«On est sur le plancher des vaches»

Me Hugues Surprenant est candidat dans le district de Pointe-aux-Trembles, sur la liste du parti Projet Montréal conduite par Richard Bergeron. Membre du Barreau du Québec depuis 2002, il est procureur à la défense et exerce au sein du cabinet Handfield et Associés.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans la campagne?

En fait, il s'agit de ma troisième campagne électorale. En 2005, je me suis présenté à Saint-Léonard pour le parti Vision Montréal, avec Pierre Bourque. Pour les élections de 2009, j'ai posé ma candidature avec Projet Montréal à Montréal Nord.

Je suis un citoyen qui en a marre, et qui trouve malheureux de voir ce qui se passe. On ne cesse d'avoir des tuiles qui nous tombent sur la tête. Je veux essayer de redresser la barre. En politique municipale, c'est comme en droit criminel: on est sur le plancher des vaches, on n'a pas la tête dans les nuages.

Quels sont les principaux objectifs de votre programme?

Bon nombre de nos idées ont été récupérées par d'autres candidats, comme le développement de l'accès à l'eau. Nous sommes des insulaires et on ne s'en rend même pas compte. Particulièrement à Pointe-aux-Trembles, où l’on veut rendre les berges plus accessibles aux citoyens.

Il faut renforcer la communication entre les habitants et les postes de police de quartier. En tant que procureur, la question de la sécurité publique m'intéresse beaucoup.

On veut aussi dynamiser les quartiers pour qu'ils ne se transforment pas en dortoirs, et favoriser l'implantation de commerces de proximité aux alentours des stations de transport en commun.

Au nord de la rue Notre-Dame, il y a un terrain avec une voie de chemin de fer sur plusieurs kilomètres. Nous voulons en faire un parc naturel dans la continuité de Pointe-aux-Prairies. L'idée doit être bonne, parce qu'elle a été récupérée par Coderre!

En quoi votre métier d’avocat vous aide-t-il en politique?

Si on se fie aux sondages, c'est une des professions - avec celle de policier - considérées comme une des pires (rires). Mais je n'ai jamais eu de propos négatifs, on ne m'a jamais dit «maudit, vous êtes tous des voleurs». Les gens sont plutôt désabusés de la politique en général.

J'ai une facilité à parler aux gens et à m'exprimer. En tant qu'avocat criminaliste, je passe la plupart de mon temps à la Cour. Et puis, comme j'ai enseigné à l'UqaM, je sais vulgariser les informations.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre la liste de Richard Bergeron?

Les valeurs du parti comme l'environnement, le développement durable et l'accent mis sur les transports en commun m'ont attiré.

Projet Montréal, ce sont des citoyens comme vous et moi qui veulent se relever les manches, et pas des politiciens de carrière. C'est un vrai projet de participation citoyenne, social démocrate et progressiste, ça rejoint mes valeurs.

Ce n'est pas un groupement riche, mais avec les moyens qu'ils ont, ils font beaucoup et sont authentiques. Je ne serais dans aucun autre parti si celui-ci n'existait pas.

Que retirez-vous de cette campagne, d’un point de vue personnel?

Il faut se faire connaître, parler aux gens, frapper aux portes, même si parfois les gens en ont autant marre que moi (rires). Il faut les motiver à aller voter et écouter ce qu'ils ont à dire.

J'aime les gens, j’aime voir l'étincelle dans leurs yeux quand on leur parle de quelque chose qui les rejoint. J'ai pu rencontrer des personnes motivées qui veulent socialiser et débattre.

Même question, mais d’un point de vue politique?

Il y a toujours des tactiques et des coups en dessous de la ceinture, comme les appels de Côté. Mais nous ne jouons pas à ces cartes-là. Ça fait partie du jeu, et on a déjà vu pire.

On a quand même pu parler des enjeux, d'autres candidats ont aussi amené leurs idées, et n'ont pas fait que s'attaquer. Dans l'ensemble, je trouve que la campagne a été belle et respectueuse.

Un message pour vos confrères?

Nous avons des élus depuis huit ans qui ont démontré leurs compétences, alors que d'autres s'improvisent maire à quatre mois des élections.

Qui est le plus à même de gérer cinq milliards de dollars? Ceux qui s'improvisent à la dernière minute, ou ceux qui ont de l'expérience?