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On jase avec le nouveau président de l’ABC Québec!

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Florence Tison

2020-08-04 15:00:00

En poste depuis le mois dernier, le tout nouveau patron de l’Association du Barreau canadien au Québec jase de COVID-19 et de gouvernance avec Droit-inc...

Me Tommy Tremblayn est nouvellement patron de l’Association du Barreau canadien au Québec. Photo : Site Web de Langlois
Me Tommy Tremblayn est nouvellement patron de l’Association du Barreau canadien au Québec. Photo : Site Web de Langlois
Gros été pour Me Tommy Tremblay!

Non seulement l’associé chez Langlois est le nouveau papa d’une petite fille, mais il prend le poste de président de la division québécoise de l’ABC en pleine pandémie de COVID-19.

Entrevue.

Comment avez-vous réagi à votre nomination?

C’est quelque chose qui se travaille depuis un bon bout de temps! Le processus fait en sorte qu’aussitôt qu'on est vice-président, on va devenir président l’année d’après.

L’élection du vice-président se fait par acclamation. Il y a un seul candidat. À partir du moment où une personne est identifiée vice-présidente, elle va d’emblée devenir présidente. C’était le cas lorsque ma collègue Pascale Pageau a été nommée; elle a été vice-présidente auparavant et par la suite elle est devenue présidente.

Ça se fait afin de s’assurer qu’on arrive préparé, qu’on connaît l'organisation, qu’on travaille de près avec la personne qui est présidente durant l’année où on est vice-président, pour justement aligner les objectifs de l’ABC, créer une ligne directrice et éviter les ruptures avec les objectifs des plans d'action afin de s’assurer de remplir les objectifs de la mission de l’organisation.

C’est un gros changement pour vous, de passer de la vice-présidence à la présidence?

Bien sûr, une fois qu’on est nommé, une fois que ça devient concret, oui il y a un changement! (Rires)

On le sent : tout devient un peu plus rapide, il y a des demandes, que ce soit pour parler de l’ABC avec une journaliste comme vous, ou que ce soit auprès des membres. Les contacts avec les partenaires se multiplient, et bien sûr il faut gérer tout ça. Mais ça se fait avec enthousiasme parce qu’on a une équipe exceptionnelle. On est très chanceux.

Allez-vous devoir délaisser votre pratique dans le cadre de vos nouvelles fonctions?

Non! Moi, je suis un plaideur dans l’âme, je suis un avocat de litige.

J’étais tout jeune, j’avais 12 ans, et déjà je me voyais avocat. Je ne sais pas pourquoi, je pense que j’ai vu trop de films américains! (Rires) C’est de l’idéalisme dans l'âme, sans doute.

Ma pratique a été orientée davantage en litige commercial, et j’adore ça. C’est certain qu’aujourd’hui on plaide beaucoup moins qu’on plaidait, mais ce qu’on découvre en litige, c’est qu’on devient aussi les conseillers de nos clients avant même parfois que les litiges ne surviennent.

Ça crée des relations de confiance, et lorsque les problèmes surviennent, souvent ils vont nous appeler. Ça, je dois avouer que l'assistance qu’on leur apporte dans leur vie personnelle lorsque ça touche des problèmes légaux, lorsque ça touche la situation de l’entreprise, je trouve que c’est extrêmement valorisant.

Ça nous aide aussi lorsqu’un litige survient : on est davantage prêts. Dans ma pratique, j'ai été amené à faire beaucoup de litige entre actionnaires et à développer une expertise en particulier en matière de gouvernance.

C’est sûr que dans ce domaine-là, ça crée une relation encore plus proche avec les dirigeants et les conseils d’administration.

Ça vous a pas mal préparé au poste que vous occupez présentement, quand on parle de gouvernance!

Absolument. Je crois que ça fait en sorte que ma participation sur le conseil d’administration se fait avec une expérience particulière, c’est certain, et avec une motivation particulière en même temps.

Je crois dans la valeur d’un conseil d’administration efficace et motivé, et je sais que ça fait une énorme différence dans une organisation d’avoir un bon conseil d'administration.

La fonction d’administrateur, c’est quelque chose qui s’est professionnalisé dans les 10, 15 dernières années en particulier, avec entre autres une organisation comme le Collège des administrateurs de sociétés. Je trouve que la société québécoise dans son ensemble s'en trouve grandie. On se retrouve avec des organisations qui sont plus saines.

À quel dossier vous attaquerez-vous en premier en tant que président de la division du Québec de l’ABC?

C’est sûr que la situation actuelle avec la pandémie COVID-19, ça a chamboulé une bonne partie des plans qu'on pouvait déjà avoir dans la première moitié de l'année.

Et puis en même temps, cette situation-là qui bouleverse nos façons de faire, une situation sociale et économique qui est sans précédent au niveau mondial, et bien ça nous affecte tous, et bien sûr ça affecte d'une manière particulière le monde juridique, et en conséquent les membres de l’ABC : les avocats praticiens, les conseillers juridiques en entreprise, les étudiants universitaires, les juges…

Le premier défi, actuellement, c’est de s’adapter à cette nouvelle réalité-là et aider nos membres à acquérir tous les moyens requis ou utiles pour minimiser les impacts négatifs de la pandémie, et je vous dirais même traverser cette crise-là en étant encore plus solides, encore plus forts pour l’avenir.

Quand on pense à ça, je pense qu’il faut nécessairement devenir plus efficace, plus flexible. Les outils technologique, par exemple, sont une manière de nous donner cette flexibilité-là.

Ce n’est pas quelque chose de nouveau en tant que tel, l'importance qu’on donne aux outils technologiques. C’est quelque chose qui faisait partie même des priorités de ma collègue l’année dernière.

Et ça accélère à cause de la pandémie!

C’est ça. Faites juste imaginer si la pandémie était survenue il y a 20 ans, comment ça aurait été encore plus difficile dans la pratique professionnelle dans différents domaines! On n’aurait pas eu Zoom, on n’aurait pas eu la possibilité de faire des vidéoconférences, le télétravail aurait été beaucoup plus difficile, la productivité clairement aurait diminué, et toute la gestion du système de justice aurait été encore plus bouleversée.

Elle l’a été, elle va continuer de l’être, mais malgré tout, les outils technologiques nous donnent un point d'appui pour nous dire qu’on peut nous permettre de passer à travers une telle pandémie, et éventuellement les vagues subséquentes qui pourraient survenir.

Déjà l’ABC était sensible à ça. On a eu sous la présidence de ma collègue Pascale Pageau des webinaires au printemps qui ont été mis en place par l’ABC Québec.

Je pense qu’on en a fait entre 15 et 20 sur les impacts légaux de la COVID-19, et toutes gratuites pour nos membres. Il y a eu des formations sur le télétravail, les signatures électroniques, sur le virage électronique à la Cour supérieure, sur les actions collectives en lien avec la COVID-19, juste à titre d’exemple.

Quels sont les autres dossiers prioritaires qui sont peut-être mis de côté à cause de la crise?

La crise est une chose. On essaie de la gérer, mais je reprends ici la fameuse image de mâcher de la gomme et marcher en même temps.

Le but ici, c'est vraiment d'être capable de concilier ces défis-là qui sont nés de la pandémie, mais de les relier avec les différentes priorités que l’ABC doit avoir. Il y a une foule de priorités qui sont présentes au sein de l’ABC, qui demeurent, qui vont être là pendant des années, et qui vont continuer d’être mises en place.

Quelles sont les priorités les plus importantes?

Je vous dirais qu’il y a toujours des enjeux de diversité qui sont au coeur, malgré tout, de nos objectifs. En même temps, l’ABC se doit de collaborer avec les différentes organisations à cet égard-là. Ça s’est déjà fait dans le passé, ça continue à se faire, et ça va s’adapter également.

Par exemple, je sais qu’il y a des discussions pour créer un chapitre québécois de l’association des avocats noirs avec des collègues. C’est quelque chose qu’on encourage grandement.

Ceci étant dit, les priorités que je vois sont davantage en lien avec la pandémie pour le service aux membres, parce qu’il faut comprendre que plusieurs de nos membres sont touchés par ce qu’il se passe avec la pandémie, et pour certains c’est une question de survie aussi.

On est beaucoup dans l’immédiat dans ce contexte-là. On doit essayer de les assister.

Les grands cabinets, un peu comme le mien chez Langlois, sont moins affectés par la pandémie à cause peut-être de la solidité qu’on a avec les clients et autres. Mais il y en a d’autres qui sont plus fragiles par rapport à ça. Et puis même pour les grands cabinets, il y a une valeur à ce que l’ABC peut leur fournir comme services.

On a une richesse qui est non seulement une équipe dans la permanence extrêmement solide avec la directrice générale Me Manon Dulude, mais on a aussi une équipe exceptionnelle de bénévoles, de conseillers juridiques et d'avocats en pratique privée qui donnent de leur temps pour le consacrer à différentes sections de l’ABC selon leur pratique.

C’est ces gens-là qui montent les formations qu’on peut donner à nos membres. Ça rentre dans l’offre de service qui est donnée, et ils ont accès à un pool d’expertise sans équivalent au Québec.

À tout ça j'ajouterais l’objectif qu’on a de créer davantage de synergie entre les avocats en pratique privée et les conseillers juridiques en entreprise. Il y a bien sûr une série de défis auxquels les conseillers juridiques en entreprise doivent faire face. Leur tâche n’est vraiment pas facile, et la pandémie n’a rien aidé. Elle a au contraire accentué certains défis à cet égard-là.

De notre côté, c’est de s’assurer en première ligne qu’on peut répondre à leurs besoins et d'accentuer cette offre de service qui existe, mais qui doit toujours se renouveler et s’adapter aux circonstances.

Dans les circonstances, étiez-vous nerveux à votre entrée en poste?

Je vous dirais que c’est sûr qu’il y a toujours une certaine nervosité, mais lorsqu’on est dans une équipe aussi solide que celle de l’ABC, c’est rassurant.

On n’est pas seul quand on est président d’une organisation comme l’ABC Québec, qui existe depuis des dizaines d'années, avec une équipe de permanence aussi compétente et avec des membres du conseil d'administration aussi motivés, et avec qui on a des échanges qui sont stimulants. C’est pas comme si j'étais seul dans tout ça.

Ce n'est pas un travail solitaire, et ça je pense que c’est ce qui m’a permis de me dire : on va passer au-travers.
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