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Le comptable relationnel

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Jean-francois Parent

2018-09-12 11:15:00

Philip Chandra mise sur la connaissance du client et de son entreprise pour maintenir son jeu à un niveau élevé...

Philip Chandra, associé, Fiscalité, chez MNP
Philip Chandra, associé, Fiscalité, chez MNP
La prestation de services fiscaux est souvent vue comme un produit parmi d’autres. « Les services comptables sont perçus comme une commodité, un produit de consommation », observe Philip Chandra, associé, Fiscalité, chez MNP.

Mais la comptabilité n’est pourtant pas qu’une affaire de chiffres, explique celui qui vient d’être nommé associé, trois ans après son arrivée au cabinet.

« C’est notamment le défi de trouver des façons, des stratégies et des planifications fiscales qui permettent au client de réduire ses dépenses ».

Importante dépense

La fiscalité est souvent le plus gros poste de dépenses des clients de Philip Chandra, qui consulte surtout auprès des PME et des entreprises familiales. Et pour trouver la meilleure façon pour le client de réduire ce poste, il faut passer du temps avec lui. Bien comprendre sa routine opérationnelle, plonger dans ses méandres budgétaires.

« Par exemple, pour déterminer qu’un client pourrait bénéficier de l’exemption à vie sur les gains en capital, il faut que je connaisse bien son entreprise », explique le comptable formé à l‘Université Concordia et diplômé de la John Molson School of Business au début 2000.

Ce sont surtout les entrepreneurs qui utilisent cette exemption, laquelle s’applique sous certaines conditions—comme l’obligation d’utiliser 90% des actifs de l’entreprise dans son exploitation courante.

« Dans certains cas, il faudra restructurer l’entreprise pour profiter de cette exemption », ce qu’on ne peut faire qu’en la connaissant à fond.

Les relations

L’aspect relationnel est ainsi l’une des pierres angulaires de la conduite des affaires pour Philip Chandra et son équipe. « Quand on se met à analyser une entreprise, surtout si c’est une entreprise familiale, on ausculte la vie des gens. Ils doivent nous faire confiance. »

Cette confiance devient d’autant plus importante que des professionnels comme Philip Chandra ne peuvent bien faire leur travail que lorsqu’ils prennent le temps de lever le voile sur les tenants et aboutissants d’une entreprise.

À l’instar d’un conseiller financier qui aide son client à s’enrichir, le comptable fiscaliste fera de même avec l’entreprise. « La question que je me pose, le défi que j’aime relever, c’est de voir comment je peux aider le client à rendre sa transaction fiscalement efficiente. »

La comptabilité, une révélation

Cela lui apporte beaucoup de stimulation intellectuelle, poursuit Philip Chandra, qui dit être tombé dans la marmite de la comptabilité un peu par hasard.

Son père, lui-même comptable dans l’industrie, n’a jamais pris sur lui d’inciter son fils à suivre ses traces.

Après avoir été accepté en sciences informatiques à McGill et hésité, c’est finalement vers le cours de comptabilité de Concordia qu’il s’est tourné, et ce fut la révélation. «Il y avait des scénarios, des situations complexes, chaque chiffre exigeait des efforts intellectuels pour en analyser le contexte, ç’a été la piqûre… »

Et pour tacler les défis intellectuels, la fiscalité est un puits sans fond. Car avec l’impôt, il peut y avoir autant d’interprétations que de fiscalistes. Il y a des situations de base qu’on ne peut éviter, comme les taxes de vente. Mais d’autres situations se prêtent davantage à l’interprétation, comme la réclamation de crédits fiscaux particuliers. « Dans ces cas-là, il faut évaluer la tolérance au risque du client » face à certaines stratégies fiscales, explique Philip Chandra.

Prendre le temps

Ce sont là des situations qui pimentent beaucoup le quotidien du comptable. Et qui comble son désir de passer du temps avec les clients.

« La valeur ajoutée que l’on apporte au client, c’est dans le temps qu’on lui consacre qu’elle se trouve. » Si on n’est pas à l’écoute, on peut rater le détail d’une situation, et ne pas avoir tous les éléments en main pour faire la meilleure planification fiscale pour le client.

Et Philip Chandra de relater que ses plus grandes erreurs, et les plus importantes leçons qu’il en a tirées, c’est quand il est allé trop vite. « Il faut prendre du recul, ralentir, s’assurer qu’on a bien attaché toutes les ficelles. » Sinon, on risque de faire des erreurs qui seront coûteuses à réparer.

Au-delà des relations cependant, la curiosité intellectuelle sert de point d’ancrage à Philip Chandra par rapport à son métier.

Et c’est ainsi qu’en plus de sa pratique, Philip Chandra est l’un des directeurs du programme de formation en fiscalité des CPA au Canada. En effet, il forme la prochaine génération de fiscalistes tant sur les principes comptables ou les nouvelles normes IFRS que sur les fondamentaux de la fiscalité. « Enseigner me permet de raffiner mes connaissances. Mais surtout, de me mettre à jour et d’apprendre à bien vulgariser la matière. »

Ça tombe bien, car la capacité de bien vulgariser est justement essentielle au maintien d’une bonne relation avec les clients.
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