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La SAQ obligée de réembaucher un alcoolique!

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Mathieu Galarneau

2019-08-06 12:00:00

Un directeur de succursale volait des bouteilles d’alcool et les buvait à son bureau. Le Tribunal administratif du travail a ordonné sa réembauche. Pourquoi?

La SAQ obligée de réembaucher un alcoolique! Source : Shutterstock
La SAQ obligée de réembaucher un alcoolique! Source : Shutterstock
Le Tribunal administratif du travail force la Société des alcools du Québec à réembaucher un directeur de succursale qui volait des bouteilles pour aller les boire dans son bureau ou avec d’autres employés.

Il aura fallu deux ans à Jean Chabot pour pouvoir reprendre son poste à la SAQ. Le jugement favorable de François Demers est tombé le 30 juillet dernier.

La SAQ plaidait que le congédiement était mérité puisque la consommation d’alcool de M. Chabot l’amenait à violer les politiques de la société d’État. M. Chabot avait été capté sur des caméras de surveillance en train de voler des bouteilles des rayons pour ensuite les ouvrir et les boire hors de la vue des clients.

Me Marie-Claude Pelletier-Fillion du cabinet Poudrier Bradet. Source : Site Web Poudrier Bradet
Me Marie-Claude Pelletier-Fillion du cabinet Poudrier Bradet. Source : Site Web Poudrier Bradet
M. Chabot, représenté par Me Marie-Claude Pelletier-Fillion du cabinet Poudrier Bradet, n’a pas nié avoir commis ces gestes. Il arguait plutôt que son alcoolisme constitue un handicap et que la SAQ aurait dû l’aider au lieu de le congédier.

D’ailleurs, deux semaines avant son congédiement le 12 juillet 2017, il est référé par le programme d’aide aux employés de la SAQ à un thérapeute en dépendance. Il s’inscrit également chez les Alcooliques anonymes.

M. Chabot, aidé de Me Pelletier-Fillion, fait appel à un psychoéducateur spécialisé en dépendance qui lui avait été référé par la SAQ. Ce dernier en vient à la conclusion qu’il souffre d’alcoolisme.

La SAQ, défendue par Me Pierre Méthot de Garon Angers Brunelle, estime que Jean Chabot n’est pas alcoolique car il serait capable de « gérer » sa consommation. La société d’État soutient qu’il « consomme souvent sans précipitation », « boit de petites gorgées plutôt que goulument », qu’il « lui arrive de jeter certains fonds de verre au lieu de les consommer et qu’il « boit parfois avec des employés plutôt qu’en solitaire ».

Le juge Demers s’est rangé du côté de l’employé puisque la SAQ n’a pas démontré à l’aide d’un expert que M. Chabot ne souffre pas d’alcoolisme. Cette maladie est donc considérée comme un handicap dont il souffrait au moment de son congédiement, ce qui le rend « discriminatoire ».

« On se serait attendu à ce qu’une société publique spécialisée dans la mise en marché de produits alcoolisés ait une sensibilité particulière face aux problèmes de consommation d’alcool d’un de ses employés », écrit le juge Demers dans son jugement.

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