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Un recours collectif d’un milliard$ pour d'anciens patients « d'hôpitaux indiens »

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Radio -canada

2018-01-31 13:15:00

La poursuite vise 29 hôpitaux à travers le pays qui étaient sous la gestion d'Ottawa entre 1945 et le début des années 1980...

La représentante des demandeurs, Ann Hardy
La représentante des demandeurs, Ann Hardy
Deux cabinets d'avocats canadiens ont intenté un recours collectif de 1,1 milliard de dollars au nom d'anciens patients d'« hôpitaux indiens », administrés par le gouvernement du Canada.

Ce système de soins de santé, qui a duré pendant des décennies, est entaché par des allégations de maltraitance et d'abus, a appris CBC News.

La poursuite vise 29 hôpitaux à travers le pays qui étaient sous la gestion d'Ottawa entre 1945 et le début des années 1980. Selon des chercheurs, des milliers de patients ont été admis dans ces établissements.

« Les installations étaient surpeuplées, et le personnel était insuffisant, affirme la déclaration des avocats. Les patients autochtones étaient détenus de force et isolés. »

La déclaration allègue également une défaillance systémique qui a créé un environnement malfaisant dans lequel la violence physique et sexuelle était bien présente.

La représentante des demandeurs, Ann Hardy, déclare être une des nombreuses victimes de la violence de ces hôpitaux réservées aux « Indiens ».

Lorsqu'elle était enfant, elle a été amenée à l’Hôpital pour « Indiens » Charles-Camsell, en 1969, au sud d’Edmonton, pour traiter sa tuberculose, alors qu'elle vivait à Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest.

CBC News a appris que les « hôpitaux indiens » employaient un système de soins de santé où régnait la ségrégation.

« C'était terrifiant »

Jonathan Ptak, avocat du cabinet torontois Koskie Minsky LLP
Jonathan Ptak, avocat du cabinet torontois Koskie Minsky LLP
Ann Hardy avance que, durant les séances de radiographies mensuelles, elle ainsi que d’autres patientes subissaient des gestes déplacés de la part des techniciens.

« C’était ça, obtenir une radiographie à l’Hôpital pour "Indiens" » Charles-Camsell », explique la femme de 59 ans. Elle affirme qu’un infirmier venait souvent la visiter pour lui apporter des cadeaux.

Le personnel de l’hôpital aurait même eu des relations sexuelles avec une de ses colocataires, une préadolescente. « J’entendais tout ce qui se passait », dit Mme Hardy.

Sa colocataire pensait que l’homme était son petit ami. « Ma colocataire me disait que c’est ce que les gens font quand ils s’aiment », se désole Ann Hardy.

Réponse du gouvernement

Carolyn Bennett, la ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord
Carolyn Bennett, la ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord
Le recours collectif a été déposé le 25 janvier, à Toronto. Il demande un dédommagement pour négligence, manquement à une obligation, mais aussi pour les mesures punitives qui ont été employées.

Selon Jonathan Ptak, un avocat du cabinet torontois Koskie Minsky LLP, qui a intenté le procès en collaboration avec le cabinet d'avocats Masuch Albert LLP, de Sherwood Park, en Alberta, les violences physiques et sexuelles présumées constituaient un « traitement horrible ».

« Ces incidents ne se produisaient pas dans les hôpitaux pour les patients non Autochtones », ajoute-t-il.

Dans un communiqué, le bureau de Carolyn Bennett, la ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, a mentionné que le gouvernement fédéral « respectait » la décision des plaignants. « Le Canada croit que la meilleure façon de régler les problèmes est la négociation et le dialogue plutôt que le contentieux », a-t-il précisé.

Ottawa n’a toutefois pas encore certifié le recours collectif.

Ann Hardy rappelle que, comme de nombreux anciens patients, elle a gardé de nombreux traumatismes de son séjour dans cet établissement. « Mon traitement pour la tuberculose est peut-être terminé, mais je suis toujours aux prises avec des séquelles de l’Hôpital Charles-Camsell », conclut-elle.
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13 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Indiens?
    Indiens? Pas besoin de procès, Trudeau va leur donner le plein montant + intérêts et frais, en plus d'aller pleurer à la télé en s'excusant.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      shame1
      Avais-tu le même point de vue pour les orphelins de Duplessis? As-tu pensé à ce que ces gens avaient vécus? Ou est-ce que tu t'en fiches parce que tu penses qu'ils ne sont pas comme toi?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Non
      Je ne m'en fiche pas. Je fais juste souligner le fait que notre bon premier ministre se couche devant tout ce qui est indien ou musulman, pendant que le reste du pays est ignoré et que les génération futures crouleront sous ses déficits.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Shame
      Bigotry is not a good look on you.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      sauf que
      Tu comprends évidemment que Maher Arar, c'était sous le règne de son prédecesseur? Un petit détail à cogiter dans tes élucubrations....

  2. Colbert
    Colbert
    il y a 6 ans
    En primeur!!
    Je vous annonce mon intention de déposer un recours collectif de 100 milliards d'euros contre la République française, l'Intendant Talon et les gouvernements à tous les niveaux, au nom des Filles du Roy dont les conditions de vie se sont avérées très difficiles, et contraires aux promesses de bonheur et prospérité qu'on leur avait faites. Des dommages spéciaux seront réclamées au nom de toutes celles qui ont été contraintes d'épouser un home édenté.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      shameful 2
      Hahahaha, hilarant, quel humour.

      Les aggressions sexuelles sur des enfants, quel beau sujet d'humour! Le début des années 80, peut être que t'étais en vie? Moi si.

      Mais c'est correct. Pourquoi avoir de l'empathie pour des victimes d'agression sexuelle systématique? Après tout, justement, ils ne sont pas descendant des filles du roi, ils ne comptent pas vraiment, n'est-ce pas?

    • Colbert
      Colbert
      il y a 6 ans
      Réponse à Anonyme
      Ben oui, j'étais en vie. Et j'ai moi-même été victime d'abus dans des institutions d'enseignement. Je suis passé à autre chose. Je ne regarde pas derrière, parce que ça n'est pas où je m'en vais. Les recours collectifs, c'est rendu n'importe quoi.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Empathie?
      Dans ce cas, tu devrais comprendre mieux que quiconque l'atrocité qu'ils ont vécu. Mais pcq tu as fais ce choix, tu as le droit de te moquer de ceux qui ne font pas le même? Qui es-tu pour porter ce jugement? Si t'as raison, leurs recours ne portera pas fruit. Sinon, laisse le système faire. Hallucinant qu'une telle cause suscite l'hillarité chez toi quand ils font des recours pour toutes sortes de choses moins significative dans la vie des gens.

    • Colbert
      Colbert
      il y a 6 ans
      Précision
      Je ne ris pas des victimes. Je raille les avocats qui prennent des recours à la con sur la base d'un révisionnisme à but lucratif. Dois-je vous rappeler que les faits initiaux à la base de ce recours datent de 1978, soit 78 ans? Très eu pour moi. What does not kill you makes you stronger. Move on.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      imprécision
      Quand tu compares les faits dse cette affaire avec ceux des filles du roi pour des conditions de vie difficile, tu minimise ce que ces gens ont vécu. Oui, tu ris d'eux et maintenant tu cherches à faire du révisionisme de l'intention de ta blague. C,est d'ailleurs pq tu écris 'move on'.

      En passant, 1978, ce n'est pas il y a 78 ans, même 1945 ne l'est pas! Mais le texte précise pourtant 'La poursuite vise 29 hôpitaux à travers le pays qui étaient sous la gestion d'Ottawa entre 1945 et le début des années 1980."

    • Colbert
      Colbert
      il y a 6 ans
      Correction
      Vous avez raison, 73 ans au lieu de 78 ans. Pour le reste, soyons d'accord pour être en désaccord. Je ne changerai pas d'idée et vous non plus.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Et aujourd'hui ?
    « Les installations étaient surpeuplées, et le personnel était insuffisant, affirme la déclaration des avocats. Les patients autochtones étaient détenus de force et isolés. » Oui vraiment tragique à l'époque puisqu'aujourd'hui tous ces problèmes sont disparus et tout va pour le mieux dans nos formidables hopitaux !

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