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Michael Sabia, un loser?

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Rene Lewandowski

2009-03-16 13:10:00

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’arrivée de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec ne fait pas l’unanimité.

En fait si, mais pas dans le bon sens du terme. Car à part ses amis - ses ex-collègues du CN et de Bell -, à peu près tout le monde a décrié cette nomination. Elle soulève des interrogations autant chez l’ex président et chef de la direction de la Caisse, Jean Campeau, que chez le fondateur du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires, Yves Michaud, que chez l’ancien premier ministre, Bernard Landry.

Pareil chez les commentateurs dans les médias. Rarement ai-je pu lire parmi les chroniqueurs et éditorialistes autant de scepticisme devant ce choix éminemment politique du gouvernement Charest.

On pointe du doigt à la fois le processus de nomination, dans ce cas-ci court-circuité, de même que le choix lui-même.

Dans La Presse de samedi, le journaliste Denis Lessard décrivait la façon un peu inhabituelle dont M. Sabia a été choisi :

« Il est devenu évident que les dés étaient pipés quand le cabinet du premier ministre a dérogé aux règles établies en n'annonçant qu'hier une nomination faite dès le 6 mars au conseil de la Caisse.
Me Jean-Pierre Ouellet, qui était vice-président des affaires juridiques au CN pendant le règne de Paul Tellier et Michael Sabia, est devenu membre du conseil trois jours avant de participer à une réunion du comité de sélection qui allait, comme par hasard, choisir son ancien collègue du CN. M. Ouellet travaillait auparavant chez Stikeman Elliott, où il avait hérité du mandat de la privatisation du CN. Il connaît M. Sabia depuis 1994. »

André Pratte, éditorialiste en chef de La Presse, ne se gène pas ce matin pour décrier cette façon de procéder :

« Contrairement à l'esprit de la nouvelle loi de 2004 - loi pourtant rédigée par le présent gouvernement - ce n'est pas le conseil d'administration qui a choisi M. Sabia, mais le premier ministre. Le CA n'a fait qu'avaliser ce choix à l'issue d'un simulacre de sélection.
Il est tout simplement inadmissible que le chef de la direction de l'institution financière la plus importante de la province soit choisi à l'issue d'un processus bidon comme celui-là. Comment des personnes aussi respectées que M. Tessier ont-elles pu se prêter à ce jeu, en cette époque où l'importance d'une gouvernance forte n'a jamais été aussi évidente? »

Vrai qu’en matière de bonne gouvernance, on a déjà vu mieux. Mais au-delà de la manière, Michael Sabia est-il l’homme de la situation? La plupart des observateurs en doutent.

Pierre Duhamel, chroniqueur du magazine l'Actualité soutient que la nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt est «un très vilain choix».

Vendredi dernier, la chroniqueuse économique de La Presse, Sophie Cousineau, n’en revenait tout simplement pas et se demandait quelle mouche avait piqué le conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec et le gouvernement de Jean Charest pour prendre une telle décision?

René Vézina, du Journal Les Affaires, écrivait lui aussi que Michael Sabia n’était pas la bonne personne pour diriger la Caisse

En fait, ce qu’on reproche à Sabia n’est pas ses origines ontariennes mais sa feuille de route et son leadership.

Il est vrai qu’en six ans à la tête de BCE, il n’a jamais été capable de faire bouger le titre, sauf en vendant l’entreprise, transaction qui a finalement avorté.

Samedi dernier, à la radio de Radio-Canada, Michel Nadeau, un ex-dirigeant de la Caisse, a d’ailleurs déclaré qu’on avait tout simplement donné les commandes de la Caisse à un loser.

Et vous, les avocats, qu’en pensez-vous?
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