aient tellement changé depuis mes débuts en pratique. Il existe toujours cet élément négatif envers la profession, signe que les choses n’ont pas suffisamment évolué quant à la façon dont le public nous perçoit et dont la profession est pratiquée.

La pression, l’importance mise sur la facturation et la façon dont les clients sont facturés sont toutes des choses qui n’ont, à mon avis, que trop peu changé en trente ans…et malheureusement!

5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière et voulant un jour se retrouver à la tête des affaires juridiques d’une entreprise?

Devenir chef de contentieux est généralement quelque chose qui arrive du fait des circonstances plutôt que l’aboutissement d’une idée que l’on a en tout début de carrière.

Et, pour réussir sa carrière en droit, il faut à mon avis toucher au plus grand nombre de domaines possibles, surtout dans les premières années. Il est, en effet, nécessaire d’élargir ses horizons plutôt que de commencer tout de suite par pratiquer dans une spécialité. Je crois aussi qu’il est bénéfique d’aller chercher une expérience en litige, comme cela permet de mieux comprendre qu’il y a souvent deux côtés à une médaille et que cela développe l’esprit critique qui nous sert ensuite tout au long de notre carrière. Être curieux et avoir la passion de faire des mandats qui sortent de notre zone de confort nous permet par ailleurs de continuer à grandir et à nous développer professionnellement.

  • Le dernier bon livre qu’elle a lu : When Breath Becomes Air (auteur : Paul Kalanithi).

  • Le dernier bon film qu’elle a vu : The Post (réalisateur : Steven Spielberg).

  • Sa chanson fétiche : Dancing Queen (ABBA)

  • Ses expressions préférées : Those in a hurry do not arrive! (parce qu’il faut prendre le temps pour faire les choses).

  • Son péché mignon : Un petit verre de cognac avec un petit morceau de chocolat à la fin de la journée!

  • Son restaurant préféré : Bouillon Bilk (rue St-Laurent à Montréal)

  • Le pays qu’elle aimerait visiter : Le Pérou

  • Le personnage historique qu’elle admire le plus (et pourquoi?) – Nelson Mandela, pour ses valeurs, sa détermination, son courage et sa persistance, et pour le fait qu’après être sorti de prison, il a travaillé pour unir son pays plutôt que de chercher la vengeance.

  • Si elle n’était pas avocate, elle serait…rien de moins qu’entrepreneure / designer de bottes de pluie sexy haut de gamme avec une de ses amies!!!



Me Sylvia Reiter, Ad.E., est la vice-présidente et chef du contentieux, Québec, pour la compagnie Great-West/London Life/Canada-Vie depuis 2013.

Après avoir représenté la London Life comme avocate externe pendant plusieurs années, c’est en 1995 qu’elle se joint à la compagnie. Dès son arrivée, elle met à profit ses qualités de leader et de gestionnaire en créant de toutes pièces un contentieux pour le Québec.

C’est également avec beaucoup de conviction que Me Reiter s’implique depuis plusieurs années auprès de l’Association canadienne des compagnies d’assurance de personnes (ACCAP), notamment au sein de la section juridique du Québec. De plus, elle représente avec rigueur et professionnalisme ses clients auprès des entités gouvernementales, dont l’Autorité des marchés financiers, et participe activement aux représentations de l’industrie sur les modifications législatives.

Son expertise en matière de litige en assurance de personnes est par ailleurs reconnue par ses pairs et elle demeure abondamment sollicitée par l’industrie et la communauté juridique pour son savoir et son expertise. Membre de plusieurs comités, elle a notamment agi à titre de conférencière dans le cadre de Congrès du Barreau du Québec pour l’ACCAP, etc. Elle a également publié des ouvrages traitant du droit des assurances.

Me Reiter est un modèle inspirant pour son engagement constant et soutenu dans la cause du cancer, organisant, entre autres, des levées de fonds et cocktails.
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