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Il peint une juge avec ses excréments!

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Anne Caroline Desplanques/agence Qmi

2013-08-02 14:15:00

Le fondateur de l’École des Beaux arts de Montréal-Artus se dit victime d’intimidation de la part de la Sûreté du Québec, depuis qu’il a peint un portrait d’une juge de la Cour supérieure avec ses excréments.

Le peintre, Nikolaï Kupriakov,  souhaitait dénoncer ce qu’il estime être une décision injuste de la magistrate à son égard.
Le peintre, Nikolaï Kupriakov, souhaitait dénoncer ce qu’il estime être une décision injuste de la magistrate à son égard.
Artiste engagé de renommée internationale, Nikolaï Kupriakov a choisi de représenter la juge Claudine Roy en utilisant cette technique pour le moins non conventionnelle en signe de protestation.

En utilisant ses excréments plutôt que de la peinture, le peintre souhaitait dénoncer ce qu’il estime être une décision injuste de la magistrate à son égard. En juin 2011, celle-ci a rejeté la poursuite de 170 000 $ que l’artiste avait intentée contre le ministère de la Culture.

Quelques semaines après sa performance artistique publique devant le palais de justice de Montréal, M. Kupriakov reçoit une lettre de la Sûreté du Québec.

La police exige qu’il se soumette à des examens mentaux et fournisse une foule de renseignements personnels, dont les coordonnées de tous les membres de sa famille, dans le cadre d’une révision de son permis de port d’arme.

Amateur de tir sportif depuis l’enfance, M. Kupriakov possède plusieurs armes à feu dûment enregistrées. Surpris, il demande à la SQ ce qui motive ces exigences soudaines. On lui répond qu’on craint qu’il «compromette sa sécurité ou celle d’autrui».

La police exige que Nikolaï Kupriakov se soumette à des examens mentaux et fournisse une foule de renseignements personnels
La police exige que Nikolaï Kupriakov se soumette à des examens mentaux et fournisse une foule de renseignements personnels
Victime de censure dans son ex- URSS natale, l’artiste engagé est persuadé de revivre un scénario qu’il a déjà maintes fois vécu. «C’est clairement de la censure, de la répression. Si quelqu’un n’est pas content de mon tableau, il n’a qu’à me poursuivre», tempête-t-il.

«La police a-t-elle le droit d’interpréter des oeuvres d’art et de s’attribuer un droit de censure artistique » , questionne- t- il dans une lettre qu’il a adressée au directeur général de la SQ, Mario Laprise.

«Les artistes du Québec ne sont pas tenus par la loi de rendre des comptes à la police sur leurs oeuvres, même quand ces oeuvres sont une critique de notre société», plaide-t-il.

Au moment de mettre sous presse, la SQ n’avait pas encore répondu à notre demande d’entrevue.



Encadré
Créer des oeuvres d’art à base de matière fécale, ou «devenir son propre tube de peinture » , comme le disait le peintre belge Jacques Liziène, n’est pas une nouveauté. La première grande exposition consacrée à cette technique a eu lieu à Gênes en 1967. Certaines oeuvres à base d’excréments valent près de 200 000 $.
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