Portrait

À son compte après 15 ans chez Norton Rose!

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Julien Vailles

2016-08-29 15:00:00

Une avocate spécialisée en propriété intellectuelle et agente de marques de commerce quitte Norton Rose Fulbright pour se lancer en solo. Droit-inc lui a parlé!

Depuis le 7 juillet, Me Madeleine Lamothe-Samson œuvre à son compte
Depuis le 7 juillet, Me Madeleine Lamothe-Samson œuvre à son compte
Depuis le 7 juillet, Me Madeleine Lamothe-Samson œuvre à son compte. Elle met ainsi fin à une carrière de près de 15 ans au cabinet Norton Rose Fulbright. Elle se confie à Droit-inc sur les motifs de son départ et sur sa pratique.

Quelles raisons vous ont poussée à quitter Norton Rose?

Norton Rose était un très bon bureau; c’est avec regret que j’ai quitté et je garde de très beaux souvenirs de mes années dans ce cabinet. Mais même si j’avais une pratique assez confortable, je travaillais une heure ou deux de trop par jour à mon goût, parfois plus! À 40 ans, j’avais envie de me mettre en danger, de voir de quoi j’étais capable. J’avais envie d’assouvir ma fibre entrepreneuriale, tout en étant plus présente, en corps et en esprit, pour mon mari et nos enfants.

Par ailleurs, ma tête fourmillait de projets qui ne cadraient pas tous dans la structure d’un grand bureau. Enfin, la question des conflits d’intérêts est bien entendu un problème qui grossit proportionnellement à la croissance du bureau!

Il y a d’ailleurs quelques clients qui ont cru en moi et qui m’ont demandé de continuer leurs dossiers. C’est une belle marque de confiance. De toute manière, je ne vois pas Norton Rose comme un concurrent, mais comme un partenaire d’affaires éventuel, une fois que la poussière sera retombée!

Quels sont vos domaines de prédilection?

Je travaille en matière de propriété intellectuelle, de marques de commerce et de contrats dans le milieu de la télévision, du cinéma, de la musique, du multimédia et du Web. J’ai également développé une expertise en matière d’assurances dans le secteur du film, de la télévision et de la distribution, en matière de gestion collective de droit d’auteur, ainsi qu’en règlement de différents liés à l’application de conventions collectives dans le secteur de l’audiovisuel.

En matière de marques de commerce, droit d’auteur et droit du divertissement, plusieurs avocats font un choix entre faire du litige, ou plutôt se concentrer sur le conseil d’affaires et la rédaction de contrats, ou encore la pratique d’agence. J’ai toujours refusé de faire ce choix, ce qui fait que ma pratique a toujours été riche et diversifiée, et que je peux accompagner le même client dans plusieurs aspects de son entreprise. Je peux donc être à la Cour une journée, et aider un client dans sa stratégie préventive, par l’entremise de contrats, une autre journée. Toujours dans mes champs de compétences bien entendu!

Je suis d'ailleurs intervenue devant la Cour supérieure du Québec, la Cour fédérale et la Cour d’appel fédérale, la Commission du droit d’auteur, ainsi que des arbitres de griefs.

Qu'est-ce qui vous passionne dans votre domaine?

Je suis une consommatrice de culture : le travail que font les gens dans cette industrie m'intéresse vivement et c'est ce qui rend ma carrière passionnante. Il me fait plaisir de faire partie du succès de leur entreprise.

Pouvez-vous revenir sur votre parcours académique et professionnel?

J'ai fait mes études de droit à l'Université Laval, et j'ai terminé en 1999. J'ai travaillé comme étudiante en droit chez Ogilvy Renault (NDLR : aujourd'hui Norton Rose), puis j'ai fait ma maîtrise en propriété intellectuelle à l'Université de Toronto. Ensuite, j'ai obtenu mon titre d'avocate et j'ai commencé à pratiquer chez Ogilvy Renault, mais au bureau de Montréal cette fois. Puis, en 2004, je suis devenue agente de marques de commerce.

Par ailleurs, j’ai assumé pendant cinq ans la présidence du chapitre canadien de l’Association littéraire et artistique internationale (ALAI), une organisation non gouvernementale reconnue par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Je continue à être impliquée activement dans cette organisation, notamment en tant que membre du comité exécutif international. J’ai également été présidente de la section Information, télécommunications et propriété intellectuelle de la division Québec de l’Association du barreau canadien. Je suis aussi membre de la Copyright Society des États-Unis, ce qui me fournit plusieurs connaissances en matière de droit américain.

Enfin, parlez-nous de vos objectifs, à court et à long terme.

Je ne ferme pas la porte à une éventuelle association, où à l'embauche d'employés. Pour l'instant du moins, j'ai déjà une patronne très exigeante : moi-même! Dans un avenir rapproché, je vais travailler à accroître ma visibilité sur Internet.

Par ailleurs, ma clientèle se compose d’entreprises locales, mais aussi hors-Québec. Je pense que la situation géographique et bilingue et multiculturelle de Montréal nous place dans une situation enviable pour également desservir une clientèle européenne et venant de notre voisin du sud. J’entends bien mettre à profit cet avantage.
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5 commentaires

  1. Jacques
    Jacques
    il y a 7 ans
    Une ou deux heures de trop
    Elle travaillait un ou deux heures de trop par semaine!

    • Maurisse
      Maurisse
      il y a 7 ans
      savoir lire
      Une heure ou deux de trop par semaine, ce qui se traduit généralement par 6 à 12 heures.

    • Ordinary Lawyer
      Ordinary Lawyer
      il y a 7 ans
      Just Brilliant
      More brilliant decision-making brought to you by another large bureaucratic law firm.

      For the sake of maintaining a billable hours quota, they have lost the services of a perfectly useful lawyer who earned them more than she cost, created a lower-cost competitor with the same capabilities and fewer conflict-of-interest limitations, and lost clients into the bargain.

      The writing is on the wall. Be euphemistic if you like, call it "work-life balance", but women do not feel the same social pressure to work endless hours that men do (maybe they are just smarter, who knows), and they are now the majority of law school graduates.

      The firms that keep them, win the war for talent.

    • Larry
      Larry
      il y a 7 ans
      Enfin!
      Un des meilleurs commentaires de l'histoire du site! Enfin quelqu'un qui comprend vraiment les enjeux des grands cabinets et qui parle de conciliation travail famille sans être misogyne. Tellement rafraîchissant de lire ça ici!

      Svp donnez lui une chronique hebdomadaire au lieu de nous faire chier avec les actions sur compte pour honoraires impayés.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Vraiment savoir lire.
      C'est écrit qu'elle travaillait une heure ou deux de trop par JOUR, Maurisse et Jacques.

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