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Le mot en « n » : censure ou respect de la sensibilité?

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Camille Laurin-desjardins

2020-10-22 15:00:00

Un terme inacceptable, peu importe le contexte... ou une censure qui menace la liberté académique? Droit-inc en a discuté avec deux profs de droit...

Louis-Philippe Lampron et Amissi Manirabona. Photos : Sites web de l'Université Laval et de l'Université de Montréal
Louis-Philippe Lampron et Amissi Manirabona. Photos : Sites web de l'Université Laval et de l'Université de Montréal
Les jours passent, mais la controverse ne s’estompe pas, à l’Université d’Ottawa.

Quelques semaines après que la professeure Verushka Lieutenant-Duval a été suspendue pour avoir prononcé le mot en « n » dans un cadre académique (elle a utilisé ce mot pour illustrer notamment comment les Noirs se sont réappropriés ce terme), le débat fait encore rage, notamment dans le milieu universitaire.

Droit-inc a parlé à deux profs de droit qui ont des opinions diamétralement opposées sur le sujet.

Louis-Philippe Lampron est professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval. Il enseigne notamment les droits et libertés de la personne.

Amissi Manirabona est professeur agrégé à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Il est spécialisé en droit pénal, et enseigne notamment un nouveau cours sur le droit des victimes.

Droit-inc : Que pensez-vous de toute cette histoire?

Louis-Philippe Lampron : Il y a beaucoup de choses qui ont été dites et écrites, et c'est important de faire preuve de nuances.

Évidemment, c'est un terme très chargé, il n'est pas du tout question, ici, de se réclamer de la possibilité d'insulter, en se servant de ce terme-là, des membres de groupes racisés.

Le débat porte sur la liberté académique. La réaction de l'Université d'Ottawa, qui a suspendu la professeure Lieutenant-Duval suite à la dénonciation par des étudiants de l'emploi de ce terme-là dans un contexte académique… Ça se trouve à être une atteinte à la liberté que devraient avoir les profs – tant qu’ils respectent, évidemment, l'obligation qu'ils ont de garder un climat de confiance dans la classe – d'aborder tous les sujets, même les sujets controversés, en appelant un chat un chat, dans un contexte où on fait la part des choses…

Les termes, même si parfois, ils peuvent être utilisés comme des insultes, il faut être capable de les nommer pour pouvoir décrire une réalité qu’on ne partage pas. Et ensuite, réussir à en débattre.

À mon sens, la voie de la sagesse, c'est celle qui est exprimée notamment par Myrlande Pierre, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse : c'est un terme qui est évidemment très chargé, qui peut heurter les sensibilités, donc qui devrait être utilisé le moins possible, mais qui ne peut pas être frappé d’un interdit. Enfin, pas à l'intérieur de la salle de classe, et certainement pas dans le contexte de débat universitaire.

C'est un débat qui est à la fois passionnant et inquiétant. Je suis très sensible à l’enjeu de la liberté académique, et à la possibilité que des profs, s'ils ne jouissent pas de l'appui de leur institution, hésitent de plus en plus à aborder des sujets controversés. Ce terme-là est un exemple, mais il y en a une pléthore d'autres, et si on n'est plus capable de débattre sereinement et en toute bonne foi à l'université, parce qu'on prête des intentions aux personnes qui utilisent des termes s'ils ne font pas partie du bon groupe, à mon sens, il y a un risque très important de dérapage, et surtout de stérilisation du discours.

À mon sens, la sensibilité ne peut jamais être le critère permettant de déterminer la limite à la liberté d'expression. Il faut qu'on prenne le contexte en considération. C'est la même chose pour un litige en diffamation, ce serait la même chose pour un litige qui impliquerait une insulte discriminatoire – il y en a beaucoup qui sont portés devant le Tribunal des droits de la personne… L'interdiction pure et simple d’un mot, sans tenir compte du contexte, m'apparaît extrêmement dangereuse, en ce qui concerne le respect de la liberté académique.

Amissi Manirabona : Ça me désole. Les gens parlent, ils condamnent l’université, parlent de la liberté d’expression et de la liberté académique… Tous ces principes sont de bons principes. Mais il y aussi une question de dignité, là-dedans. On ne peut pas juste appliquer les principes de façon aveugle.

Il est question de dignité humaine. Le mot est quand même un mot controversé, à l'origine de beaucoup maux. Et je pense que pour reconnaître la dignité humaine, on devrait pas le prononcer... Même si en principe, aucun mot ne devrait être tabou, surtout à l'université.

Mais par respect, je crois que tenir compte du fait que ce mot-là choque plusieurs, ce n’est pas trop demandé.

Le ''N-Word'' a longtemps servi à déshumaniser les Noirs, et que cela devrait interpeller, pour éviter la double victimisation.

Les victimes souffrent. On a souffert. Et on sait comment l’esclavagisme, c’est quand même un crime contre l’humanité, et ça se transmet de génération en génération. On a des gens qui souffrent des séquelles de ces actes-là. Il faut qu’on les aide à guérir, au lieu de remuer le fer dans la plaie.

Ensuite, je dois dire que j’ai parlé avec des gens près du dossier, j’ai échangé avec une étudiante qui était dans le cours. La professeure a utilisé le mot pour une première fois. Après le cours, une étudiante lui a dit que l’utilisation de ce mot peut choquer, et lui a demandé si possible de ne plus l’utiliser. La prof est revenue en classe en disant: « c’est un mot qui peut choquer certains, pourquoi vous ne voulez pas qu’on l’utilise? » Elle l’a répété des dizaines de fois en classe. Les gens ne savent pas ça, parce qu’ils ne veulent pas écouter les étudiants qui ont été affectés par ces paroles-là.

On part de principes auxquels j’adhère aussi… mais qui ne devraient pas aveugles à la dignité humaine. On est comme à l’intersection de deux principes. Et même la Cour suprême, elle est pour l’application des principes, mais de façon contextualisée, pas de façon aveugle.

Les gens font maintenant de la politique autour de ça, ce qui est malheureux. Il y en a qui règlent des comptes, il y en a qui s’insultent.

Un journaliste a même parlé de « petits fauves déchaînés » pour parler des étudiants qui ont dénoncé… L'incident malheureux a créé une opportunité pour certains de se défouler et de déverser leur venin. Mais ça n’aurait pas dû être comme ça.

M. Lampron, que répondez-vous à ceux qui disent que c'est un mot qui peut réveiller certains traumatismes, et donc, qu’on devrait le remplacer par « mot en n »?

L.-P. L. : Je suis très sensible à l’argument. Évidemment, n'étant pas membre d’un groupe racisé, je peux essayer de faire preuve d'empathie et de me mettre dans leurs souliers... mais au-delà de ça, il est clair que le fait de se sentir heurté ou offensé par des paroles, dans un contexte où il n'y a pas intention d’injurier, qu'on est dans un contexte de respect, mais qu'on nomme des réalités qui sont problématiques, des réalités violentes... Si on parle de droit humanitaire, notamment, il va falloir qu'on les décrive, les crimes contre l'Humanité, les génocides... Ça va nécessairement heurter les gens. Moi, juste de lire sur ces enjeux-là, il y a des moments où j'ai du mal à dormir la nuit.

La sensibilité et le fait de se sentir offensé par l'emploi d'un terme, alors que la personne qui l'emploie n'a aucune intention malveillante – et là, on ne parle pas d'une maladresse, on parle de la description d'une situation X,Y,Z – ça semble extrêmement problématique, et à mon sens, je m’inscris en faux.

Je fais preuve d'empathie, bien sûr. Moi, ça ne m’est jamais arrivé qu'on aie cette discussion-là dans ma classe, mais si ça devait m'arriver, il est fort possible que, par empathie, je ne l'utilise plus, ce terme-là.

Maintenant, je pense qu'on ne peut pas frapper aucun mot d'interdit à l'intérieur de l'université – un interdit pur et simple... Le terme dont il est question ici, qui serait raciste en lui-même, ne m'apparaît pas faire de sens. Une insensibilité manifestée par un professeur face, par exemple, à des groupes qui s'estiment heurtés, ça, on pourrait avoir un débat. Mais ce n'est absolument pas ça qui s'est produit dans le cas de la professeure Lieutenant-Duval, et c'est ce qui fait à mon sens la réaction de l'Université d'Ottawa quelque chose d'aussi problématique.

Dieu sait que c'est la place, à l'université, pour plonger très loin dans des sujets controversés, et d'essayer de retourner toutes les pierres, pour être capable de faire sens… C'est uniquement au bout de ce processus qu'on est capable d'arriver à un résultat qui tient la route. Et ça, ça présume de deux choses : de la bonne foi de tous les interlocuteurs – autant celui qui mène le cours que ceux qui le reçoivent, et on ne peut pas commencer à remettre toujours en cause l'emploi des termes et la bonne foi – et l'autre, c'est vraiment fondamental, c'est que l'université a la responsabilité de prendre fait et cause pour les professeurs, de les défendre dans l'exercice de leur liberté académique. À mon sens, c'est l'inverse qui s'est produit, ici.

M. Manirabona, vous croyez qu’il ne faudrait jamais prononcer ce mot?

A.M. : Si on le fait, il faut le remplacer, parce que le mot est très symbolique, il représente la violence. Si on ne sait pas, si c’est par accident, et qu’une personne vous le rappelle… essayez de comprendre, au moins. Quand on est informé que ça blesse, ne pas le dire me semble une chose qui n’est pas une exigence énorme.

La semaine dernière, j’ai abordé dans mon cours sur les droits des victimes ce qui est arrivé à Joliette. Il y a des étudiants autochtones, dans mon cours… Et à un certain moment, j’ai dit : « on arrête ici, pour ne pas réveiller beaucoup d’émotions, parce qu’il y a des choses sensibles ».

Il ne faut pas remuer le couteau dans la plaie des gens, si on sent que la pression monte... c’est une responsabilité qu’on a.

Il faut qu’on mesure la température de la classe. Par les interventions des étudiants, on est capable de le sentir, et de passer rapidement à autre chose. C’est une question de compréhension, d’être ouvert à l’égard de la souffrance, de la détresse de l’autre, c’est une façon humaine d’avancer sans blesser personne.

Je ne crois pas qu’on remette en cause les acquis qu’on a en matière de liberté d’expression – ça n’a rien à voir. Il s’agit seulement de regarder si c’est approprié, avec l'interlocuteur, de continuer à utiliser un mot…

C’est gênant de savoir que parmi les étudiants de ta classe, il y en a qui souffrent. On a une responsabilité : que tout le monde se sente bien en classe. Il faut prendre des précautions. On dit souvent que la liberté d’une personne finit là où la liberté de l’autre commence...

Surtout, ici, au Canada, un pays d’immigration, où les gens viennent de plusieurs pays où il s’est passé des horreurs. Il faut avancer avec précaution pour ne pas choquer les uns et les autres. C’est vraiment ce que je fais dans mes cours.
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17 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    À la fin des tergiversations s'il-vous-plaît entendez-vous
    C'est bien beau tout ça mais la professeure a fini par se faire lyncher par une règle non écrite (je ne vais pas refaire l'histoire).

    Au final s'il-vous-plaît, faites un comité d'intellectuels, une association, une Loi ou n'importe quoi mais s'il-vous-plaît entendez-vous sur quoi dire et quoi ne pas dire afin qu'on ait la paix. Profitez-en de discuter de tous les concepts qui sont chers à nos Woke afin que nous évitions tous de nous faire écharper en public.

    Merci

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Les intellos sont inutiles ! Chris Rock a répondu à cette question !
    Le seul contextes dans lequel un blanc peut prononcer le "mot n":

    http://www.youtube.com/watch?v=zEuXhx1SUeM

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Les intellos sont inutiles ! Chris Rock a répondu à cette question !
    Le seul contexte dans lequel un blanc peut prononcer le "mot n":

    http://www.youtube.com/watch?v=zEuXhx1SUeM

  4. Qw
    Interdit?
    Est-ce que le mot a été interdit au québec?

    https://twitter.com/LeUntel/status/1318890375885557760?s=20

  5. inconnu
    inconnu
    il y a 3 ans
    Bien tanné
    Je suis très sensible, en général, à la cause des minorités. La discrimination n'a pas sa place dans une société libre et démocratique.
    Le profilage et la violence, c'est inacceptable.
    Mais quand le discours est censuré au point où même les médias n'osent utiliser un terme en particulier, par crainte de représailles, je n'ai même plus le goût de vous appuyer dans vos revendications.
    Peu importe notre origine, notre race, nous avons tous nos blessures.
    À un moment, on cesse de pleurer sur son sort. On cesse de blâmer les générations actuelles de tous les maux du passé et on se prend en main.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Recontextualisation nécessaire
    Pr Amissi Manirabona apporte un fait qui a été rapporté seulement dans le journal étudiant francophone de l'Université d'Ottawa, La Rotonde. Il n'a été confirmé par aucun autre journal, ni par la direction de l'Université.

    Quand Pr Amissi Manirabona dit: «Ensuite, je dois dire que j’ai parlé avec des gens près du dossier, j’ai échangé avec une étudiante qui était dans le cours», cela ramène la source vers lui, et, par le seul prestige de son statut de professeur, donne une crédibilité à une étudiante ayant partagé la lettre d'excuse de la Pr Verushka Lieutenant-Duval sur Twitter. Cela fait preuve de sophisme. Ainsi, il semble cautionner le geste que cette même étudiante aurait posé sur la base de biais qui n'ont point été confrontés ni validés ailleurs. Ce n'est pas une démarche académique, et cela peut même paraître comme un jeu politique auquel celui-ci participe, ce qui est embarrassant.

    Le compte de la personne ayant partagé la plainte sur Twitter serait une personne souhaitant garder l'anonymat, selon un article du Fulcrum publié le 2 octobre 2020 (journal étudiant anglophone de l'Université d'Ottawa). Or, dans la lettre d'excuse de Pr Lieutenant-Duval (partagé sur Twitter par @Cassandrazzi), le nom de l'étudiante, ainsi que les informations personnelles de la professeure, sont exposées. Nous savons donc que la plaignante peut être une femme du nom de Cassandra. Nous ne pouvons pas savoir si elle fait partie des gens racisés ou de la majorité Blanche. Imaginez une seconde le ridicule de cette affaire si elle ne fait pas partie des communautés discriminées qui s'expriment en ce moment... Nous pourrions défendre le portrait idéal-type de '"l'esclavagiste Blanc" qui instrumentalise la cause de Noirs pour punir une Femme Francophone Blanche... C'est embêtant, surtout que cela serait du vrai racisme institutionnalisé, maintenu par la dynamique interne de l'Université d'Ottawa.

    Il est primordial de vérifier les faits avant de les rapporter. Autrement, c'est manipuler l'opinion publique pour mieux diviser et porter la confusion. Je suis reconnaissant de pouvoir participer à la réflexion du Pr Amissi Manirabona, en ce sens.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Recontextualisation, oui mais honnêteté intellectuelle d'abord
      Qui vous dit que l'étudiante à qui a parlé le Pr. Manirabona est la même qui a publié la lettre sur Twitter?
      Si vous décidez que le statut de professeur de quelqu'un lui donne une crédibilité, prenez-vous en à votre propre faiblesse personnelle de vous laisser impressionner par les titres et ne pensez pas qu'il en est forcément de même pour les autres!

  7. Hélène Liard
    Hélène Liard
    il y a 3 ans
    retraitée
    On imagine à ce quoi vont ressembler les cours de littérature, si on étudie les oeuvres de Michel Tremblay. Dans Hosannah, il est question de "fi..", de "tap..." de "dr... qu...". Ou si on commente un film qui se passe en prison, on ne pourra plus dire d'un gardien que c'est un "scr...". Pourra-t-on dire de quelqu'un que c'est un idiot, au risque d'insulter tous les "i..."? Depuis que les aveugles sont devenus des non-voyants, que les sourds sont des malentendants (alors qu'ils n'entendent rien), que les handicapés sont des personnes avec un handicap, cette société passe son temps à s'autoflageller et à s'autocensurer.

  8. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 3 ans
    Tellement
    Oui j'en arrive à la conclusion qu'une fois une injustice redressée, les victimes se rebiffent et cherchent à assouvir une forme de vengeance. Les droits des esclaves étaient nuls pendant l'esclavage. Toutes les raisons de crier à l'injustice.

    Aujourd'hui les minorités ethniques vivent à un endroit dans le monde et dans l'histoire où elles n'ont jamais eu autant de droits. Pourtant on entend seulement les mots "agressions", "racisme", "racisme systémique" etc. Je pense qu'il ne faut plus écouter tous ces pleurnichards qui cherchent surtout une forme de pouvoir en contraignant les autres à les respecter seulement à cause de leur couleur (définition de la discrimination).

    En passant M. Manirabona, les sensibleries des gens n'ont pas à entrer en ligne de compte contre le principe de la liberté d'expression. Il existe un concept de la personne raisonnable en droit et on a seulement à l'appliquer. Et la personne raisonnable dirait que les dérives ridicules des derniers jours sont tout à fait déraisonnables. Quand on est rendu à dire le "mot en n" pour ne pas nommer le mot (nègre) on a vraiment atteint le fond du baril.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 3 ans
      Je tâcherai de m'en souvenir
      "Aujourd'hui les minorités ethniques vivent à un endroit dans le monde et dans l'histoire où elles n'ont jamais eu autant de droits. Pourtant on entend seulement les mots "agressions", "racisme", "racisme systémique" etc. Je pense qu'il ne faut plus écouter tous ces pleurnichards qui cherchent surtout une forme de pouvoir en contraignant les autres à les respecter seulement à cause de leur couleur (définition de la discrimination).

      En passant M. Manirabona, les sensibleries des gens n'ont pas à entrer en ligne de compte contre le principe de la liberté d'expression. Il existe un concept de la personne raisonnable en droit et on a seulement à l'appliquer. Et la personne raisonnable dirait que les dérives ridicules des derniers jours sont tout à fait déraisonnables. Quand on est rendu à dire le "mot en n" pour ne pas nommer le mot (nègre) on a vraiment atteint le fond du baril."

      Pour ma part, en tant que personne noire, je tâcherai de me rappeler vos propos, la prochaine fois qu'un(e) québécois(e) chialerait (pour changer un peu) sur le fait que les anglos les aurait brimés et que c'est la raison pour laquelle ils n'ont pas pu faire des études universitaires/voyager/mangeaient que de la tarte au sucre comme dessert and the list goes on. Je tâcherai aussi de m'en souvenir quand je croiserai celui qui raconte à tout(e) noir(e) qu'il croise qu'il s'est traiter de "pea souper" aux États-Unis dans les 80s, peu importe si le noir auprès de qui il chiale est américain ou pas.

      Je continue ou vous voyez vers où je m'en vais, côté "qui pourrait remporter la palme de la chialerie", d'autant plus qu' a priori, son phénotype ne l'expose pas d'office au mépris, à l'humiliation, aux stéréotypes dégradants dès qu'on le voit et pratiquement partout dans le monde. Alors, la justification des pleurnicheries contemporaines du groupe racial dominant au Québec et au Canada, historiquement vis à vis des autres groupes, elle se trouve où?

      Souffrez d'entendre et de lire qu'en 2020, vous continuez à bénéficiez d'un système mis en place pour vous favoriser et souffrez donc que ceux qui continuent à en être victimes, vous le disent!

    • Matt
      soupir
      Votre commentaire est basé sur des prémisses qui peuvent être fausses:

      - que la personne ayant commentée avant vous soit un Québécois francophone de souche;

      - que ladite personne se sente nécessairement brimé par les anglophones et se plaint à ce sujet;

      - que de se plaindre d'avoir été victime de discrimination et de racisme de la part de personne cherchant à insulter est la même chose que de vouloir contrôler ce que les enseignants disent dans leur classe en ignorant totalement le contexte.


      Ça ne fait pas très sérieux votre affaire.

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a 3 ans
      Je me souviens
      Si je comprends bien vos propos :
      1. Un Québécois ne peut pas être noir;
      2. Vous tenez pour acquis que je ne suis pas noir;
      3. Vous tenez finalement pour acquis que je suis Québécois (ça je vais vous le concéder).

      Deuxio, même si à mon avis la couleur d'une personne donne zéro crédibilité à ce débat mais puisque ça semble important pour vous je tiens à vous faire part que plusieurs personnalités publiques noires québécoises tiennent des propos similaires aux miens : le mot nègre utilisé dans un contexte approprié comme présentement dans un débat n'a absolument rien d'inapproprié.

      Il n'y a aucune rapport entre la question voulant savoir si on peut prononcer le mot nègre ou frog/pea soup et le fait que les noirs américains et les Québécois ont été victimes d'injustices.

      Bien sûr que je n'accepte pas de me faire traiter de "frog" ou de "pea soup", c'est une insulte. Mais je ne suis pas pas inconscient au point ou je vais déchirer ma chemise parce que le mot est expliqué dans son contexte lors d'un un cours d'histoire ou dans un film. En fait, je trouve qu'il est même important qu'on s'en souvienne.

      Votre deuxième paragraphe est malheureusement difficilement compréhensible et quand au soi-disant "système mis en place pour vous favoriser" j'aimerais bien savoir par qui et quand il a été mis en place. Par contre je connais bien le système de la discrimination positive. À celui là oui.

  9. L
    Et Hitler dans tout ça ?
    Ah bon ???
    Pourquoi est ce si difficile que ça pour certains d'oublier le nom d'Hitler ???
    A ce moment là, effaçons l'histoire et avançons , non ?

  10. Adama
    Adama
    il y a 3 ans
    Dr.
    Bien tanné,

    Ne croyez-vous pas qu'il y a une contradiction dans vos déclarations: comment pourrait-on se prendre par la main quand vous n'avez même plus le goût de nous appuyer dans nos revendications?

  11. Adama
    Adama
    il y a 3 ans
    Dr.
    Chers amis, chères amies,

    J’aimerais d’abord souligner un travestissement des concepts en cause, qui a probablement été involontaire. De fait, le débat ne se situe pas sur le terrain de la liberté d’expression et de pensée, dans la mesure où, dans le cas d’espèce, aucune personne n’a été empêchée de s’exprimer sur un sujet. En effet, La liberté de pensée et d’expression renvoie au droit d’exprimer publiquement sa pensée ou son opinion. Or, comme vous pouvez le comprendre, un seul mot ne peut contenir l’expression d’une pensée ou d’une opinion. On parle d’un seul mot qui, selon certain(e)s étudiant(e)s, a été de trop, pas un deuxième ! Il ne me semble donc pas judicieux de continuer à ergoter sur le droit de parole, le droit à la liberté académique, et la liberté d’expression, basées sur un seul mot. Dans une société démocratique comme la nôtre, la liberté d’expression est l’un des droits les plus fondamentaux. Ceci ne soulève aucune controverse. Cependant, soyons sincères avec nous-mêmes et posons-nous cette question : est-ce qu’on n’est pas entrain de débattre sur un sujet qui n’a rien à voir avec les concepts que nous voulons défendre ? Ne versons donc pas de l’huile sur le feu et laissons les autorités pertinentes de l’Université d’Ottawa se pencher sur le règlement de la situation en toute sérénité.

    Au demeurant, au-delà de cet amalgame de concepts, pourrions-nous calmer le jeu et penser à l’opportunité de prononcer un mot qui divise ? En tant que professeur d’Université, je sais pertinemment qu’un lapsus linguae peut vite arriver, en dépit de notes que nous préparons pour nos séances de cours. De fait, je ne peux condamner un(e) professeur(e) dont le lapsus linguae a mis mal à l’aise ses étudiants. Cela peut arriver à la majorité d’entre nous. In fine, c’est la gestion de cet incident entre le/la professeur(e) et ses étudiant(e)s qui est essentielle. Cette gestion s’est-elle bien réalisée ? Je ne connais pas les détails du débat qui a suivi cet incident !

    • Pirlouit
      Pirlouit
      il y a 3 ans
      Planète terre
      La liberté d'expression ce n'est pas seulement pouvoir exprimer quelque chose c'est pouvoir le faire sans conséquence ... Sans se faire tuer, poursuivre, jeter en prison, battre. Sans se faire congédier. Sans se faire lancer des insultes discriminatoires. Sans que son adresse personnelles soit publiée sur les réseaux sociaux.

      Un seul mot ? Vous êtes drôle, ce mot à un contexte. Ce n'est pas comme si elle était entrée en classe, dit le mot "nègre" et ressortie sans rien dire. La censure elle ne l'a été que sur un seul mot par contre.

      Je ne laissera pas l'Université d'Ottawa décider du droit à la liberté d'expression. Surtout pas avec ce recteur qui vit dans un monde imaginaire.

      Et la professeur n'a pas fait de lapsus. De quoi parlez-vous. Elle a prononcé le mot en toute connaissance de cause. Et son exemple prenait la défense des noirs. Cette histoire est ridicule et les gens qui crient au blasphème se ridiculisent et nuisent à leur cause.

      Votre message est vraiment bizzare

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