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La Cour d’appel entendra l’avocat déchu Jean-Roch Parent

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Mathieu Galarneau

2019-11-14 16:00:00

La Cour d’appel a accepté d’entendre la cause de l’avocat qui a lancé « touche-moi pas sinon je te cogne » à un policier…

 Jean-Roch Parent. Photo : Radio-Canada
Jean-Roch Parent. Photo : Radio-Canada
La Cour d’appel se penchera sur le dossier de l’avocat radié 16 mois Jean-Roch Parent, condamné le 11 novembre dernier à six mois de prison pour avoir menacé un agent de la Sûreté du Québec lors d’une arrestation à Québec, en 2017.

Parent ne conteste pas le jugement, mais plutôt la peine qui lui a été imposée. Il est représenté par Me Mathieu Giroux.

« Les moyens soulevés par l’appelant, notamment la considération par le juge de son statut d’avocat alors qu’il n’était pas dans l’exercice de ses fonctions et la question de savoir si des sanctions moins contraignantes que l’emprisonnement auraient pu être considérées, ne sont pas futiles et justifient que la Cour puisse les évaluer », écrit l’honorable Simon Ruel, qui a accueilli l’appel, jeudi.

Pour justifier sa sanction, le juge de première instance Louis Dionne avait indiqué que les gestes de l’avocat étaient « graves », puisqu’ils ont été commis par un avocat, ancien procureur détenant une formation en techniques policières, rapportait la semaine dernière Le Soleil.

Jean-Roch Parent a été remis en liberté le temps des procédures. Le juge Ruel estime que le temps que la Cour d’appel rende son jugement dans cette histoire, Parent aurait purgé complètement sa peine. D’autre part, comme Parent avait respecté les conditions de sa liberté lors des procédures en première instance, le magistrat a jugé qu’il ne posait pas un danger pour la société.

Les faits reprochés à Jean-Roch Parent remontent au 4 mai 2017.

Un agent de la SQ intercepte alors l’avocat pour excès de vitesse. Il trouve, derrière le volant, un homme « en crise ».

Parent refuse d’obtempérer aux ordres du policier et invoque son statut d’avocat pour intimider ce dernier.

L’escalade est rapide. Lorsque le policier touche Parent, celui-ci le fixe en le menaçant de « le cogner » s’il continue.

L’arrestation musclée avait été filmée par un témoin, puis publiée sur Droit-inc. Cette vidéo a été présentée à titre de preuve devant le jury.

Radiation

L’emprisonnement parachève une déchéance professionnelle et financière commencée dès 2015, au moment où l’avocat, qui plaidait alors pour la Couronne, était reconnu coupable de harcèlement à l’endroit de son ex-conjointe.

Rappelons également que Jean-Roch Parent a écopé d’une radiation de 16 mois en septembre dernier.

Il avait entre autres été sanctionné pour avoir manqué de soutenir l’autorité des tribunaux et avoir manqué de respect et de courtoisie envers des juges avec qui il a eu des échanges acerbes.

L’homme de 42 ans avait alors expliqué son comportement par épuisement professionnel, qui l’aurait rendu irritable et impatient.

Jean-Roch Parent a été contacté par Droit-inc, en juin dernier, alors qu’il avait été reconnu coupable de huit des dix infractions disciplinaires qui le visaient. On lui reprochait alors de s’être moqué d’un agent correctionnel, en le traitant de « clown » pendant la fouille, puis en se moquant de sa calvitie.

« J'ai plaidé coupable aux infractions, j'espère que le processus se terminera bientôt », s’était limité l’avocat radié.

En mai dernier, on avait également reproché au juriste d’avoir tenu des propos « virulents » envers un constable spécial.

Contacté par Droit-Inc, il avait nié « avoir intimidé et/ou harcelé d'une quelconque manière que ce soit le constable spécial ».

« Je considère particulier que le constable spécial prétende que je l'aurais intimidé, mais n'a pas procédé à mon arrestation au moment des événements. Ma version des faits n'a jamais été recueillie par les policiers, qui ont procédé à l'enquête et les accusations ont été portées contre moi trois mois et demi plus tard », avait-il indiqué.
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