Jacques Corriveau reconnu coupable de trois chefs d'accusation

Ami intime de Jean Chrétien, l'homme aujourd'hui âgé de 83 ans avait témoigné devant la Commission Gomery sur le programme des commandites, il y a 11 ans, en 2005. Dans son rapport, le juge John Gomery concluait que Jacques Corriveau « était l'acteur central d'un dispositif bien huilé de pots-de-vin » qui lui avait permis « de s'enrichir personnellement et de donner de l'argent et des avantages au Parti libéral du Canada ».

Les huit hommes et quatre femmes du jury, qui avaient amorcé leurs délibérations jeudi dernier, en sont arrivés à ce verdict mardi.

Le juge Jean-François Buffoni leur avait précisé que pour reconnaître Jacques Corriveau coupable, les jurés ne devaient pas seulement conclure que l'accusé était effectivement influent au Parti libéral: ils devaient aussi conclure, hors de tout doute raisonnable, que l'ex-organisateur avait délibérément joué de cette influence pour en tirer des avantages et des bénéfices.

Au procès, la Couronne avait plaidé que l'organisateur libéral avait mis au point un stratagème de ristournes sur des contrats accordés dans le cadre du programme fédéral de commandites. La poursuite avait aussi soutenu que Jacques Corriveau s'était servi de l'entreprise Pluri Design Canada pour frauder le gouvernement en empochant lui-même une somme totale de 6,5 millions $, entre 1997 et 2003.

La défense estimait plutôt que la Couronne n'avait pu prouver que Jacques Corriveau s'était servi de ses relations au sein de l'état-major du Parti libéral du Canada afin de décrocher des contrats du gouvernement fédéral.