Accusation réduite pour le matricule 728

L’accusation a été réduite, ce vendredi au palais de justice de Montréal.

Plutôt que d’être accusée par voie criminelle, la policière rendue célèbre pour ses interventions musclées lors du printemps étudiant est maintenant accusée par voie sommaire, une procédure moins grave.

Concrètement, cela signifie qu’en cas de culpabilité, la peine maximale passe de cinq ans de pénitencier à six mois de prison. La policière qui est actuellement suspendue ne risque pas non plus la destitution automatique.

« Cela accélère le processus, car on peut aller directement à procès. C’était le mode le plus approprié pour raccourcir les délais », a souligné le procureur de la Couronne Me Jean-Roch Parent.

Le dossier a toutefois été remis au 4 février prochain, et la défense a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait déposer une requête en arrêt des procédures malgré l’atténuation de l’accusation.

Longues procédures

Avec cette nouvelle remise du dossier en février et une requête en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne, le dossier n’est pas près d’être bouclé.

Matricule 728 est accusée de voies de fait en lien avec une intervention musclée le 12 octobre 2012 sur le Plateau Mont-Royal.

L’affaire avait débuté à cause d’une bouteille de bière sur la voie publique. La policière, qui s’était rendue célèbre lors du printemps étudiant en aspergeant des manifestants de poivre de Cayenne, avait violemment maîtrisé un individu alors que quelqu’un filmait la scène.

Les images s’étaient répandues de façon virale sur internet. Dans un enregistrement audio capté un peu plus tard, on pouvait l’entendre parler des individus en des termes peu élogieux.

« Tous les rats qui étaient en haut, les gratteux de guitare, ces osties de carrés rouges là, tous des artistes ostie, en tout cas, des mangeux de marde, ils ont commencé à sortir de l’appartement », pouvait-on entendre sur l’enregistrement.

L’enquête a duré 19 mois.

La policière Trudeau n’était pas présente à la cour vendredi, lors de son audience. Pourtant, à ce stade des procédures, la présence d’un accusé est toujours requise, sauf exception. La juge Hélène Morin a accepté de dispenser matricule 728 de se présenter en cour

« Nous avons de très bons contacts avec elle », a assuré Me Célina St-François de la défense.

Lors de la prochaine audience, la policière Trudeau n’aura pas non plus à être présente.
« Il n’y a pas de traitement de faveur », a assuré Me St-François.