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Affaire Marie-Renée Baillargeon : poursuite au civil contre le présumé agresseur
Agence Qmi
2014-01-20 07:00:00
L’avocat de Marie-Renée Baillargeon, cette jeune femme qui affirme avoir été agressée sexuellement par un avocat connu de la région de Québec, a confirmé samedi matin qu’une poursuite au civil serait intentée contre l’agresseur présumé dont l’identité ne peut être dévoilée.
Me Bellemare s’est également indigné des propos tenus par le présumé agresseur, rapportés dans un reportage diffusé à TVA Nouvelles vendredi.
Lors d’une entrevue de trois heures sans caméra ni enregistreur, l’homme a confié à la journaliste s’être parfois mal comporté, qualifiant certains gestes posés de «maladresses», mais «jamais à caractère sexuel».
«Il faut comprendre que pour lui, coucher en cuiller avec sa gardienne de 14 ans, c’est une maladresse, que fouiller dans les petites culottes de sa gardienne de 14 ans, c’est une maladresse. On n’a pas la même définition d’une maladresse», a dit samedi matin Me Bellemare.
«Il a admis à la police qu’il s’était réveillé en cuillère dans le lit de sa gardienne de 14 ans. Moi, je trouve que c’est inacceptable, et ça répond certainement aux critères d’une conduite sexuelle criminelle», a-t-il poursuivi.
Selon lui, ces déclarations sont des «aveux inquiétants» de la part d’un homme qu’il qualifie de «manipulateur».
«C’est un peureux qui se cache. Ça prouve davantage que ça prend un procès et que ça ne peut pas rester comme ça. C’est dans ce sens-là qu’on va aller», a soutenu Me Bellemare.
«Je serais allé directement à la police»
Lors de l’entrevue avec l’agresseur allégué, TVA Nouvelles a obtenu une copie d’un message laissé par le père de Mme Baillargeon, Jean Baillargeon sur le répondeur de l’avocat. M. Baillargeon y dit alors qu’il «s’agit sans aucun doute de maladresses» sans aucune mauvaise intention, soulignant que pour lui «le dossier est clos».
Le père de la jeune femme, qui a aujourd’hui 29 ans, a tenu à expliquer samedi matin les raisons qui l’avaient poussé à s’exprimer ainsi à l’époque.
«En juin 1999, j’ai parlé plusieurs fois à l’agresseur, je lui ai laissé plusieurs messages que je n’ai pas conservés, bien sûr. Celui qu’il a gardé, de peur d’être poursuivi, c’était avant que je sache toute l’affaire», a-t-il précisé.
«Marie-Renée était traumatisée, après quatre mois d’abus et elle avait promis à la femme de l’agresseur de ne pas le dénoncer pour ne pas nuire aux trois fillettes (du couple). Si c’était à refaire, je serais allé directement à la police avec ma fille», a ajouté Jean Baillargeon.
Marie-Renée Baillargeon soutient qu’à l’âge de 14 ans, un avocat reconnu l’aurait agressée sexuellement pendant plusieurs mois. Lorsqu’elle a déposé une plainte contre son agresseur, plusieurs temps après les faits allégués, les procureurs ont décidé de ne pas intenter de procès. L’homme en question est également collecteur de fonds du Parti libéral du Québec.
La semaine dernière, Me Bellemare avait interpellé le ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud, afin qu’il rencontre Mme Baillargeon dont la version n’a jamais été entendue par un procureur. Le ministre a refusé de rouvrir le dossier.
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