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Plaidoyer renouvelé pour les « anges gardiens » de Snowden

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Radio -canada

2019-05-30 11:00:00

Les avocats de quatre demandeurs d'asile ayant aidé Edward Snowden ajoutent de nouveaux arguments à leurs dossiers.

La petite Keana a pris sa mère dans ses bras à l'issue du point de presse. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers.
La petite Keana a pris sa mère dans ses bras à l'issue du point de presse. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers.
Selon les avocats, les autres demandeurs d’asile devraient rejoindre Vanessa Rodel et sa fille Keana, qui ont reçu l'asile du Canada en mars dernier, en vertu de la réunification familiale.

Le père de la petite Keana, Supun Kellapathaen, sa femme Nadeekan et leurs deux enfants, Sethumdi, 7 ans, et Dinath, 3 ans, ont déjà demandé le statut de réfugié au Canada, mais ils sont toujours en attente d'une réponse des autorités, contrairement à Vanessa Rodel et sa fille.

« On n’abandonne pas le volet refuge, a précisé l'avocat spécialisé en immigration Guillaume Cliche-Rivard, au cours d'un point de presse, mercredi. Au-delà du risque de persécution, on vient ajouter un volet humanitaire de compassion et de réunification familiale. »

Depuis la présentation de la requête initiale, a-t-il expliqué, Vanessa Rodel et Keana sont maintenant des résidentes permanentes du Canada.

La fillette n'a pas vu son père depuis son arrivée au pays avec sa mère, il y a deux mois, a fait valoir Me Cliche-Rivard. « Ça cause une détresse absolument immense pour Keana, qui ne peut pas vivre sans son père. On ne peut pas séparer une petite fille de son père », a-t-il allégué, ajoutant que sa demi-soeur et son demi-frère souffraient eux aussi.

À ses côtés, Vanessa Rodel a lancé un bref plaidoyer, lisant un texte dans un anglais laborieux. « Ma fille ne devrait pas grandir au Canada sans son père, son demi-frère et sa demi-soeur, Dinath et Sethumdi. Je ne sais pas pourquoi le Canada n'a pas emmené les réfugiés Snowden en une seule fois. Ma famille a été séparée, et je demande au Canada d'agir maintenant pour réunir la famille. »

Nouveaux motifs

« Sur une base humanitaire, cette famille devrait être emmenée au Canada immédiatement », a poursuivi l'avocat Robert Tibbo, qui avait caché Edward Snowden chez ses clients, des sans-papiers vivant dans des quartiers pauvres de Hong Kong.

La demande tenant compte des nouveaux motifs a été présentée officiellement vendredi dernier, a spécifié Me Cliche-Rivard, qui a d'ailleurs dit espérer que ces nouveaux arguments allaient accélérer le traitement de leurs dossiers.

« Les motifs humanitaires sont tellement probants que ça peut peut-être prendre moins de temps à évaluer cet aspect-là, qui est si simple – la réunification d’un père et de sa fille – qu'un dossier d’asile, qui est plus complexe. »

Un risque sécuritaire

Me Tibbo a en outre rappelé la persécution dont font l'objet ses clients, parce qu'ils ont protégé et soutenu Edward Snowden.

L'ancien employé de l’Agence centrale de renseignement (CIA) et ex-sous-traitant de l’Agence de sécurité nationale (NSA) a été accusé de haute trahison par les États-Unis pour avoir fourni à des médias des documents classifiés qui ont permis de révéler au monde entier la plus grande opération de surveillance de l’histoire, menée au nom de la lutte contre le terrorisme.

« Les réfugiés de Snowden qui sont toujours à Hong Kong sont à la merci du gouvernement de Hong Kong et ils sont persécutés », a-t-il indiqué.

La semaine dernière, l'Allemagne a d'ailleurs confirmé l'octroi du statut de réfugié à deux militants prodémocratie de Hong Kong, Ray Wong et Alan Li, persécutés en raison de leurs opinions politiques, a illustré l'avocat, estimant que la décision allemande devrait avoir un « impact significatif » sur le Canada.

Cela prouve que les demandeurs d'asile qu'il défend encourent un risque pour leur sécurité « personnel et immédiat », a-t-il dit.

Hong Kong n'a pas signé la Convention sur le statut des réfugiés, a souligné Me Tibbo, ajoutant que la région administrative spéciale de la Chine considérait les demandeurs d'asile et les réfugiés reconnus comme des « immigrants illégaux, des criminels ».

Comme leurs demandes d'asile ont été rejetées par les autorités hongkongaises, Supun, Nadeekan, Sethumdi et Dinath Kellapathaen risquent en outre la déportation vers le Sri Lanka, le pays d'origine des parents, qu'ils avaient dû fuir.

« Ils vivent dans un environnement absolument agressif, ils n’ont pas le droit d’être là, ils n’ont pas de citoyenneté, ils sont apatrides, Ils n’ont pas d’avenir, point », a ajouté Guillaume Cliche-Rivard.

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