Prix Exemplum uistita: qui est l’avocat lauréat?

Me Frédéric Desmarais, avocat en droit du travail et de l’emploi au sein du cabinet Therrien Couture, a reçu le prix Exemplum uistita la semaine passée au Palais de justice de Laval. Pour Droit-inc, il revient sur sa récompense, sa pratique et les enjeux principaux de son domaine de droit.

Droit-inc : D’abord, félicitations ! Vous attendiez-vous à une telle récompense ?

Me Frédéric Desmarais : Pas réellement non. Mais j’étais au courant qu’une personne du bureau avait soumis ma candidature.

Le prix récompense un avocat qui sert d’exemple pour ses pairs (Exemplum) et qui contribue activement à l’avancement de la justice (uistita). Comment y parvenez-vous au quotidien?

Je pense que le prix m’a été remis pour mon apport à la littérature juridique. C’est le couronnement des différents efforts déployés au fil des ans. J’ai plus spécifiquement écrit un ouvrage intitulé Le contrat de travail (articles 2085 à 2097 C.c.Q.), publié aux Éditions Yvon Blais. Je suis aussi l’auteur de multiples articles de doctrine. Plusieurs de mes articles ont été publiés dans La référence Ressources humaines, une base de données qui est le fruit de la collaboration entre l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) du Québec et Les Éditions Yvon Blais.

Vous pratiquez à Laval. Est-ce par choix? Est-ce différent que de pratiquer à Montréal?

Oui c’est par choix, mais la pratique n’est pas vraiment différente. Lorsque j’ai décidé de quitter le cabinet Borden Ladner Gervais (BLG) pour rejoindre Therrien Couture, j’avais le choix entre deux places d’affaires : Brossard et Laval. Laval était plus proche géographiquement de là où je vis. Aussi, il y a un beau marché lavallois à développer dans le domaine du droit du travail.

J’imagine que vous étiez aussi intéressé par la pratique dans un plus petit cabinet…

Oui, absolument. L’environnement de travail est plus flexible et la structure des taux horaires est plus raisonnable que celle pratiquée dans les grands bureaux. Therrien Couture est géré comme une entreprise, l’entrepreneuriat est au coeur du modèle d’affaires. Les deux fondateurs du cabinet sont de grands entrepreneurs avec une grande vision. Le modèle d’affaires est un modèle d’avant-garde, comparé à celui des grands cabinets.

En quoi est-il d’avant-garde?

Nous avons ici des services intégrés. Nous offrons des services juridiques certes, mais aussi des services de conseillers en ressources humaines agréés par exemple. Édilex a été acheté par Therrien Couture également, cela créé une communauté juridique. Les clients envisagent les services juridiques de plus en plus comme un bien, une commodité. Nous, nous voulons leur offrir une valeur ajoutée.

Quels sont vos mandats ? De quoi sont faites vos journées ?

J’ai une pratique plus axée sur les rapports individuels du travail : les congédiements, les licenciements collectifs, les recours devant le Tribunal Administratif du travail, le harcèlement psychologique, la révision de contrats de travail, les employés problématiques. Je suis spécialisé également en matière de griefs et de droit fédéral de l’emploi et du travail.

Quels sont les grands enjeux en ce moment en droit de l’emploi et du travail?

En ce qui concerne le modèle d’affaires, il faut essayer d’être à l’avant-garde et de demeurer pertinent auprès des clients, notamment en matière de coûts juridiques. Il faut réinventer les services et offrir de la valeur ajoutée. Pour le domaine à proprement parler, le droit de l’emploi et du travail est fortement influencé par les technologies de l’information et des communications, les médias sociaux. Les clients ont un intérêt marqué pour les questions reliées aux médias sociaux : l’obligation de loyauté envers son employeur sur les médias sociaux, l’utilisation de la preuve, le droit de l’employeur quant à ce que fait son employé sur ce type de médias. Notamment quand il s’agit de litige, ce domaine possède plusieurs ramifications.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes avocats qui voudraient se lancer dans le même domaine de droit que vous?

D’être à l’affût de tous les développements jurisprudentiels car c’est un droit qui évolue de façon très rapide. La jurisprudence est très volumineuse, plus que dans d’autres domaines. Il faut donc bien être à jour pour ne pas donner de conseils dépassés.