Commission Charbonneau: des dons passés sous silence

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Céline Gobert

2015-03-19 10:15:00

La Commission sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction aurait passé sous silence des allégations précises sur des dons politiques illégaux remis au mari de Pauline Marois...

Pauline Marois et son mari Claude Blanchet
Pauline Marois et son mari Claude Blanchet
La Commission sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction n’a pas rendu publiques des allégations précises concernant des dons politiques illégaux faits à Claude Blanchet, le mari de l'ex-première ministre péquiste Pauline Marois, rapporte The Globe and mail.

Pour rappel, l’enquête publique a mis fin à ses audiences l’automne dernier après avoir dévoilé les preuves de corruption à grande échelle dans les milieux de la construction et de l’ingénierie au Québec. La Commission a essuyé de nombreuses critiques arguant qu’elle ne creusait pas assez la question des campagnes de financement au niveau provincial.

Le cadre supérieur d’une grande firme d'ingénierie a déclaré aux enquêteurs de la Commission avoir personnellement fourni 5000 dollars en chèques à M. Blanchet dans le cadre de la campagne de financement du Parti Québécois en 2008, selon les documents de Radio-Canada et du Conseil de presse du Québec.

Les dons dépassaient le montant individuel autorisé de 3000 dollars, et les fonds provenaient d’un système dans lequel les entreprises remboursaient illégalement les dons de leurs employés faits aux partis politiques, selon Radio-Canada.

En plus du don de 5000 dollars, M. Blanchet aurait demandé à un autre ingénieur oeuvrant dans la province en 2007, d’insuffler 25 000 dollars à la campagne de Madame Marois du PQ. Toujours selon Radio-Canada, un reçu du don de 5000 dollars a été fourni aux enquêteurs et aux avocats dès les audiences préliminaires.

La Commission Charbonneau remise en question ?

Les documents, déposés dans le cadre d'un litige devant le Conseil de presse du Québec, soulèvent des questions sur les efforts de la Commission Charbonneau à véritablement creuser le système des campagnes de financement des politiques. Ils soulèvent également quelques interrogations quant aux questions posées aux témoins qui ont comparu lors des audiences publiques.

« Le (témoin) se trouvait au coeur d’un système de dons illicites faits aux partis politiques pendant un certain nombre d’années, a déclaré Radio-Canada. En fait, selon un haut responsable de la Commission Charbonneau, ce témoin était l’un des plus crédibles qu’il avait jamais rencontré...Pour des raisons inconnues, il n’a jamais été interrogé sur les événements impliquant Claude Blanchet lors de sa comparution publique. »

De plus, un bon nombre de hauts responsables n’ont jamais eu à comparaître devant la commissaire France Charbonneau, parmi lesquels on compte Jean Charest, Pauline Marois, Marc Bibeau et l’homme d’affaires Claude Blanchet, mari de Pauline Marois.

À l’époque, Pauline Marois et Claude Blanchet avaient nié toute malversation, accusant le mois passé Radio-Canada « d’utiliser les plaintes injustifiées d’une source anonyme et de représenter l’information de façon biaisée. »

Radio-Canada a porté le jugement en appel, fournissant de nouvelles informations sur ses sources dans le cadre de sa défense. L'organisme a notamment déclaré qu'il avait reçu l'autorisation de l'une de ses sources de divulguer le fait qu'elle avait comparu devant la Commission Charbonneau.

« Nous demandons encore des excuses pour les dommages infligés à Mme Marois, M. Blanchet et le parti », a déclaré la porte-parole du PQ Antonine Yaccarini ce mardi.

Le rapport final de la Commission Charbonneau sera publié au mois de novembre prochain.
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