La « juge nue » témoigne de son calvaire

L’ancienne juge en chef adjointe du Manitoba, Lori Douglas, fait une nouvelle fois les manchettes, cette fois à la Une de janvier de la revue Canadian Lawyer.

L’ex-juge y compare notamment les procédures devant le Conseil canadien de la magistrature à des « agressions sexuelles » répétées, indique 98,5FM.

Pour celle qui pris sa retraite en mai dernier après avoir conclu une entente avec le Conseil, la pensée que les employés de la magistrature pouvaient voir ses photos dénudées ressemble « aux tortures infligées aux femmes en temps de guerre».

L'ex-juge affirme qu'elle-même n'a rien à se reprocher dans cette affaire et que le Conseil aurait dû prendre sa défense plutôt que de la traîner dans une sordide procédure disciplinaire.

Elle estime que si elle avait été un homme, les choses se seraient passées différemment. « Personne n'a pris ma défense. Si ça avait été un homme, le Conseil aurait dit: 'Pauvre Joe: il a marié une folle'», peut-on lire dans les pages du magazine.

«J'ai perdu mon emploi. J'ai perdu ma vie. J'ai perdu ma réputation, confie l’ex-juge Douglas. Mis à part mon fils, je n'avais plus beaucoup de motifs de continuer.»

La porte-parole du Conseil canadien de la magistrature, a indiqué que le Conseil ne savait pas encore s’il répliquerait à ce témoignage. Il lui reprochait notamment d’avoir miné la confiance de la population dans le système judiciaire en omettant de mentionner toute cette affaire avant sa prise de fonction.

Pour rappel, l’affaire, dont les audiences ont coûté au moins 3 millions de dollars, a fait grand bruit dans les médias et Droit-inc en avait relayé les nombreux rebondissements .

Comme nous vous l’indiquions, l'ex-mari de Mme Douglas, l'avocat Jack King, aujourd'hui décédé, avait publié en ligne ces photos intimes de sa femme il y a une dizaine d'années, et les avait aussi montrées à un client, Alexander Chapman, afin de le convaincre d'avoir des relations sexuelles avec elle.

M. Chapman a plus tard intenté une poursuite pour harcèlement sexuel, mais a finalement conclu une entente à l'amiable prévoyant la destruction des photos et un dédommagement de 25 000 dollars. Mais il a finalement conservé des copies des photos, et les a montrées en 2010.