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Dépression : que font les cabinets?

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Jean-francois Parent

2019-01-24 13:15:00

Considérant que s’afficher comme dépressif est risqué pour les affaires, les avocats se taisent. Est-ce en train de changer?

Les avocats ont 3,6 fois plus de chance que les autres professions de tomber en dépression.
Les avocats ont 3,6 fois plus de chance que les autres professions de tomber en dépression.
« J’étais roulée en boule dans mon bureau, à pleurer », relate la juge Michelle Hollins, de la Cour du banc de la reine, en Alberta. L’ex-associée du cabinet Dunphy Best Blocksome, à Calgary, continue aujourd’hui de lutter contre les troubles anxiogènes que lui cause son travail.

L’Université John Hopkins rapportait en 2014 que sur 104 professions analysées, les avocats arrivent en tête de file des professionnels les plus dépressifs. Ils sont 3,6 fois plus à risque de tomber sous le coup de cette maladie.

Un sondage de l’ABC auprès de 1 200 membres relevait que pour les avocats, l’épuisement professionnel (92 %), les troubles anxieux (86 %) et la dépression (76 %) sont les problèmes de santé les plus fréquents dans la profession.

Un problème criant

Plus récemment, une étude épidémiologique publiée par le Journal of Addiction Medicine et reprise dans Droit-inc posait des constats troublants : des 12 825 avocats américains travaillant en pratique privée suivis par les chercheurs, le tiers (28 %) disaient souffrir de dépression, 19 % affichaient des troubles anxieux et 20 % échouaient des tests de dépistage montrant une alcoolémie « dangereuse , nocive, et montrant un potentiel de dépendance ».

Puis, cette année, rebelotte, mais au Canada cette fois. Une autre étude épidémiologique auprès de quelque 7500 avocats de pratique privée découvrait que l'incidence de problèmes de santé mentale est plus présente chez les hauts salariés des grands cabinets.

Dominique Tardif vice-présidente du cabinet de recrutement ZSA et la chercheuse Nathalie Cadieux.
Dominique Tardif vice-présidente du cabinet de recrutement ZSA et la chercheuse Nathalie Cadieux.
« Je remarque que l’on parle de plus en plus de bien-être et de santé mentale dans la profession juridique », observe Dominique Tardif, vice-présidente du cabinet de recrutement ZSA. Celle qui collabore à Droit-Inc, dans ses fréquentes discussions avec les RH des cabinets, remarque que « quand on constate des problèmes de rétention, et des motifs qui poussent les gens à quitter, on commence à parler des problèmes de bien-être et de santé mentale ».

À cet égard d’ailleurs, le Barreau participe à une « Étude des déterminants de la détresse psychologique et du bien-être dans la profession d’avocat au Québec », réalisée par la chercheuse Nathalie Cadieux, spécialisée en santé mentale au travail chez les professionnels réglementés comme les avocats. Les résultats devraient être rendus publics l’an prochain.

Protection du public

« Il va sans dire qu’une bonne santé mentale et physique chez les avocates et les avocats constitue un atout pour une prestation optimale de services professionnels (visant à) maintenir un sain équilibre mental et physique, dans le souci de soutenir ses membres et de protéger les citoyens qui reçoivent les services de nos professionnels », explique l’ordre professionnel dans un courriel à Droit-Inc.

La santé mentale peut également affecter la prestation de services, voire la protection du public. Depuis le début de la présente décennie, les archives du Conseil de discipline du Barreau recensent ainsi plus d’une quarantaine de causes où des avocats ayant maille à partir avec le syndic évoquent des problèmes de dépression, de burn-out ou de santé mentale.

Si on y ajoute les problèmes de consommation des avocats faisant face à des mesures disciplinaires, problèmes que les spécialistes attribuent à des épisodes de santé mentale, on dépasse facilement la centaine de causes depuis huit ans : des avocats pigent dans la caisse, représentent mal leur client, font des erreurs coûteuses et nuisent à l’administration de la justice…

Le syndic observe parfois « au stade des auditions sur sanctions, des défenses invoquant les problèmes de santé mentale pour amoindrir la sanction, suite à un verdict de culpabilité », poursuit le Barreau. Par ailleurs, lors des inspections professionnelles, on réfère au PAMBA « les membres qui pourraient avoir besoin de soutien ».

Du côté du Programme d’aide aux membres du Barreau, justement, la directrice Marie Christine Kirouack évoque des demandes qui ont quintuplé depuis 15 ans.

« Le nombre de dossiers au Programme d’aide a connu une hausse de 395,61 % depuis 2004 », nous écrit Me Kirouack, qui a compilé le tableau suivant. De moins de 300 par année 2004, le PAMBA a enregistré 1146 appels à l’aide l’an dernier.



Les cabinets agissent

« Oui, on en parle depuis quelques années, mais ce qui change c’est qu’on commence à agir aussi », ajoute Cheryl Canning, présidente du comité sur le bien-être de l’ABC. Car c’est non seulement un problème de santé, c’est également un enjeu d’affaires pour les cabinets.

Alors que les problèmes de santé physique occasionnent des absences moyennes de 14 à 30 jours, les épisodes d’épuisement professionnel, de troubles anxieux et de dépression font grimper la moyenne à plus de deux mois, selon les données de l’ABC.

« On le sait que les juristes sont plus à risque, on a donc déployé une stratégie depuis deux ans qui nous a permis de réduire la durée des invalidités » causées par les problèmes de santé mentale, relate Pierre Nadeau, directeur principal et ressources humaines chez Norton Rose Fulbright à Montréal.

Le nombre d’invalidités n’a pas chuté, mais on réussit à réduire leur ampleur avec des mesures telles des formations pour les gestionnaires de tous les services, pour Pierre Nadeau.

Mathieu Rompré, directeur du développement des affaires chez Blakes et Giovanna Spataro associée du bureau de Montréal chez Gowlings.
Mathieu Rompré, directeur du développement des affaires chez Blakes et Giovanna Spataro associée du bureau de Montréal chez Gowlings.
Ils peuvent ainsi intervenir lorsque des collègues semblent avoir des difficultés. « L’idée est d’avoir justement des intervenants en premiers soins dans les bureaux, qui reconnaissent les signes précurseurs. »

À Montréal, une trentaine de personnes sont ainsi formées pour reconnaître les symptômes de troubles et prêter l’oreille à ceux qui en auraient besoin.

Chez Blakes, on forme les gestionnaires le temps d’une journée pour les outiller dans les différents modes d’intervention. « Notre approche : en parler et s’outiller pour mieux faire face au stress et à l’anxiété », explique le directeur du développement des affaires du cabinet Mathieu Rompré.

Chez Gowling WLG, où l’on veut faire passer « Nos gens d’abord », on s’est attaqué au problème sur deux fronts : « Notre stratégie de santé mentale est axée sur la sensibilisation face aux préjugés qu’on a par rapport à la santé mentale, en formant nos gens sur les biais inconscients », explique Giovanna Spataro, associée du bureau de Montréal et directrice de son comité Diversité et inclusion.

En deuxième lieu, on veut outiller tant les employés que les avocats afin de bâtir la résilience face à la problématique.

Tout cela se traduit par des premiers répondants—ils sont une quinzaine à Montréal, plus d’une centaine au pays—qui peuvent conseiller, écouter et référer les gens.

En parler ?

« Si on sait qu’on a accès à quelqu’un, ça aide. Mais également les formations font que les gens en parlent plus aisément, ça fait tomber les tabous », poursuit Giovanna Spatoro.

Gordon Cudney, associé de Gowling WLG à Ottawa, lutte contre la dépression depuis plus de 10 ans.

« J’imagine que le déclencheur a été la mort de ma mère, ça a commencé par des insomnies, une difficulté à me concentrer, une perte d’appétit », raconte-t-il à Droit-inc.

Me Cudney pense que partager ses émotions, que ce soit avec un groupe de personnes au bureau ou avec ses amis, peut être d’une grande aide pour les personnes dépressives ou rencontrant de l’anxiété. « Ultimement, c’est à l’individu de parler, il peut être difficile pour les firmes de forcer la main aux gens pour se faire aider. »

Il reste qu’en parler ouvertement comporte des risques. D’une part, parce que les préjugés sont tenaces dans la profession. Mais également parce que de s’afficher comme dépressif est risqué pour les affaires.

« Les cabinets ont peur que les clients sachent que les avocats ont des problèmes et aillent voir ailleurs. À l’opposé, un avocat qui tient le secret alimente son problème, et se met en danger : il peut commettre des erreurs, voire une infraction pour couvrir ces erreurs », explique Cheryl Canning, de l’ABC.

Et la question se pose tout autant lorsqu’on change de cabinet, ajoute Dominique Tardif. Faut-il parler de ses problèmes? « Si on n’en parle pas, on risque de s’exposer au même problème. Et si cela se sait, ça va soulever des questions. Mais l’évoquer permet de contrôler le message. »

Et d’expliquer par exemple qu’on a lutté contre un cancer et qu’il a fallu du temps pour s’en remettre, tant physiquement que psychologiquement.

« C’est un dilemme cornélien », conclut Dominique Tardif.
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15 commentaires

  1. A
    Que fait l'École du Barreau?
    Que fait l'École du Barreau? Source de détresse chez de nombreux étudiants? La détresse y commence souvent.

    • N
      Barreau
      Je comprends que les étudiants au Barreau vivent un certain stress, mais ce stress n'est rien à comparé à ce qui les attend. C'est un milieu difficile, l'École du Barreau n'est qu'une mini-étape qui prépare à peine les étudiants à affronter la suite...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Je seconde
      C'est vraiment pas la mer à boire l'école du Barreau. J'ai trouvé ça plus facile que ma première année en droit et ce n'est vraiment rien comparé à la pratique.

      p.s. Avant que quelqu'un me sorte "mais maintenant c'est plus dur que dans votre temps", je suis une Barreau 2015.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      service de référence
      L'École du Barreau paie aux étudiants les 3 premières rencontre avec un(e) psychologue, et leurs psychologue ne fournissent plus tellement ya de demande

    • Et puis
      Et puis
      il y a 5 ans
      Ok
      A en juger la demande d’etudiants qui font des demandes au servixe d’aide du barreau (qui a du etre changé pour pouvoir suffir a hausse de demande) votre experience est loin d’etre representative de l’experience des etudiangs

  2. Veritas
    Veritas
    il y a 5 ans
    Une vérité désagréable
    Je vais dire une vérité qui fait mal.

    Si vous êtes dépressif, c'est que vous êtes faible.

    Si vous êtes faible, vous n'êtes pas à la hauteur de la profession d'avocat.

    Comment est-ce que votre client pourra vous faire confiance, alors qu'il est lui-même en détresse, si vous n'êtes pas capable de vous tenir debout vous-même ?

    Comment pourra-t-on prendre votre travail au sérieux, s'il est affligé de la plume d'un auteur stressé et dépressif, que l'inattention peut amener à commettre mille et une erreur?

    Soyons sérieux, tout le monde ici va déborder de pensée positive et de compassion humaine envers les dépressifs - et ce n'est pas forcément une mauvaise chose - mais la réalité implacable et impitoyable, c'est que la profession juridique est un milieu ultra-compétitif, où les candidats débordent et où seuls les meilleurs et les plus forcenés de travail peuvent espérer survivre.

    Car, n'oubliez jamais une chose - et ceci s'adresse surtout aux jeunes - vous êtes par définition REMPLAÇABLE. Dans les yeux de l'associé, du client, du juge, un avocat est un outil. Et un outil doit pouvoir accomplir la tâche à laquelle il doit servir. Votre client, votre associé, n'est pas obligé de subir votre dépression; et comme en botanique, lorsqu'une branche est pourrie, on doit la couper pour sauver l'arbre.

    Chez nous, nous avons trouvé la solution: lorsqu'un avocat est diagnostiqué comme dépressif, c'est au revoir. Bien sûr, on lui donne une indemnité de départ raisonnable (pour éviter toute poursuite), mais nous n'allons pas nous en encombrer et mettre en péril la survie de toute l'équipe.

    À mon humble avis, il devrait y avoir un contingentement beaucoup plus serré dans les facultés de droit. On devrait faire systématiquement monter la Cote R requise pour entrer en droit à un niveau analogue à la médecine: seul ceux qui peuvent survivre au stress nécessaire de l'excellence devraient pouvoir aller plus loin.

    Parce que, soyons sérieux, si vous vous rendez à la dépression, c'est que vous n'auriez jamais du être avocat. Et de là, vous faites perdre temps, argent et droits à votre employeur, à votre client, au système - et surtout, à vous-même.

    • Mon 5 cents à moi
      Mon 5 cents à moi
      il y a 5 ans
      Dur à cuire
      "La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. Confucius"

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Psychiatre
      Autrement dit, d'être humain c'est faible selon votre logique. Un avocat ne peut donc pas être humain et encore moins être en grossesse. Faut bien des avocats pour discriminer autant. Parfois je me demande si la charte n'a pas été écrite que pour vous..

    • Tiburo
      Tiburo
      il y a 5 ans
      Pensée protozoaire
      Veritas, vous représentez ce qui a de plus laid et de plus vile dans le monde juridique. Dire que vous êtes un dinosaure serait une insulte à cette espèce. Votre pensée est protozoaire.

      Savoir qu'il existe encore des avocats qui pensent comme vous me donne froid dans le dos. Si tout ce que vous dites est vrai, votre cabinet est une honte. Vos clients sont ceux qui en pâtissent le plus. PERSONNE qui tient ce discours ne peut réellement prétendre bien servir ses clients.

      Je souhaite de tout mon coeur que vos pratiques barbares seront exposées au grand jour et qu'elles feront l'objet de nombreux articles sur ce site!

    • MSO
      Le nom de votre bureau?
      Vous devriez avoir le courage de nous donner le nom de votre bureau, pour que l'ensemble de la profession puisse éviter le climat de travail toxique de votre bureau.

      Sincèrement, qui voudrait travailler pour (ou avec) quelqu'un avec une telle attitude?

      Vous voulez une vérité? Vous représentez tout ce qui a de mauvais dans la profession juridique: Élitisme, attitude sociopathe et vision du travail dépassée au 21e siècle.

      Puis en passant, je vous invite à consulter certaines études sur les problèmes sérieux et chronique de santé mentale dans la profession médicale, que vous tenez en si haute estime. Considérant vos capacités intellectuelles, vous serez sans doute capable de les trouver par vous-même (avant de nous les demander).

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Vérité non universelle
      Commencez déjà par cette mise en garde: "Je ne parle qu'en mon nom de choses que j'ignore. Je n'ai pas la science infuse, je ne détiens pas la vérité et par conséquent, ce que je tiens souvent pour une vérité universelle, ne l'est pas."

      Les professionnels de la santé parlent souvent de fil résistant mais soumis à une forte pression pendant une longue période de temps et qui finit par craquer, pour certains cas de dépression surtout chez les personnes "performantes". Voudriez-vous revoir votre définition de la faiblesse parce que là où le roseau plie mais ne rompt pas, le chêne finit par s'effondrer! À bon entendeur...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      votre bureau?
      Ce serait bien d'avoir la ''force'' de ne pas vous cacher, ou votre bureau, sous l'anonymat. Histoire de savoir quel endroit éviter si on ne désire pas une ambiance toxique.
      Laissez moi deviner, vous êtes du genre à dire également qu'un avocat ne devrait pas avoir aucun handicap, physique ou mental, pour exercer sa profession de façon ''acceptable'' ou au sein de votre bureau?

      Ce genre de commentaire fait honte à la profession, vous représentez exactement tout ce qu'il y a de mal et la raison de notre mauvaise réputation auprès de la société

    • IMO
      Vérité désagréable ou mauvaise culture d'entreprise?
      Je suis sans mots. De tous les commentaires que j'ai lu sur Droit-inc, le vôtre est sans contredit le plus inquétant.

      Vous êtes précisément le problème du milieu juridique. Vous entretenez une culture d'entreprise où chacun n'agit que pour ses propres intérêts. Où il est monnaie courante de mentir sur son état de santé pour ne pas avoir l'air "faible", planter un poignard dans le dos d'un collègue parce qu'on est "ultra-compétitif" ou faire passer ses propres intérêts avant ceux de sa firme. Pour avoir vu ou travaillé dans plusieurs cabinets avec les mêmes valeurs que le vôtre, je peux vous assurer qu'il s'agit d'un modèle d'affaires nuisible qui est plus souvent qu'autrement voué à l'échec.

      Dans le cas de votre firme, je ne pense pas qu'il y ait des problèmes de branches pourries. Le problème se trouve vraiment au coeur de l'arbre. Il ne reste qu'à souhaiter que vous n'alliez pas propager la maladie quant il s'écroulera.

    • Lenny
      Lenny
      il y a 5 ans
      Fort, mais fait réfléchir
      Le commentaire de Véritas est dur, très dur.

      Il va sûrement trop loin.

      Mais il nous rappelle une réalité implacable.

      Dans notre profession, dans la vie, dans la nature, seuls les plus fort survivent.

  3. Compassion
    Compassion
    il y a 5 ans
    Honesty as a mask
    Are doctors and medical professionals so much more immune to depression? Is academic excellence really the solution to depression?

    Are you moreso a 'tool' as a young lawyer, or as a machine with the inability to empathize for others, including your confrères and consoeurs.

    Truly, I have never read something and felt as deeply disturbed as I did in reading your drivle . I hope with time, without necessarily having depression effect you (because it should not be wished on anyone, faible ou fort), you will realize that this wasn't honesty - it was a lack of compassion and loyalty towards suffering employees and colleagues that you disguised as a «difficult truth».

    Shameful.

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