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L'opération séduction du Jeune barreau
Jean-francois Parent
2019-03-01 15:00:00
La cinquième édition du cocktail interprofessionnel du JBM a pris des airs de speed-dating.
Le Cocktail interprofessionnel vise à « provoquer des occasions de réseautage entre les jeunes professionnels de divers secteurs », explique Me Jonathan Pierre-Étienne, président du JBM.
Les cocardes remises aux participants affichent des pastilles de couleurs différentes, représentant le secteur professionnel où ils sont actifs : la pastille orange identifie les gens du génie, deux tons de bleus identifient les juristes et les parajuristes, les comptables sont en vert…
L’idée est d’élargir les horizons de tous les professionnels qui participent, notamment en fréquentant d’autres professionnels dans un contexte moins formel.
Des objectifs communs
« On veut présenter davantage les avocats comme des partenaires d’affaires », explique Stéphanie Beaulieu, directrice générale du JBM.
Les conversations sont enjouées, les bouchées, copieuses, et le décor industrialo-chic de la Taverne moderne, gigantesque hangar à aire ouverte sur 3 étages, dont les murs sont mitoyens du Centre Bell, sert d’écrin aux brassages de cartes professionnelles.
L’initiative propose ainsi du réseautage entre divers professionnels qui partagent des objectifs communs.
« Je viens élargir mon réseau, voir ce que les professionnels des autres secteurs font. Sortir de son réseau est essentiel », explique Sami Maksoud, du Réseau ETS et responsable du développement des affaires chez Énergir.
Accroître la portée de son réseau lui permet ainsi de rencarder ses clients lorsqu’ils ont des besoins particuliers, sortant du cadre de l’offre du producteur énergétique.
Démystifier le travail parajuridique
Il reste que plusieurs viennent y tisser des relations avec les avocats. C’est le cas du président de l’Association canadienne des parajuristes Marc-André de Sève, selon qui de tels événements « servent à démystifier le travail parajuridique. On tient également à se rapprocher des avocats en tant que partenaires de travail ».
La chasseuse de têtes Laurence Béliveau-Hamel, qui dirige WE Conseil et recrutement, se spécialise dans la main-d’oeuvre étrangère. « Je recrute à l’étranger pour les employeurs d’ici et, pour ce faire, j'ai besoin d’un solide réseau de juristes pour naviguer dans la complexité des dossiers d’immigration », dit-elle.
Alexandre Léonard, juricomptable chez PricewaterhouseCooper, vient consolider son réseau. « Je travaille beaucoup avec des avocats dans des litiges commerciaux, pour la quantification des dommages ou l’évaluation », explique celui qui enquête également sur les cas de fraude financière.
Plusieurs associations de jeunes professionnelles sont partenaires de la soirée, car elles y voient des occasions non seulement de nouer des contacts d’affaires, mais également de décloisonner les pratiques.
Mieux travailler ensemble
Ainsi, Frédéric Brunet, vice-président Québec de la Société canadienne de génie civil, se prend à imaginer des activités conjointes qui pourraient outiller tout ce beau monde pour mieux travailler ensemble.
« On peut penser à une activité d’information commune, sur le Pont Champlain par exemple, qui ferait le tour des aspects juridiques de la construction, en relation avec les impératifs d’ingénierie et le rôle des assurances dans ce contexte. »
Mine de rien, le cocktail est une amorce dans ce sens : au sortir de la soirée, l’ingénieur aura peut-être une meilleure idée de comment son travail peut impacter le service du contentieux de sa firme.
« Il faut toujours avoir un ami avocat, blague l’ingénieur Jean-Bastien Amico. Mais plus sérieusement, les rencontres à travers les disciplines sont importantes, car on a besoin de savoir qui est l’autre, et ce qu’il fait. » Dans une soirée comme celle-ci, on vient chercher des outils pour « décloisonner », ajoute-t-il.
Chacun y trouve son compte
Une notion d’autant plus importante lorsqu’une firme répond à un appel d’offres par exemple, peu importe son domaine, et qu'elle doit intégrer tant les aspects techniques que financiers et juridiques dans la soumission.
Pour certains, enfin, c’est d’être à l’affût de ce qui se passe au sein des divers milieux qui incite à participer. Ainsi, Ronny Al-Nosir, attaché politique du chef de l’opposition à Montréal : « on est à l’écoute, on peut glaner des idées de politique publique à implanter », dit-il.
L’un dans l’autre, tous et toutes y trouvent leur compte : cette finissante de l’école du Barreau qui se cherche un stage, ce planificateur financier qui cherche des occasions d'affaires, cette avocate qui se lance à son compte, ou cet ingénieur qui veut simplement élargir ses horizons…
L’auteur de ces lignes a même rencontré un de ses coéquipiers dans sa ligue de hockey !
Pas étonnant que, d’une participation d’à peine 80 personnes lors de la première édition du cocktail, l’événement fasse maintenant salle comble, avec 450 invités attendus hier soir.
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