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Les «pires dossiers» devant la justice
Agence Qmi
2012-07-12 13:15:00
Les guerres que se livrent des ex-conjoints pour obtenir la garde de leurs enfants comptent parmi « les pires dossiers » qui se retrouvent devant la justice. Une avocate réputée en droit de la famille témoigne.
« C'est le cas typique où, après cinq ou six ans de litige, un des parents perd le nord et devient complètement obsédé. L'autre devient l'ennemi. On pense que nos enfants nous appartiennent, comme s'ils étaient des objets, et qu'on ne peut les laisser partir. Ça devient une guerre.»
« Le père se voyait comme la victime du système judiciaire, de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), des avocats, de tout le monde. Un bon parent est capable de reconnaître que l'enfant a le droit de voir l'autre parent, que l'autre a quelque chose à apporter à l'enfant. Lui, il a refusé et a décidé de la vie de ses enfants de la façon la plus drastique», a mentionné l'avocate lavalloise au Journal de Montréal hier.
En 23 ans de pratique, jamais un de ses clients n'a commis l'irréparable. « Mais, ce sont des dossiers difficiles et très émotifs. Ça nous gruge de voir des familles se déchirer et des jeunes victimes innocentes prises au milieu de ça. Alors, il faut absolument intervenir rapidement dans le dossier, dès les premiers signes que ça risque de déraper. Après tout, 80% des litiges se règlent par une entente.»
« La fin du monde...»
Pour le psychiatre Louis Bérard, directeur des services professionnels à l'Institut Pinel, pareil crime résulte « souvent de faiblesses dans le caractère et la personnalité » de son auteur.
« Bien sûr, il y a ceux qui entendent des voix et dont le trouble mental est grave, diagnostiqué et connu, a mentionné le Dr Bérard. Mais, dans bien des cas, ceux qui commettent ces actes, des hommes en majorité, sont vulnérables à une rupture conjugale et agissent comme si c'était la fin du monde. Ils sont immatures, insécures, narcissiques.»
Dans cette deuxième catégorie de patients traités à cet hôpital psychiatrique, plusieurs «vont se défendre, se justifier et dépenseront bien de l'énergie à combattre l'équipe traitante, avec des avocats, pour espérer sortir le plus vite possible».
- Est-ce que l'ex-cardiologue Guy Turcotte, toujours sous garde à Pinel après avoir été jugé non-responsable du meurtre de ses deux enfants, en fait partie ?
- M. Turcotte est un cas atypique, a répondu le Dr Bérard. C'est une fausse balle dans le champ gauche. Ce n'est pas habituel de voir un tel verdict dans le contexte qui a été décrit au procès. On peut être révolté par ce genre de crime, mais on finit par voir que l'auteur était réellement malade et qu'il n'a pas sorti un lapin de son chapeau. Avec M. Turcotte, disons que le trouble psychiatrique était moins évident.»
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